mardi 21 janvier 2025

Clins d'oeils en Films

En revisitant pour la xème fois ce que je considères un chef d'oeuvre, The Talented Mr Ripley d'Anthony Minghella, j'ai été frappé par un clin d'oeil au légendaire photographe Français Henri Cartier-Bresson, clin d'oeil que je n'avais pas remarqué dans mes multiples visionnements.

Cartier-Bresson, décédé il y a 21 ans, a été considéré comme photographe humaniste, maître de la photo candide, et parmi les premiers à utiliser la splendide pellicule 35 millimètres. Il est l'un des pionniers du style et de la photo du quotidien des rues. Il a toujours considéré la photographie comme un moment décisif volé à la vie courante. Je devrai vous exposer certains de ses bijoux, c'est exceptionnellement beau. 

Mais la courte séquence que vous voyez plus haut, où Ripley marche "platement" dans les rues d'Italie, n'est justement pas si plate. Elle fait référence directement à cette photo à essence homosexuelle (en lien direct aussi avec la trame narrative du film de Minghella) prise par Cartier-Bresson dans les années 30. 1933 selon mon imparfait ami Tchad JaiPété, que je corrige continuellement.    

Le cinéma, les arts, sont des types de narrations par la forme, par la couleur, le mouvement. De grands artistes, comme l'illustre que nous avons perdu la semaine dernière, ont ébloui leur public avec leurs innovations créatives et leurs tourments émotifs. En cinéma, mais en peinture aussi. Les films ne comptent que sur leur art afin de passer leurs messages. Plus-bas,quelques autres fois où des oeuvres peintes par des grands artistes, ont été évoquées aussi sur pellicule cinéma. 

Quand un art, en embrasse un autre.

Loving Vincent (2017) écrit et réalisé par Dorota Kobiela et Hugh Welchman est un co-production Britano-Polonaise. Le dessin animé pour adultes est un thriller dramatique autour des derniers jours de Vincent Van Gogh qui sont entourés de mystères depuis toujours. Kobiela est peintre, elle-même. D'abord tournée pour un court de 7 minutes, on a tant aimé qu'on en fait un long-métrage de 95 minutes. Inspiré des lettres de Van Gogh lui-même, les plus de 65 000 images film ont été peintes à la main par quelques 125 artistes à l'huile. Travaillant un film sur artiste peintre, et titré comme il l'était, il allait de soi que la peinture allait être honoré dans la conception même du film. Il était aussi tout à fait normal de dessiner alors une scène qui allait rappeler une des oeuvres, ici, La Nuit Étoilée (de 1889) dans le style de Van Gogh, tapissé dans tout le film Oscarisé pour son brio comme meilleur film d'animation.

Le film-évènement The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman est une oeuvre culte qui donné naissance à des milliers de soirées animées entre passionné(e)s  du film. On y raconte l'histoire d'un jeune couple (dont une jeune Susan Sarandon) dont la voiture tombe en panne et qui doivent demander de l'aide, là où ils se trouvent, découvrant plutôt un château où son propriétaire, Frank-n-Further, leur déploie son univers de travesti. En 1975, le sujet était risqué. La comédie musicale était d'abord de Broadway, et lorsqu'adapté en film, fût un échec important. Toutefois, les gens ont détourné le film en incarnant dans la salle les rôles, en chantant les morceaux en groupe, en se déguisant, ils ont transformé l'oeuvre en cinéma interactif ce qui est devenu su majeur que le film est toujours en salle de nos jours pour ce type de soirée burlesque. Dans ce film, Sharman a fait un très évident clin d'oei à American Gothic (1930) de Grant Wood. 

Melancholia, de Lars Von Trier (2011), raconte l'histoire de deux soeurs dont l'une va se marier, alors qu'une titanesque planète nommée Melancholia fonce sur la terre pour y entrer en collision. Von Trier a écrit et tourné ceci afin d'exorciser sa propre dépression encaissée alors. L'intense film a une photographie remarquable de la part de son directeur photo, Manuel Alberto Claro, qui avait aussi tourné Macbeth à ses débuts. Le traitement du film de Von Trier pourrait rappeler une autre oeuvre de Shakespeare, Hamlet. À Un certain moment, il semble clair que Ophelia (1851-1852) de John Everett Millais est inspirant pour le tandem Von Trier/Claro. Et c'est visuellement extrêmement beau. Rares sont les effets dramatiques tournés par la couleur verte.  La couleur verte évoquant généralement l'argent, la chance et la sécurité.

J'ai commis l'erreur innocente, vers 2008, de donner aux enfants de ma soeur, le DVD du film Pan's Labyrinth de Guillermo Del Toro. Je ne l'avais pas vu moi-même. Nous avions accès aux bandes annonces sur le net, je n'avais pas d'excuses.  Mais c'était alors la folie des Harry Potter, je les savais fans, j'ai pensé que c'était dans le même ton. Et que non. C'est une fantaisie sombre historique, un film d'aventures, un drame d'horreur et de guerre, un thriller hispanique-Méxicain. Celui qui a produit ce film est Alfonso Cuaron. ET Guillermo Del Toro, ET Alfonso Cuaron, allaient dans le futur, gagner l'Oscar remis au meilleur réalisateur. Le premier pour The Shape of Water, en 2017, et Curaon pas moins de deux fois, pour Gravity en 2013, et pour Roma, en 2018. Tout de suite après son ami Guillermo. Il ne fait aucun doute que ces deux talents, son majeurs visuellement. Et pour le film de Del Toro de 2006, qui a terrorisé les enfants de ma soeur, Il semble s'être inspiré d'un autre héros espagnol, le peintre Francisco Goya, et son oeuvre Saturne Dévorant un de ses Fils (1820-1823).  

La fin du film australien post apocalyptique Mad Max :Fury Road propose un rassemblement épique entre Joe et ses war boys. L'Holocauste nucléaire a laissé une terre quasi désertique dans un univers dystopique, et on refait la vie humaine à la va-comme-on-peut, avec des rapports de forces qui se confrontent sur 120 minutes. Ce film est si motorisé qu'il m'a ennuyé dès le départ. Mais visuellement, y a de merveilleuses scènes. John Seale est un très grand directeur photo. Dans leur composition visuelle, on a très probablement été influencé par une partie du triptyque du peintre néerlandais Jérôme Bosch, Le Dernier Jugement (autour de 1482).    

Finalement, dans Frozen, de Chris Buck & Jennifer Lee, il est très évident qu'on rend hommage aux peintres en faisant chanter un de ses personnages devant plusieurs peintures. Princess Anna, chantée par l'actrice Kristen bell,  entre autre saute face à une oeuvre de Jean-Honoré Fragonard et sa peinture Les Heureux Accidents de la Balançoire (1767) pour en imiter ce qu'on y voit. On a même fait le petit soulier qui quitte le pied dans la séquence For The First Time Ever, afin qu'il se confonde avec celui qui quitte le pied de celle sur la peinture. 

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