vendredi 31 janvier 2025

À La Recherche Du Temps Perdu******************La Version Qui N'intéresse Personne d'Emmanuelle Pierrot

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La littérature !

Lire c'est accepter de plonger dans l'univers des autres, l'écouter, tenter de le/la comprendre. C'est explorer ses courants de pensées, parcourir ses corridors mentaux, confronter ses idées, découvrir un monde, un milieu, vibrer sur un ton qui n'était pas le sien, nager en eau nouvelle, fouler des sentiers connus, créer des zones de confort ou le contraire, c'est apprendre à respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre. 

Et respirer, c'est vivre.

LA VERSION QUI N'INTÉRESSE PERSONNE d'EMMANUELLE PIERROT.

Emmanuelle a 31 ans. Et déjà, elle transpire le talent. Née à Montréal, elle a toutefois été Dawsonite, à Dawson City, au Yukon vers 2010. Et longtemps après aussi. S'inspirant de sa propre expérience là-bas, la jeune poète (d'abord) a écrit un premier roman remarquable.

Sacha et Tom ont 18 ans. Le jeune couple d'amis trouve la communauté de punks qu'ils recherchaient au confluent de la rivière du Klondike, au Yukon. Mais dans une liberté faussement calibrée entre les genres, les ami(e)s ne le resteront pas nécessairement tout le temps. Particulièrement quand la pandémie leur rentre dedans. Une ligne pas nécessairement fine se dessine entre amants, amantes aux différentes tangentes. Les courbes n'ont pas un seul point. Les fourbes se façonnent. Les ragots naissent dans un esprit de clocher qui faussement sonne. On goûte avec autant de beauté que d'horreur à la version qui n'intéresse personne. 

L'auteure est aussi punk que ses personnages. Crue aussi. Brutale. Du parler choc dans le dialogue. Bukoswki au féminin. Rien de moins. Les progressistes ont la vie dure et ici, l'intensité est au rendez-vous pour celle qui s'inquiète de la déshumanisation des Femmes. (ma majuscule). Elle dit avoir encore beaucoup d'histoires à raconter. Je la suivrai.

La toile se tisse autour de Sacha au point de la retrouver piégée dans ce qui devient un thriller psychologique après avoir été un portrait de communauté folk. On The Road de Jack Kerouac, The Naked Lunch de William S. Burroughs et le film Into The Wild de Sean Penn sont la trilogie des astres qui guident les vagabonds qui adoptent une chienne-louve qu'ils baptiseront joliment Luna. Astre ultime la lune. Qui aveugle et endors autant qu'elle fait reluire.

Sa plume est brillante. Mais on reste dans la nuit narrative. C'est dur.  Elle a les cheveux roses mais jardine le noir. La vie n'est pas tricotée d'histoires toujours heureuses. Le pays d'en bas avec son clown nous le rappelle tous les calisse de jours. Un livre qui peut mettre en colère. Qui se cherche du bouc émissaire. Qui a tout pour plaire et déplaire. 

Bouleversant, criant de vérité, effrayant, déstabilisant et traumatisant. On nage dans le nihilisme à la limite du survivalisme. Survivalisme sentimental, très certainement. L'effet de tribu peut gangréner un(e)humain. 

Harmonie violente où le rappel que très peu de gens visent le bien, ça résonne sur ma personne. Comme la Sache d'Emmanuelle, j'ai pensé plus jeunes que les gens, d'emblée, voulaient faire le bien. La naïveté reste plus longtemps chez certain(e)s. 

Encore cette semaine, je voyais une jeune femme raconter qu'à un rendez-vous avec un homme, un homme séparé de la mère de leur enfant, elle était resté surprise le premier soir de le retrouver fort attentif à un rassemblement de partisans de Trump à la télévision. Elle lui a demandé pourquoi était-il si attentif et il lui a répondu qu'il était un fier supporteur de tout ce qui entoure Trump. Elle lui a aussitôt dit, effrayée "mais que fais tu des droits humains ? du droit des femmes ?" Il lui a répondu du tac au tac qu'il ne pouvait pas s'en moquer davantage que tout ce qui l'intéressait était les intérêts que ses placements faisaient. Lui, père d'une fille. Elle a fuit les lieux. Terrorisée. On vit dans un monde de chiens. Aussi beaux que brutaux. 

Le monde vire mal. Emmanuelle raconte un monde qui vire mal. Elle crache toute la laideur de la terre. Avec une beauté lyrique baignée dans une certaine misère. 

