J'aime la formation de musique britannique, Genesis.
J'ai, jadis naguère, concocté une liste de lecture de la formation de la Charterhouse School de Goldaming, à Surrey, comprenant, tour à tour, Tony Banks, Mike Rutherford, Phil Collins, Peter Gabriel, Steve Hackett, Anthony Phillips, Chris Stewart, John Silver, John Mahyew, Mick Barnard et Ray Wilson entre 1967 et 1997.
J'ai réalisé, seulement récemment, en faisant Montréal-Québec sur la route, seul, que j'avais construit, non seulement une liste de lecture parfaite(comme toutes mes listes de lecture:) mais que je l'avais construite 100% équilibrée, entre la période chantée par Peter Gabriel, et celle chantée par Phil Collins. Pur hasard. 20 chansons. 10 tirées de l'ère de l'un et 10 tirées de l'ère de l'autre, au chant.
Bien entendu, Phil Collins, Mike Rutherford et Tony Banks sont de presque 100% des chansons, Banks et Rutherford, assurément. Si je ne me trompe pas, une seule ne comprend pas Collins. Peu importe, je savais que j'aimais les deux époques, mais je ne pensais pas les aimer de manière aussi équilibrées.
J'ai nommé cette liste de lectures des deux époques alors: Carpet Crawlers & Afterglow.
White Mountains (1-0 Peter Gabriel)
Voilà une chanson que je trouve meilleure écoute après écoute. Je la trouve excessivement riche, musicalement. Il s'agit de l'unique chanson tirée de l'album de 1970, leur second, Trespass. C'est d'ailleurs dans cette chanson que Gabriel chante "...outcasted, he trespassed where no wolf may tread". Je n'ai conservé aucun morceau du premier album, From Genesis to Revelation, dont la production est très différente, et dont le band n'a jamais aimé le contenu (moi assez peu aussi). Ils n'en possédaient pas les droits pendant longtemps. Cette chanson est aussi l'unique sans Phil Collins. John Mayhew est à la batterie. Le mellotron et la batterie dans la séquence du milieu et la limpide et claire guitare de Phillips, à la 12 cordes sont des délices. La flûte de Gabriel aussi.
Throwing It All Away (1-1)
J'adore la guitare de Mike Rutherford là-dessus. Je suis pas le seul, au Japon, on a utilisé la musique sur un de leur commercial de bière télé. Les commerciaux télés japonais sont toujours...étonnants. Mais ils ne devaient pas savoir que Phil chante l'amertume autour de son divorce. Il s'agit de la dernière chanson de l'album Invisible Touch de 1986, principalement parce qu'il s'agit de Collins, levant le menton pour dire, "tu m'as quitté? Tu abandonnes tout? tu ne sais pas ce que tu manqueras" Il ne s'avait pas alors qu'il signait la direction de trames narratives de centaines de chansons de chanteuses des années 90. Très agréable harmonie. Plus amer texte.
I Know What I Like (in your wardrobe) (2-1 PG)
La chanson, au titre plus comique que tragique, a quand même un fond de tragédie. Elle a été écrite en hommage à leur roadie Jacob Finster qui passait toujours d'un emploi à un autre, et se faisait souvent jugé comme paresseux. Une rumeur veut que la pochette de Selling England By The Pound eût été inspirée de ce morceau, (ou l'inverse) puisque qu'un homme dort sur un banc comme un paresseux, sa tondeuse tout près. Finster a eu cet emploi de tondeur de gazon. Il aussi été employé d'un kiosque de beignes, où il y est mort d'une surdose d'héroïne.
Watcher of the Skies (3-1 PG)
Cette chanson concerne les extra-terrestres, comment ne pas m'y intéresser? c'était un acquis! J'adore l'unité du groupe sur cette chanson, la batterie de Collins y est assez merveilleuse entre autre. Banks brille aussi. La chanson est inspirée de la nouvelle Rescue Party, d'Arthur C. Clarke, où des extra-terrestres viennent sur terre pour y découvrir une forme de vie intelligente dont ils ignoraient l'existence et ils tentent de sauver le plus d'humains possible de la destruction imminente de la terre. Ça a été écrit en 1972, année de ma naissance. Comprenez ce que vous voulez bien comprendre. Ça me semble clair. Tout ça, c'est moi.
Tonight, Tonight, Tonight (3-2 PG)
Phil Collins trouvait que son son de batterie pour le morceau avait un parfum afro-beat. Ce son, croisé aux synthétiseurs dans le morceau, se nommait Zulu. Ce qui a donné envie à Collins d'appeler le morceau d'abord Monkey Zulu, expression qui est aussi le jargon pour parler de drogue, l'héroïne principalement. Collins en a alors fait le thème de sa chanson. Le groupe, depuis les années 80, principalement, avait fait un virage largement pop. Ce que les amateurs de musique progressive leur reprochait parfois. Le trio Collins-Banks-Rutherford voulait faire amende avec ce morceau de 8:49. J'adore l'interprétation de Collins, et les arrangements de Banks vers le milieu sont assez formidables.
