Alfred Jarry était un formidable fou. Sa mère et un de ses frères ont d'ailleurs été institutionalisés chez les coucous pendant un temps.
Quand il a écrit son chef d'oeuvre Ubu Roi, un tout aussi fou metteur en scène accepta de présenter sa pièce dont le tout premier mot : "Merdre!" qui n'est pas complètement "merde!" mais qui était considéré comme intolérable par certains à généré une commotion de plus de 45 minutes comme un match entre Canadiens et Nordiques, en séries éliminatoires dans les années 80. Huées, cris, lancers d'objets, sifflets, contrecris de joie, hurlements, bagarres, le bordel était absolu. Le succès, certain. La dégénération dans le public était visée. Et obtenue. On ne jouera pas la pièce tellement les turbulences sont intenses. On ne fera que la générale avec costume et la première avec ses 1001 interruptions dans le désordre total.
On ne rejouera jamais plus Ubu Roi avant sa mort, en 1907, de la tuberculose, aggravée par l'abus d'alcool.
Digne de lui-même, il exige comme dernière volonté, sur son lit de mort, un cure-dents.
Arthur Cravan, écrivain Suisse (qui nous accueille présentement) et poète (qui nous habite en tout temps) sera expulsé de son service militaire obligatoire, réussissant à fouetter un de ses supérieurs pour être bien certain d'être limogé de l'académie militaire. Il aime tant provoquer qu'il se met en scène à réciter de la poésie dans les rues en chantant ou en boxant. le mouvement dadaïste en fera une figure de proue, après sa mort, même si Cravan ne s'était jamais identifié au mouvement. Cravan critique sévèrement un auto portrait de Marie Laurencin, alors partenaire amoureuse de Guillaume Apollinaire. Ce dernier provoque alors Cravan en duel. Il n'y a pas de témoins du duel, mais Apollinaire porte un bras dans un brassard dans les jours qui suivent. Et évite Cravan. Quand la Première Guerre Mondiale éclate, il fuit le pays et pour financer un exil aux États-Unis, fait organiser un combat de boxe contre le champion du monde Étatsunien, Jack Johnson. Il mange une sérieuse raclée et tombe au 6ème round. Neveu d'Oscar Wilde, il en avait le même côté paon. Se considérant à son meilleur exclusivement quand il voyage, il ira à New York (avec Trotsky) Mexico (avec son amoureuse Mina Loy). Vivant chichement, et Cravan, recherché par les services militaires, le couple doit rester en mouvement. Loy part la première mais Cravan, après avoir été une nouvelle fois humilié dans un combat de boxe pour financer son voyage en bateau, disparaît en mer, avec les bateau et tout l'équipage. Le Poète et auteur, pas super boxeur (0-3) avait 31 ans, seulement.Julius Mordecai Pincas choisit un anagramme de son nom, Pascin comme nom d'artiste. Le "prince de Montparnasse" était d'origine bulgare, peintre, dessinateur et s'était fait naturalisé citoyen des États-Unis afin d'échapper la conscription. Il avait fui en Angleterre, un peu avant. Facilement déprimé et enclin à boire beaucoup, il visite avec son amoureuse et des amis l'Amérique du Sud et Cuba, dans les années 10. Dans les années 20, il retournera en France. rejoindre entre autre sa maitresse des 10 dernières années. Il connait enfin le succès en France. Il vivra fameusement le vie de Bohème, avec entre autre Ernest Hemingway, mais surtout de nombreuses jeunes dames. Dans A Moveable Feast, Hemingway lui consacre un chapitre entier.
Intense il se tranche les poignets, écrit de son sang un mot sur le mur pour sa maitresse, se pend, à 45 ans, à l'aube d'un show solo.
Je vous parlerais aussi de Gainsbourg si je ne voulais pas faire trop long, mais il y aurait trop long à dire. Et explorer ces trois-là, c'est un peu déjà connaitre Gainsbourg.
Fêlée folie malsaine parfois.On en est pas là, la belle et moi. Et de nous deux, c'est fucking moi, l'artiste.
Je ne vous promets pas drame.
Mais à Paris, la semaine dernière, j'ai salué intérieurement ces mémorables âmes.
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