Cette semaine, la haine a frappé.
De la part d'un abandonné mental de 20 ans qui a fauché 4 vies musulmanes sur 3 générations, blessant gravement le petit garçon de 9 ans, mais qui lui, survivra.
Mais en aura-t-il seulement envie?
Le Canada, le monde entier avisé, a plongé dans le plus grande tristesse des ces 4 morts aléatoires, simplement au mauvais endroit et au mauvais moment. Une voiture a volontairement foncé sur eux, les supprimant physiquement de notre univers. Syed Afzaal, 46 ans, Mahdima Salman, 44, leur fille, Yumnah Azfaal, 15 ans, et la mère de Syed, 74 ans, ont tous péri au contact de la voiture qui leur est passée dessus. Faez, 9 ans, est l'unique survivant.
Ça c'est passé dimanche. Le prétendu jour de paix spirituelle. Difficile de faire plus dégoûtant. Il est difficile de trouver les bons mots pour dire à quel point l'homme qui a commis ces gestes odieux ne mérite aucune attention. Le nom de sa famille est terni. La haine ciblée contre la famille musulmane prend sa source un peu partout. Les réseaux sociaux sont une infâme marmite à haine. On le voit partout. De la part d'enseignants, d'enseignantes, de gens du barreau, de gens qui voudraient avoir une once de pertinence, de narcissistes, beaucoup, beaucoup de narcissistes. Stéphane Blais, à Québec en est une preuve criante.
L'horreur s'est déroulée à London, en Ontario, où ils étaient plusieurs à dire qu'ils y ont été élevé et n'ont pas vu, de leur vivant, des dizaines de visages colorés dans cette région presque 100% blanche. Cette famille est morte d'ignorance. Cette famille est morte de blancheur.
Quand j'ai regardé l'éclipse solaire de jeudi matin, ce sont leurs 4 visages que j'ai essayé d'apercevoir dans le ciel et dans la lueur qui naissait. Toute clarté est précédée de nuits sombres. La nuit en somme n'est pas un mal. Nous la fréquentons tous, nous la connaissons tous, la plupart l'ont apprivoisée à leur manière. Vampire de mon état, c'était un acquis. Mais il y a ce splendide, vraiment splendide, slogan du journal The Washington Post, qui dit "Democracy dies in darkness". La Démocratie meurt dans la noirceur. Ça faisait référence à l'effet désastreux qu'a eu le passage de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les vannes racistes et ignorantes qu'il a ouvertes. Et qui ne se refermeront pas demain.
Dans la tête de ce conducteur de 20 ans, il y avait de la noirceur sale. Sur les photos les plus populaires de l'assassin, on le voit, poisson en main. Mais dans le grand océan humain, c'était lui le poisson, Mordant aux hameçons de la haine et l'ignorance. On dit qu'il a ri lorsqu'arrêté pour son crime. Visiblement mentalement débalancé. Il hurlait des propos anti-musulman.
La photo que vous voyez en entête, est une murale signée par la main de feu Yumnha, 15 ans, sur un mur de son école. La brillante jeune fille y dit de viser la lune et que si vous ratez votre coup, il y aura toujours les étoiles autour. Des mots de Norman Vincent Peale, pasteur des États-Unis, auteur et grand partisan de la pensée positive. Rarement n'ai-je eu plus envie de connaître, en apprendre, sur les musulmans qu'après cette grossière indécence. Cet assassin a raté son but.
L'image ici, est un montage fait par un internaute, montrant les 4 victimes, maintenant parmi les étoiles.
Celle-là m'a fait pleurer.
La haine fait des choix. L'amour est instinctif.
L'ignorance est la nuit où commence l'abîme. Parfois plus obscure que la nuit.
Toutes les nuits ne sont pas ainsi. Prenez ceci d'un expert de toutes les nuits.
Cette famille ne sera jamais oubliée, grâce, en partie, à ce très joli mur scolaire.
Ironiquement, et tragiquement, elle est aussi disparue, en raison d'un mur mental.
Ce dimanche-là n'avait rien à voir avec mon Canada.
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