Oui, Marc, you kinda did.
Marc Maron est un humoriste des États-Unis qui a fait des tonnes de blagues chez Conan O'Brien (au moins 400 fois), a participé et animé Comedy Central, a joué dans les trois saisons de l'excellente série Glow sur Netflix, a eu une scène ou deux dans le film Joker avec DeNiro & Phoenix mais surtout, c'est l'animateur d'un balado appelé WTF With Marc Maron qui obtient beaucoup de succès depuis 2009, où il interviewe des personnalités du fond de son garage, dont les épisodes les plus populaires ont été ceux avec Louis CK en 2010, Todd Glass en 2012 et Barack Obama, en 2015.
Maron a aussi un peu le ton et l'univers de Louis CK. Ce qui, peut aussi avoir ses travers légèrement vulgaires, mais bon, ce dont je veux vous parler c'est sa prémonition sur nos anxiétés actuelles.
Dans son spécial d'un numéro d'une heure 11 minutes, disponible actuellement sur Netflix, il est inégal, mais souligne des choses, des craintes, qui font échos dès maintenant.
Nous vivons une petite fin du monde en ce moment. Les gens deviennent idiots. Les épiceries sont soudainement razziées, il manque d'à peu près tout, surtout du jugement, et il n'est presque plus possible de croire en rien. Ce dont se plaint Maron dans la première partie de son spectacle qui est, selon moi, la meilleure et la plus connectée au moment présent. Il se plaint de ces gens qui bullshitent sur leurs connaissances en santé. Qui, grâce aux réseaux prétendus sociaux, disent tout et son contraire sur à peu près tout.
Bien qu'enregistré l'an dernier, son spectacle reflète parfaitement les symptômes sociaux de la mini-apocalypse mondiale actuelle. Ses moments absurdes sont très réussis. Particulièrement lorsque qu'il traite de masturbation et d'absence de consentement dans ses propres fantasmes dont il devrait avoir le contrôle mental. Maron glisse parfois habilement dans les mécaniques mentales, les corridors obscurs de nos psychés.
"Je ne sais tout simplement plus quoi faire, ni quoi penser là-dessus" dit-il à quelques occasions. Son discours est à la fois cynique et un exposé d'impuissance. Un peu comme notre relation actuelle face au coronavirus qui plombe notre planète et pollue nos sens.
Ses blagues font parfois parfaitement mouche, mais font aussi grincer un peu des dents. Il passe de la bulle des films de Marvel aux bulles des profs de Yoga et aux bulles religieuses. Ils ne parlent pas d'eau unifiée, d'océans et de mers, mais nous parle de bulles individuelles.
Il lance même des lignes qu'on ne se surprendrait pas à entendre un peu partout, hier, avant-hier, aujourd'hui par rapport à la psychose Covid19.
Comme :" Je suis maintenant terrifié en tout temps".
Chaque fois qu'il se passait les mains sur les yeux, voulant se redonner un peu de contenance face à une lourdeur, je voyais le monde dans lequel on baigne depuis plus de 10 jours. Un monde incertain de tout.
Du leadership de ses élus.
De la confiance à accorder à ce qu'on lit et qu'on entend.
De nos plongées creuses religieuses.
De toucher son voisin.
Si je ne lisais pas déjà deux livres en parallèle et qu'un troisième ne me serait pas tombé sur les genoux, me donnant très envie de le lire, je relirais La Peste de Camus.
Non seulement pour resavourer une excellente lecture, mais aussi pour voit comment il avait traité de l'escalade hystérique d'un peuple.
De plus, n'oublions pas que le roman de Camus était aussi une analogie de la montée du fascisme...
Les deux premiers à "fermer leur pays" dans le monde ont été Matéo Salvini et Donald
Je fais de la sauce à l'amalgame.
"Avez vous déjà fait un recensement de choses que vous connaissiez, et un recensement de choses que vous pensez connaître un peu?, dis Maron dans son numéro. Ensuite fait une autre colonne de la manière dont vous avez pris connaissances de ces choses? Le gros de cette colonne a comme source principale :"Oh j'ai entendu ça quelque part". Ça vous rentre dans la tête, ça se barre dans une impression, vous vous dites : "Hey, ça sonne bien, je réutiliserai ailleurs.". C'est ainsi que le marketing fonctionne. Le fascisme aussi, apprend-on"
Ouais, justement...
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