Je vous ai déjà parlé d'un film Québécois qui était un projet scolaire qui s'est développé, entre étudiants et acteurs non professionnels, en maudite belle perle de film.
Un laboratoire heureux.
Dans le film À L'Ouest de Pluton, on chronique une bande de jeunes de l'école secondaire. Comme ce sont tous des non-professionnels, on s'attache davantage à eux. On y croit, inconsciemment un peu plus. Une scène, vers la fin du film, présente un jeune homme, timide, secrètement amoureux d'une jeune fille de sa classe. Il ne lui a jamais avoué publiquement. Alors que tout le monde semble étirer la nuit dans l'errance, dans un aréna de la région, lui, il compose un poème pour celle qui l'attire, se rend au milieu de la patinoire, prend le micro de l'annonceur de l'aréna et crache son poème dans un slam amoureux que personne n'écoute. PIRE, il ne le sait pas, mais celle à qui s'adresse ses mots est au même moment en train de jouer à guili-guili avec un autre garçon dans une chambre de l'aréna. Il lance ses mots du coeur et à la toute fin, tel un jouet dont les batteries seraient épuisées, il est abattu, vidé de tout ce qu'il avait. C'est une scène formidable. Aussi touchante que cruelle.Où un personnage baigne dans la pathétisme amoureux, égaré dans la constellation adolescentine.
Comme ce que l'on trouverait à l'ouest de Pluton. Une planète abandonnée.
Vous avez écouté un peu la convention républicaine cette semaine? Un autre intrigant laboratoire.
De mongols celui-là. Un vrai freak show.
On a cru bon de faire parler, pour le peuple, le fâcheux couple qui avait menacé de ses armes les citoyens marchant trop près de leur résidence. Des manifestants pacifiques à St-Louis. Ceux-ci ont dit à la caméra cette semaine "Et vous savez qui a été accusé d'un crime dans ce qui nous est arrivé? NOUS!".Ils étaient outrés.
Qu'est-ce qui leur est arrivé? Ils ont eu peur. Les gens armés ont d'abord peur en général. Et on les accuse d'utilisation mal avisée de leur arme. Car rien n'était vraiment menaçant dans la marche pacifique qui passait devant chez eux. Et si des gens ont finalement fini par se diriger vers eux, c'était justement pour tenter de leur demander ce qui justifiait de telles menaces du fusil. De la part de monsieur comme de la part de madame. Je ne sais pas combien de gens ont vraiment senti un peu de sympathie pour ses deux abrutis. Le petit gars de 17 ans qui s'est pris pour une police au Wisconsin et qui tuait à l'aveugle, peut-être.Auparavant, dans une convention, on faisait parader des amis professionnels, des personnalités connues, des anciens de votre parti, même des anciens présidents. Rien de tout ça pour Donald Trump. Le parti républicain est devenu tant son parti à lui que le nom Trump y est partout. Sa famille directe au grand complet. Tous les jours.
Lundi, il y a eu ce moment de total ahurissement. Kim Guilfoyle, ancienne journaliste de la station Fox, devenue maintenant coordonnatrice en chef du comité de la victoire de Trump, mais qui est aussi la conjointe de Donald Trump Junior, a discouru en criant dans son micro, comme si elle parlait à des malentendants (qui n'ont jamais besoin qu'on leur crie, simplement qu'on articule lisiblement des lèvres). La jeune femme a peintCelle qui criait devant le vide (les yeux vides aussi) y a été d'un crescendo absurde où la finale a dû faire grincer, même les oreilles républicaines. Les États-Unis sont aussi une femme. Elle nous l'a appris. The President will fight for her. Si vous ne voulez pas supporter la misère de son discours n'écoutez que le dernier surréaliste 10 secondes.
Elle hurle. Devant une salle vide.
Comme cet adolescent du film À l'Ouest de Pluton scandait son poème amoureux dans l'aréna vide ou au public endormi, la nuit.Inconfortable. Elle baignait dans un pathétisme partisan. Elle était aussi fascinante qu'un accident de voiture le serait.
Une autre planète abandonnée. 100% égarée.
Y a t il vraiment quelqu'un qui les croit quand ils disent "they want to destroy America (sic)" ?On est pas dans un film d'Austin Powers. Y a que dans les films comiques qu'un chef veut la fin du monde.
L'Hyperlien est gentil car il lui coupe le montage dès la fin de son texte. Mais elle restait les bras tendus devant personne. Fière de son bruyant pet. Baignant dans sa puanteur.
La photo ici, à droite, où Don Jr semble lui dire"excellent job, baby", révèle qu'il était le public.
Ou que c'était une audition pour un film soft porn dont Don Jr aurait été l'unique juge.
On a été pourtant des centaines de milliers à juger l'énervée...
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