Du beau dommage. Pas le band de musique. L'adjectif et le nom. 

Mais un fameux livre signée de quelqu'un de chez nous. De 2024. 

Qui aurait plein d'autres histoires dans sa besace. 

Niiiiiiiiiiiice!

Anxiété, authenticité, envolée, une auteur est née.

Même si parfois les papillons restent coincés dans les toiles d'araignées. Leurs ailes restent belles.    

 Myriam Verreault, excellente co-réalisatrice d'À l'Ouest de Pluton, que j'ai tant aimé que j'ai acheté, et réalisatrice/oc-scénariste du tout aussi excellent Kuessipan, adapté de l'autochtone Naomi Fontaine, adapte aussi ce livre depuis 2024, et aurait commencé le tournage pour en faire un film.

Que je m'empresserai d'aller voir, sans réserve. 

Ce livre a gagné la dernière édition du combat des livres organisé par la radio de Radio-Canada. 

Du paradis au refuge. Bel expiration bruyante. Intérieur grabuge. Humanité chancelante. Très très actuel. 

jeudi 30 janvier 2025

FAFO

Fuck Around & Find Out.

C'est l'acronyme du titre de la chronique.

Fait le con & voit et encaisse ce qui arrivera pourrait en être une traduction libre.

Rien n'est jamais plus libre qu'une traduction. Devinez pourquoi je suis traducteur ?

Dans les heures qui ont suivi le drame du 5 novembre dernier où un vieux boomer agresseur raciste et misogyne criminalisé a été préféré à une jeune femme racisée intelligente et compétente de la génération X, comme président des États-Unis, le militant Nick Fuentes, républicain qui ouvertement participe aux évènements de suprémacistes blancs et antisémites, a publié sur les réseaux sociaux un retentissant : Your body, my choice forever.  Ton corps, mon choix pour toujours. Une vanne si conne qu'un enfant en serait puni, à genoux dans le coin.

Ce qui est en fait, arrivé. 

Quelques jours plus tard, alors que la phrase devenait virale et que des masculinistes et immatures incel la reprenait à outrance, Fuentes, se sentant le vent dans les voiles, s'est filmé en train de jubiler répétant la même chose, criant de joie cette fois comme on crie "ON A GAGNÉ LA COUPE STANLEY !" Ton corps mon choix! Bitch ! pour toujours !" accompagné d'un rire satisfait qui le plaçait dans les célibataires involontaires à vie. Si il est hétérosexuel, du moins. Ça le concerne.


 Ça consterne aussi. Si jeune (26 ans) et si con déjà. 

Pour tous ceux qui appuyaient sa tirade se trouvait 10 autres qui condamnaient son attitude. Les plus futés l'ont "doxxé". C'est à dire qu'ils ont trouvé où il habite en Illinois, ont donné son adresse publiquement. Qui elle aussi a été relayée partout sur le net. Les gens se sont rendus chez lui et le torture depuis au point qu'il a été forcé de confesser qu'il doit désormais déménager car le harcèlement est perpétuel. On vandalise son habitat, sa voiture a autant de pose de pneus neufs qu'on fait le plein, il doit payer pour de la sécurité personnelle car l'hostilité est omniprésente et son quartier devient inhabitable. 

Quand on est irrespirable, quoi de plus normal que de s'étouffer soi-même. Parmi ceux qui ont défendu la "victime" Funtes: les frères Tate. Googlez qui ils sont. Voyez comment ils exposent leur vision des Femmes. Des ordures. 

Le camion passe parfois pour les vidanges.

Encore cette semaine. Hot Melody. Alors que le clown Trump a tenté de déporter des réfugiés Mexicains et Colombiens, dont les avions ont été brillamment retournés aux États-Unis, on a pu voir quelques personnalité faire des vidéos disant qu'il était atroce de voir le nom de leurs proches et de leurs semblables apparaitre sur des listes de déportation. Certain(e)s néo-marié(e)s voient aussi leurs papiers légaux, qui accélèreraient leur statut de citoyens légaux aux États-Unis. 

Selena Gomez a craqué à la caméra, lourdement émue de voir tant de gens de sa communauté (son père est mexicain) passer du rêve au cauchemar. Identifiés faussement comme des "criminel(le)s" par un criminel.

Lors de son premier passage à la présidence c'était : voici le clown, attendez vous à un cirque. C'est désormais: voici le criminel, attendez vous à des crimes. Il est là le vrai mal, pur.

