samedi 4 juin 2022

Trains Opportuns

Je ne suis pas touché par l'envie. 

Enfin, tout le monde un peu, j'imagine, mais je surprends l'envie chez les autres nettement davantage. Je sais que je l'ai suscité souvent. En sports, où j'excellais (en hockey surtout). À défaut de me rattraper avec la rondelle, on essayait de me frapper, on le faisait, on essayait de me faire sortir de mes gonds. Ça arrivait de plus en plus souvent vers mes 17 ans, j'ai donc choisi d'arrêter. Je ne m'amusais plus. Et les filles entraient beaucoup plus sérieusement dans ma vie. Là aussi, j'étais parmi les chanceux qui attirent les regards et qui n'a jamais manqué d'attention féminine. Ça faisait aussi des jaloux qui me détestaient parce que j'étais choisi par elles et pas eux. Ils me haïssait et je ne leur avait jamais adressé la parole. N'avait rien fait non plus vraiment pour attirer le mépris ainsi. J'avais aussi d'excellentes notes scolaires, ça écoeuraient certains. Bref, la vie m'a beaucoup souri et assez peu, sinon assez jamais, je n'ai souffert de l'envie. 


Entendant des gens se plaindre que eux, ils n'avaient pas eu de fête d'anniversaire ou sentir qu'on jalousait l'autre, m'a toujours fasciné. Sans l'autre, la jalousie ne pourrait pas exister. Et bien honnêtement, outre mentir, tricher, voler, rien n'est plus détestable, dans mon carnet personnel, que la jalousie. Je n'y vois rien de sain. Donc je ne la laisse jamais m'atteindre. 

Vous connaissez surement l'expression "if you can't beat them, join'em".

J'ai pas été souvent fervent de cette expression. En vous écrivant sur Michel Brûlé, hier, et ses différentes (très mauvaises) techniques pour que les Femmes s'intéressent à lui, l'envie m'est resté à l'esprit. Je me suis rappelé ma chance à ce niveau, sans trop d'efforts. La vie peut être cruelle, ainsi. Brûlé a tenté de se présenter autrement pendant un temps. Comme acteur, chanteur, se prétendait polyglotte capable de parler et comprendre 8 langues. (Peut-être la moitié, pas plus). Il devenait mythomane dans ses délires. 

Mais où je veux en venir c'est que je vois beaucoup de gens, de plus en plus, en vieillissant, honnir les autres, pour finalement finir par joindre leurs rangs. Grisé par, peut-être une assez certaine envie du pouvoir. Drogue pernicieuse. 

Richard Martineau a été rédacteur et éditorialiste en chef du Magazine culture Voir il y a belle lurette. C'était avant que l'on ne voit sa face un peu partout, à la télévision. Ses écrits étaient assez pas mal de gauche. Et souvent trempé dans le doux mépris de celui qui veut ridiculiser une classe de la société, très/trop souvent, les gens publics qui avaient réussi et qui avaient un certain pouvoir. Lui, débutait dans le métier de chroniqueur. Il s'y est fait les dents et est devenu (très souvent) celui qu'il décriait. Le gars qui avait réussi et qui abusait de ses nouveaux pouvoirs. Pire, il est aussi de ceux qui aiment taper sur plus faibles (les étudiants, les plus jeunes), et est important véhiculaire du vide mot "woke", mot qui trahit davantage les gens plus âgés dépassés par leur époque. Comme François Legault, depuis quelques temps, chaque fois qu'il intervient sur la culture ou la langue. 

Il a pris le train du condescendant bourgeois, maintenant qu'il une voix dans son journal à indignation quotidienne et des présences plus que répétés à la tv. 

Christopher Hitchens, un journaliste-essayiste que j'aime beaucoup beaucoup, aussi britannique qu'Étatsunien, avait écrit des livres basés sur ses observations des États-Unis, sur l'horreur Kissinger, sur la descente aux enfers du parti Républicain, sur les mauvaises interventions de Georges W. Bush. Mais l'équipe de ce dernier a été brillante. Tout à fait brillante. À force de le lire critiquer son gouvernement interventionniste en Irak, l'équipe de Bush l'a appelé afin qu'il devienne conseiller de son cabinet, si il en savait tant sur les interventions militaires outre-mer. 

Hitchens a mordu à l'appât. Flatté dans sa vanité qui l'a soudainement aveuglé, il est passé d'anti-Bush à pro-interventioniste. Puisqu'il se trouvait dans comité organisationnel du président du pays le plus influent au monde, il se sentait désormais drôlement important. Fallait mettre son poing sur la table face aux Irakiens. Même si l'intervention était basée sur le même type de mensonge que celui de Putin, actuellement, en Ukraine. 

Train douteux. Quand Hitchens est mort du cancer (croisé à une pneumonie), en décembre 2011, à 62 ans seulement,  il se considérait comme un liberal hawk, mais critiquait beaucoup moins le gouvernement puisque, parfois, au sein gouvernement lui-même. 

Bernard Draiville a commencé sa carrière publique à la radio, puis a été journaliste à Radio-Canada, correspond, en Amérique Latin, entre autre rôles. C'est de Radio-Canada, où il était chef du bureau, qu'il partait quand il a entrepris sa carrière politique dans les rangs du Parti Québécois. Nourrissant grandement la rumeur que la tour de Radio-Canada était une niche à Péquiste. Il est celui qui avait lancé la consultation citoyenne, désormais vécue, "Le PQ doit changer sinon mourir". 

Le PQ est définitivement presque mort, en ce moment. Tristement derrière les coucous du parti Conservateur d'Eric Duhaime, dans les sondages. 

Drainville a fait de bonnes choses comme ministre, sous le très court règne de Pauline Marois. Il a entre autre resérré les règles en ce qui concernaient les prêtes-noms qui financent les campagnes et les partis. Maintenant, on corrompt, autour de cette loi. Il était aussi celui qui avait mis sur pied le projet sur la laïcité empêchant toute religion de s'afficher publiquement. Il sera de l'opposition Péquiste à partir de 2014, puis se retire pour revenir à la radio, depuis 2016. 

Il se présente, depuis hier ou avant-hier, comme candidat... pour la CAQ. 

Train opportuniste.

Vous allez me dire que ce franc souverainiste y va pour les convaincre un à un d'un Québec indépendant ?  PFFF! à d'autres !

Il y va, comme les 2 autres, par envie.

Du pouvoir. 

 

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