Counting Out Time (4-2 PG)
L'album de 1974, The Lamb Lies Down on Broadway était un album concept racontant l'histoire, parfois comique, de Raul, à New York. C'est le cas, ici. Il tente de coucher avec une femme et utilise un manuel sur le sujet pour le faire. La séquence aux claviers à partir de 2:27 est si axée sur l'humour que mes amis et moi l'avons utilisée sur des moments cabotins dans des sketchs nous mettant en vedette dans les années 80. Banks et Gab sont les héros de ce morceau.
Follow You, Follow Me (4-3 PG)
Une seule chanson a été retenue de l'album And Then They Were Three... du désormais et nouvellement trio Genesis. Steve Hackett avait alors quitté le band en 1976, après Wind & Wuthering. Deux ans plus tard, leur plus gros succès en single, alors, serait tiré de cet album et c'est justement lui que mon oreille a aussi retenu. Quelque chose de doux. Agréable. L'amoureuse aime beaucoup. Je la gagne avec ce morceau. Son genre aussi.
Home By The Sea (4-4)
Tiré des meilleurs moments d'un long jam à trois (et divisé en deux chansons au final), la maison près de la plage, face à l'océan, est une large métaphore d'impénétrabilité mentale et physique. La chanson reflète les prisons mentales qu'on peut se créer, avec la sainte liberté tout près. Elle me parle beaucoup. Et l'air du morceau me plait énormément. C'est même ma préférée de leur album de 1983. J'ai pas retenue sa "suite". Je trouvais beaucoup moins percutante.
Afterglow (5-4 Phil Collins)
Les chansons chantées par Phil prennent les devants sur ma liste de lecture pour la première fois! L'unique morceau tiré du dernier album sur lequel apparait Steve Hackett est une semis-ballade qui me plait beaucoup, parce que justement bien bordée par la guitare d'Hackett. Les jeux de voix aussi sont très intéressants et rares chez Genesis.
The Musical Box (5-5)
Je n'ai aussi conservé qu'un seul morceau de leur troisième album, de 1971, Nursery Crime. Un morceau de plus de 10 minutes racontant ce qu'on voit sur la pochette, une histoire sur la mort, la réincarnation et la luxure. Deux enfants, un garçon et une fille, jouent au croquet. La jeune fille décapite le jeune garçon qui réapparait en fantôme et développe des envies sexuelles à son égard. Jusqu'à ce que la bonne n'intervienne. Morceau assez épique bâti sur ce les riffs de guitare d'Anthony Phillips et Mike Rutherford.
No Son of Mine (6-5 PC)
L'ouverture au métronome accompagnée des sons de Banks, est assez magique. La fin aussi, avec les oh-oh vocaux. C'est la seule chanson que j'ai gardé de l'album We Can't Dance. C'est l'unique morceau de Genesis qui m'ait vraiment plu passé 1986. Ici, on touche sensiblement aux problèmes d'abus physiques et moraux entre un fils et son père. Avec un texte qui pourrait aussi s'apprêter à toutes sortes d'abus du même genre. Collins sait parler au grand nombre et il a touché bien des gens avec ce morceau.
The Lamb Lies Down On Broadway (6-6)
La chanson-titre du dernier album avec Peter Gabriel à la voix est un excellent morceau d'ouverture. Qui fait justement un clin d'oeil aux oeuvres de Broadway. Le piano est très intéressant, glissant comme une rivière. La guitare ressemble à ce que Gabriel fera en solo bientôt. Il s'agit d'une intro au personnage de Rael. Étrangement, l'autre Rael, le fraudeur spirituel (ne le sont-ils pas un peu tous?), a commencé sa business, en 1973. Année de concoction de morceau. Qui a influencé qui? Y a-t-il un lien? Simple hasard?
Ripples (7-6 PC)
Unique morceau tiré du premier album sans Gabriel comme chanteur et Collins entièrement chanteur de tous les morceaux, A Trick of The Tail. L'album est une parfaite transition de la formation progressive qui pourrait devenir, et deviendra, autre chose. La chanson elle-même, passe de la ballade à quelque chose de quelque peu progressif par moment, très intéressant. Sorti la même année que Wind & Wuthering, dernier album avec Hackett. Qui a encore la guitare agile, ici.