Et la haine entrainant la haine, certain(e)s se permettent de répandre leur fiel, comme leur héros, n'importe comment, sur les réseaux sociaux. Hot Melody aurait peut-être préféré que l'application Tik Tok ferme plus que quelques heures, aux États-Unis.

Utilisant un filtre pour probablement passer pour plus belle qu'elle ne le sera jamais, filtre que ses doigts dans son visage ont trahi, elle s'est filmée en train de dire qu'elle ne donnait pas 2 shits du sort des déportés, les traitants de sous-humains et s'est moqué de ceux et celles qui en avait de la peine. Elle a insisté pour dire qu'elle trouvait hilarant que les familles soient séparées, ce qui lui donnait " a great deal of confort. I am actually fucking laughing at you a-t-elle ensuite lancé sitting there crying for attention

C'est toutefois elle qui a plus d'attention que prévu. Le vent a tant soufflé contre elle qu'elle été forcée de fermer les commentaires sous sa publication. Puis, de rendre son compte privé. Puis d'enlever sa publication.  Mais il était trop tard.

Elle avait été identifiée. April Martinson est son vrai nom. Elle travaille travaillait chez Bidadoo Inc., une compagnie qui a vite pris les moyens pour la limoger, soulignant que ce type d'attitude ne représentait en rien ce à quoi ils voulaient être identifiés. En bref ils ont trouvé que c'était si inacceptable d'être associés à une telle médiocrité humaine, qu'ils ont mis non seulement la police à ses trousses, mais le FBI aussi. 

Elle a tout perdu. Bien mérité. 

Parfois, de la manière dont se comportent les belligérants de l'administration Trump, l'animal en tête, promettant toujours l'agression des tarifs qu'ils ne comprend aucunement (CE SONT TES CITOYENS QUI LES PAIERONT!) et leur entrée en vigueur dès samedi, je me dis qu'à force de "fucker around" comme ça...

...on verra bien ce qui leur arrivera.

J'aime beaucoup la communauté internationale qui se braque bravement contre l'idiot du village plus bas.   


 

mercredi 29 janvier 2025

Nuit Des Longs Couteaux (Version USA)

Entre le 30 juin et le 2 juillet 1934, donc bien avant la Seconde Grande Guerre, le chancelier Allemand Adolf Hitler, sentant une loyauté timorée de sa garde rapprochée a sommé Hermann Göring et Heinrich Himmler de supprimer les "résistants". Les Nazis sont alors au pouvoir depuis moins d'un an, en Allemagne, ils opèrent alors en marge des lois civiles. 

La Gestapo de Reinharder Heydrich a alors exécuté froidement entre 85 (le chiffre officiel) et 1000 (car les disparitions inexpliquées subséquentes se sont multipliées) officiels et représentants du parti Nazi Allemand.

Parmi les assassinés il y a eu le leader du mouvement strasssériste dans la parti Nazi, Gregor Strasser, le dirigeant du mouvement paramilitaire Ernst Rhöm, l'ancien chancelier Kurt von Schleiser, le politicien Bavarois Gustav Ritter von Kahr. Ces deux derniers avaient, eux mêmes aidé Hitler à faire le putsch de la brasserie de 1923. Tous se pensaient alliés du dictateur en puissance et ont été surpris par la sournoise purge. Le but était de répandre la crainte aux autres membres du parti, forcer l'extrême loyauté, régler ses comptes avec quelques opposants critiques et idéologiques, mais surtout rafermir son pouvoir en en redistribuant la richesse.

On connait l'atroce suite.

Presque 30 ans plus tard, en Angleterre, le gouvernement du Premier Ministre conservateur Harold MacMillan est en perte de popularité. Alors qu'il se s'entend plus avec son ministre de l'économie, et suggère un remaniement ministériel, ce ministre de l'économie fuite aux gens qu'il pense changer, la rumeur de remaniement, et ça se rend aux journaux. Ça choque tant MacMilllan, qu'il y va de plein fouet et dans la nuit du 12 au 13 juillet 1962, il limoge le tier de son cabinet, 7 ministres, pour les remplacer par des plus jeunes. Pensant faire tourner le vent. 

Ça ne fera que précipiter sa chute. Sa popularité dégringole et suite à une série de scandales, sa popularité est si inexistante qu'il quitte ses fonctions "pour des raisons de santé" à l'automne 1963. Aux élections générales de 1964, son parti sera défait. Ce sera connu comme la nuit des longs couteaux britannique.

