Le Liban avait un genou au sol avant même l'explosion tragique de mardi. Mais Beyrouth est intuable. On a tous pensé à la bombe atomique en voyant les images spectaculaires de début de semaine, mais la détonation était apparemment tout juste le 1/10 de ce que Hiroshima et Nagasaki avaient chacun été il y a 75 ans presque jour. Mais les 2750 tonnes de nitrate d'ammonium du port de Beyrouth ont brisé des centaines de milliers de vie.
Le cargo Rozus, un pavillon Moldave, avait quitté le Georgie pour se rendre au Mozambique en 2013. Il fait escale à Beyrouth en septembre pour des problèmes techniques sur la bateau. Suite à une inspection, les autorités libanaises lui interdisent de reprendre la mer. Les propriétaires du bateau abandonnent celui-ci et son contenu.
Commence alors une saga judiciaire assassine impliquant les divers créanciers sur ce bateau. La première décision fatale a été prise, celle de décharger la cargaison. Elle est placée dans le hangar #12 aux côtés duquel se trouve aussi un hangar abritant des feux d'artifices.
Le directeur général des douanes libanais aurait avisé du danger de placer de tels produits explosifs si près l'un de l'autre. De 2016 à nos jours, il l'aurait fait au moins 6 fois. Maintenant dans le port, le sort de la cargaison relevait maintenant des autorités du port de Beyrouth, qui lui, est placé, sous la tutelle du ministère des travaux et non du ministère des finances comme le sont les douanes. Donc dès le départ, on a affaire à deux départements différents et les propos récents du directeur général des douanes cherchent peut-être déjà à rejeter le blâme sur le ministère des travaux.
Sans porter un jugement hâtif sur l'incurie politique qui semble si réelle au Liban qu'absolument personne ne fait confiance au gouvernement, un peu comme dans le cas du sang contaminé au Canada où on avait trouvé la Croix Rouge responsable et non coupable, on finira peut-être par faire la même chose au bout de l'enquête sur la terrible explosion.
Les fonctionnaires tentant actuellement de rejeter la responsabilité au Liban est preuve d'un dysfonctionnement qui gardait les gens du pays dans la plus totale des précarité. Le port de Beyrouth (et l'aréoport) sont tous les deux sous contrôle du Hezbollah, c'est un secret de polichinelle. L'État s'est donc peu à peu désengagé des activités du port. Ils ont ouvert la porte à la gestion privés, toujours une entrée facile pour la corruption. Qui semble scléroser la gestion politique libanaise.
L'inaction d'un peu tout le monde aura été catastrophique. Il y a tout juste un an, on exigeait de déplacer le nitrate d'ammonium car il y avait des fissures perceptibles dans le matériel. Le Liban n'est pas l'unique modèle de dysfonctionnement administratif, l'an dernier aussi, une aide avait été demandée au FMI afin de restructurer le pays et particulièrement faire le ménage dans les douanes, investies par la fraude et la corruption. On demandait justement le remplacement de ce directeur plaintif.
La pauvreté économique est si plongeante depuis plusieurs années, le gouvernement si lamentable, qu'il n'existe pas un seul État parallèle au Liban mais DES États parallèles.
L'idée d'une enquête internationale sur la tragédie a été suggérée par plusieurs.
Les Libanais n'avaient presque plus rien. On faisait des hold-ups pour des couches et on trempait du pain dans l'eau pour remplacer le lait en pénurie.
Mais ils ont le coeur gros comme un temple.
Bien que pour l'instant ils aient surtout le coeur gros.
Le Canada veut donner 5 millions d'aide et le Québec 1 million.
Mais pas le placer entre n'importe quelles mains.
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