lundi 13 janvier 2025

C'est Toujours Comme Ça, Sauf Exceptions

2025, au bureau: herculéennes semaines.

Nos jours se vivent comme des semaines au bureau, nos semaines, comme des mois.

Pour quiconque suit l'actualité au Québec, le recyclage est désormais géré presqu'entièrement par le gouvernement depuis le 1er janvier. Nous pourrions avoir perdu beaucoup d'argent, ne devenant que sous contractant pour eux, mais d'un autre côté, nous avions 110 contrats avec les villes.

Nous en avons désormais 406. 

Devinez quel chat est au coeur de tout ça ?

Plusieurs personnes y sont, mais surtout moi. On est 6 à faire le travail de 12. Je suis des 2 qui travaillent pour 3. 2 autres travaillent pour 2. 2 autres ne font que le strict minimum et sont les mieux payés. Ces deux derniers nous félicitent de nos efforts et nous demandent parfois des tâches qui nous font éclater de rire d'absurdité. Ils comprennent alors que la demande originale était impossible. Mais comme on y arrive pas mal, au final, on respecte les rameurs au fond de la cale tout en restant sur le quai. On ne respecte pas salarialement, mais ils n'ont pas le dernier mot là-dessus. 

Les ajustements sont magistraux. Bousculé(e)s est le mot qui pourrait facilement illustrer les dernières semaines. C'est un problème de "riche" et je ne m'en plains pas. Mais je dois composer avec de nouvelles affaires rares. Comme me lever plus tard que 5h le matin, par fatigue extrême. Arrivant ainsi plus tard au travail par erreur. Mais encore, même en arrivant 38 minutes plus tard que d'habitude à mon ordi, je suis encore le premier au travail. Et personne ne s'aperçoit du "retard". Travailler de 6 à 15, c'est aussi un certain luxe. J'en suis conscient. Et je travaille visiblement si fort que personne n'élève la voix quand à 15h01, je suis assis dans ma voiture. 

Mercredi soir dernier, après une importante bordée de neige, par paresse, en coordonnant les voitures afin qu'elles soient au bon endroit, dans un ordre précis pour les 4 départs au travail du lendemain matin, par paresse/fatigue dis-je bien, au lieu de déblayer la neige du côté passager de ma voiture, j'ai simplement baissé mes deux fenêtres pour en faire tomber la neige. C'est un processus qui relève du pari. Je dois m'y prendre doucement et juger si la neige tombera à l'intérieur (inévitablement un tout petit peu) ou si elle tombera dehors sans en avoir aucun réel contrôle. C'est fait avec une finesse de partisan du moindre effort, mais ça demande aussi une certaine habileté. C'est ce que nos jugements fatigués se convainquent de croire. 

Mais voilà, mercredi soir, trop tard, trop fatigué, j'ai oublié la fenêtre du côté passager, ouverte à mi-chemin sur ma voiture et comme il a continué à neiger dans la nuit, je suis entré dans une voiture très froide jeudi matin avec de la neige du côté passager. Duh ! Mais y a pire, n'est-ce pas ?

Nous vivons des situations nouvelles qui demandent des improvisations décisions nouvelles de gens pas toujours éclairé(e)s et qui n'ont pas souvent eu à faire face à beaucoup de pression. Des gens habitués à penser "petit". Humblement, je me débrouille fort bien. Considérant la somme des tâches qui nous tombent dessus, mon collègue et mois nous débrouillons si bien, en travaillant si fort, que nous avons tous deux, sans se consulter, songé prendre des vacances en mars, quand la poussière sera légèrement retombée. Heureusement, en se consultant par la suite, moi ce serait du 3 ou du 4 au 10 ou 11 et lui à partir du 17. Techniquement, on a pas le droit de prendre nos vacances en même temps étant la relève de l'autre quand il n'est pas là. 

Déjà que comprendre les détails et spécificités de nos 110 contrats n'étaient pas chose facile, on a maintenant 4 fois le nombre de contrats de ratifiés, ou en cours de ratification. Inutile de dire que les choses se compliquent. Et que l'enfer n'est jamais loin derrière. Les vendredis vraiment fous que nous avions sont devenus plus fous encore. Il faut savoir rester zen dans tout ça. Et les villes, mes clients, sont souvent confuses dans ces eaux nouvelles, je dois les diriger dans les nouvelles procédures.  

Nos contrats sont bourrés de "on fait toujours comme ça, sauf quelque fois". Avec les 296 nouveaux, c'est aussi pire. Il faut retenir toutes les exceptions de chaque contrat qui comprennent toujours une demi tonne de chiffres pour l'homme de lettres que je suis.

Le nombre de tiroirs mentaux ouverts en même temps, les amis, c'est surnaturel. Et je suis si sursolicité que quelques fois, quand on vient me voir pour me demander quelque chose, je prends une seconde pour laisser atterrir les mots sur mon cerveau surchargé et voir si ils rebondissent ou si ils épongent et activent mes neurones. Je dors (trop tard) comme un bébé. Au contact de ma tête sur un oreiller. Pas le temps de lire. Ça me tue.

Comme l'amoureuse travaille dans une banque, et que c'est la période des RÉER jusqu'au 1er mars, janvier et février sont toujours immensément occupés pour elle et jamais elle n'est à la maison avant 19h00. Si on est chanceux. En plus de travailler quelques samedis, comme samedi dernier. 

On se regarde la nuit, on s'étudie un peu..."C'est bien toi, petit miel sucré ?...". On ne sait plus tout le temps le lendemain si on ne s'est pas fantasmé la veille.  

Il devient peu à peu pire que ridicule de voir à quel point on est si peu payé pour retenir l'ensemble des 406 contrats et toutes leurs spécificités. Les exceptions sont multiples. 

Inutile préciser que je cherche solidement à faire le saut dans une de ces villes.

Comme on dit chez les Chinois: "I take exceptions about my conditions".  

Février, je le sais, en regardant simplement le calendrier, sera le mois plus court, mais aussi le plus titanesque en terme d'occupations.

Nos tuques n'ont jamais été aussi bien attachées sur nos têtes.     

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