Quelques 20 ans plus tard, en 1981, à Ottawa, Pierre-Eliott Trudeau, père ordurier de l'actuel Premier Ministre démissionnaire Canadien, poignarde dans le dos le Québec. On connait la suite, par ici. Nous ne sommes plus dans la constitution Canadienne depuis. Après cette nuit des longs couteaux canadienne.

 11 ans plus tard, l'IRA, en Irlande, fait aussi sa propre purge interne. Des tensions à la direction des activités du mouvement de l'Armée Républicaine Irlandaise provoquent, dans la nuit de l'Halloween du 31 octobre au 1er novembre, une brutale et violente intervention qui supprimera la vie de Sammy Ward, 30 ans, leader de l'IPLO, une organisation révolutionnaire parallèle formée par des anciens membres de l'IRA qui en furent expulsés pour diverses raisons. Ainsi que la mort de dizaines d'autres. Ce sera un message afin de dompter la dissidence. Et la nuit des longs couteaux irlandaise.

Les États-Unis se sont réveillés la semaine dernière en constatant que 1/3 de leur peuple était probablement d'accord avec l'idée de s'entretuer de l'intérieur, et que 1/3 des leurs étaient aussi d'accord pour les regarder faire. Le dernier tier étant le croisement du simple d'esprit réactionnaire et le riche multimillionnaire se considérant au dessus des lois.

 Dans la nuit de vendredi à samedi, l'autocrate Trump a limogé les 15 agents de vérifications, les inspecteurs indépendants en place, par simple partisanerie, donc des gens qui surveillent les tricheurs au gouvernement et les dénoncent, pour éventuellement les remplacer par des tricheurs internes. 

Qui le laisseront tricher à perpétuité. 

C'était la nuit des longs couteaux États-Uniens. 

Pendant de ce temps, "celui qui n'aurait pas fait le salut Nazi parce qu'Asperger", a reconfirmé son indéfectible appui au parti d'extrême-droite Allemand, Afd, un parti ouvertement raciste, en apparaissant en direct sur vidéo lors d'un de leur rassemblement.

Willkommen, Bienvenue, Weeeeellcome

On ne connait malheureusement pas encore l'atroce suite. Mais on sait qu'elle sera atroce.

mardi 28 janvier 2025

Des Mouvements Sont Détectés à Votre Jones

Là où nous habitons, il y a peut-être un an, un jeune homme habitant la 4e maison en face de chez nous, sur la rive sud de ma rue, et sur la gauche en regardant de notre cadre de porte, est venu sonner chez nous. 

Nous n'y étions pas, mais mon gendre et ma fille (20 ans chacun, alors) ont répondu à la porte. C'était un jeune d'à peu près leur âge, qu'on ne connaissait pas, mais qu'on a identifié comme habitant là où je l'ai souligné. Selon les deux, il avait l'air intoxiqué. Ou plus ou moins agile mentalement. Il leur a dit, plus précisément pointant notre gendre, "Ne stationnes plus ta voiture devant chez nous". Notre gendre a demandé où ? et surtout pourquoi ? Le jeune homme a tout simplement répété sa phrase d'une vois plus marmonnée, chancelant sur lui-même et a tourné les talons. Le gendre n'a pas fait de vagues. 

Quand ils nous ont conté ça, j'ai vu rouge. J'étais content de ne pas avoir été là, j'aurais peut-être spontanément mal réagi. J'ai dit à mon gendre que cet égaré avait autant le droit de lui demander cela que nous en avions de lui répondre "Ne viens plus jamais sonner à ma porte." Peut-être même moins alors que mon entrée m'appartient. La rue ne lui appartient pas. C'est vrai que c'est plutôt loin de notre entrée, et peu fréquent qu'on s'y stationnes. Mais le gendre a confirmé qu'il s'y était stationné il y avait peu de temps, avant. 

Nous avons 4 voitures pour autant de têtes chez nous, et quand le chum et la blonde des enfants sont sur place, il y a possibilité de 6. Notre entrée peut contenir 4. Il est donc normal que la rue deviennent régulièrement une option. Même quand on est juste les 4, selon les départs du lendemain matin. Coordination continuelle. On a pas fait de chichi, on a pas fait exprès, on ne s'est plus stationné dans ce coin là. Éloigné de toute manière.