Horizons (7-7)
Parlant de Hackett, c'est lui qui compose ce morceau instrumental en 1972, tiré de l'album Foxtrot. Plusieurs ont souvent pensé que c'était une intro au morceau suivant, Supper's Ready. Il s'est inspiré du Prélude de la suite #1 en Sol Majeur, BWV pour violon de Bach. Hackett, dont c'était le tout premier album comme membre du band, est resté surpris que le reste du groupe eût accepté d'inclure la minute 45 secondes de fort jolie musique. J'aime beaucoup. Ça me rappelle la belle guitare de l'excellente séries télé The Wonder Years.
Dancing With The Moonlit Knight (8-7 PG)
Cette très intelligente critique de la décadence culturelle britannique ouvre de la voix de Peter Gabriel, qui reprend les devants dans les chansons chantées par lui sa ma liste de lecture, sur l'album Selling England By The Pound. C'est d'ailleurs dans ce morceau que le titre de l'album et des variations de celui-ci. Il s'agit aussi d'une critique du commercialisme et un sacré bon morceau de musique.
That's All (8-8)
Le petit côté jazzé du morceau reste très différent de tout ce que Genesis n'a jamais produit. C'est tout à fait accessible à tout âge, et ça me plait. Dans les albums des années 80, je n'ai trouvé aucun morceau de Duke qui m'ont plu, et aucun morceau de Abacab non plus. Genesis devenait fortement pop et plus tellement original ni osé pour mes oreilles (d'aujourd'hui). L'album de 1983, pour dire vrai, est celui qui me faisait découvrir le band, à 11-12 ans. Le morceau vieillit encore bien.
Firth of Filth (9-8 PG)
La musique est entièrement de Tony Banks, qui est probablement le membre du band le plus discret, mais aussi un prolifique compositeur dans l'oeuvre de Genesis. Rutherford et lui ont composé les paroles. On fait beaucoup dans l'image marine et dans les légendes celtiques. Nymphes et sirènes s'y trouvent. Rutherford a eu, avec le temps un peu honte des paroles, mais la musique, qui change beaucoup de variations de ton, reste très intéressante.
The Carpet Crawlers (10-8 PG)
La chanson anti-religion est la première qui m'avait séduit lorsque j'ai découvert l'album The Lamb Lies Down on Broadway pour la première fois vers mes 14-15 ans. Voilà pourquoi j'ai en partie titré ma liste de lecture du titre. Gabriel y a mis une partie de sa vision spirituelle et son désenchantement face à l'attitude voulant que l'on supporte la misère humaine pour gagner son paradis. C'est une ballade dont j'aime les modulations vocales du refrain. Et le thème, anti-religieux. Certains disent que "we got to get in to get out" serait une référence aux spermatozoïdes. Possible et cabotin. Peu importe. La mélodie est agréable.
Mama (10-9 PG)
Contrairement à la croyance populaire, ce n'est pas Collins qui est au coeur de l'instrumentation de la batterie, (mais Phil qui la joue), c'est Mike Rutherford. Il s'agit de l'histoire d'un homme fréquentant une prostituée plus âgée, et qui ne cesse de l'appeler "Mama". C'était inspiré du livre The Moon's a Balloon, de David Niven. C'est aussi sensuel que crapuleux avec ce rire ponctuel qui vient hanter le morceau autant que la batterie de Collins. La batterie jouée. Celle de Rutherford était pré-programée sur synthé. Le trio brille sur ses instruments ce qui en vite fait une immortelle.
In Too Deep (10-10)
Je me souviens avoir voulu fermer cette liste de lecture, et de l'avoir peuplée de la même manière, afin qu'un morceau soit quelque chose que j'aime vraiment, et que un ou deux morceaux plus loin, quand la patience de ma blonde aurait pu être éprouvée, j'y place un morceau qui plaise aussi à l'oreille de celle-ci. Ma conjointe est plus grand public que moi. Ce qui aurait du me faire placer Misunderstanding, Invisible Touch ou Land Of Confusion, mais non, celles-là sont trop usées pour mon oreille à moi. La ballade de 1986 qui ferme ma liste de lecture était volontairement choisie pour finir en beauté. Car oui, c'est beau et doux. Et sans jamais le calculer, ça rend la composition de cette liste tout à fait paritaire avec l'époque de Peter Gabriel.
Il y a beaucoup de talent et de grands travailleurs dans ce groupe. En 1986, 4 d'entre eux, Gabriel, Collins, Rutherford et Banks étaient tous au sommet de la musique pop.
Pour la fête de l'amoureuse, aujourd'hui, elle souhaitait très fort retourner voir un spectacle de musique. Et elle avait vivement réagi positivement, il y a 5 mois, quand on avait annoncé la vente de billets pour le spectacle de Genesis à Montréal.
J'ai obligé en secret.
On ira voir le vieux papa de la jolie Lily chanter assis.
*Pour mon oreille
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