Mais depuis, la voiture du gendre a ponctuellement été vandalisée. Le gendre est passionné de voitures comme je suis passionné de cinéma, musique ou littérature. Notre fille n'a certes pas comme partenaire, un clone de son père. Le gendre (et 4 membres de sa famille de 5) travaille aussi dans le milieu mécanique automobile. Il a 2 voitures. Qu'il monte et démonte. C'est sa passion. Il a même un compte Tik Tok assez populaire de l'une de ses voitures (jamais vandalisée, celle-là). Et quand notre fille y apparait, ne serais-ce que furtivement, et extrêmement rarement, son compte explose de popularité. 

Quand je dis que sa voiture a été "vandalisée" je précise que ce n'est jamais très grave. Un papier mouchoir ici collé sur une de ses portes. Une matière liquide blanche dans son pare brise qui part d'un jet de lave-vitre. La voiture de notre fils a aussi eu un fromage ficello de collé, un été, sur sa voiture, une Jetta 2013 dans l'entrée cette fois. L'amoureuse, qui a une Audi 2014, a vu un mouchoir gelé de collé sur une de ses portières, et deux fois un oeuf sur sa voiture, dans l'entrée. Moi, notre fille n'avons jamais rien eu comme méfaits. Mais l'été, au moins une demie douzaine de fois, j'ai aussi ramassé des contenant à joint sur le terrain. Qui n'avaient rien à voir avec nous. 

Ce dernier point n'a peut-être rien à voir avec le reste, car il y a des jeunes dans notre rue en bonne quantité et si ils habitent très près, et veulent cacher leur consommation à leurs parents, ils ont des raisons de s'en débarrasser ailleurs que dans leurs vidanges. (et non ce n'est pas les 4 jeunes de chez nous, agacés par ça aussi) Reste que voilà, c'est agaçant. On se sent, bien entendu, ciblé. Lui surtout, le gendre. Je ne m'en fais pas trop car ça reste bénin et la lâcheté appelle l'anonymat qui voudrait qu'on s'énerve beaucoup avec ça, ce qu'on ne fera pas. 

On avait eu, il y a deux étés, une lettre de voisin anonyme qui nous menaçait d'apeller la police si on continuait à faire du bruit autour de la piscine passé 23H. Anonyme bien entendu. On en a ri. La police est bel et bien venu, une fois. Pour s'excuser du/de la voisin/voisine qui s'énervait pour rien, on ne faisait aucun bruit. L'amoureuse ne cesse depuis de tenter de deviner c'est qui "l'anonyme". Piège dans lequel je trouve inutile de tomber. Ce serait jouer ce qu'ils veulent qu'on vive: la crainte. Please fuck you all kindly. La campagne vous appelle. 

Comme le gendre bidouille sur sa voiture, bien entendu, il annonce ses arrivées et départs avec ses bruyants tuyaux d'échappements modifiés. Il est peut-être ciblé pour ça. Notre second voisin, sur la droite a aussi un jeune dans la vingtaine qui y habite et qui est aussi passionné que lui des voitures. Il s'est acheté une voiture grise qu'il a tour à tour si modifiée, et sur laquelle il passe un temps fou, qu'elle a eu le temps d'être rouge et maintenant bleu/vert laide. Et bien entendu il s'annonce aussi par les tuyaux d'échappements. Il fait donc autant de bruit que le sporadique gendre, mais en tout temps. On ne peut pas être ciblé simplement pour ça. Il y a plus.  

Notre assaillant anonyme pourrait être lui, ce jeune voisin sur la droite. Le fumeur de joint serait plus probable. Mais on soupçonne davantage le petit con qui se croit propriétaire de la rue. Et qui avait quand même identifié le propriétaire de la voiture et où il était parfois. Il a pris un risque. J'aurais pu répondre ou mon fils de 25 ans ou ma blonde. 

Peu importe, le gendre s'est fait nous as fait un cadeau de Noël qui était une caméra de surveillance qu'on a installée seulement le week-end dernier. 

Maladroitement. Elle a cessé de fonctionner quelques 12 heures et précisément dans ce 12 heures de nuit, alors que ça faisait longtemps qu'il avait sévi, le/les vandales a/ont rappliqué. Avec une sorte de cochonnerie blanche qui ressemblait à du vomi. La caméra n'a rien capté. La voiture du gendre était toute juste devant la maison. Là où il s'est fait faire tous ses légers sabotages. 

Notre fils, notre fille et moi, le gendre, ont activé les notifications sur nos téléphones et avons circonscrit mieux l'espace qu'on voulait saisir. Assez large. Grand angle on voit beaucoup de devant. Comme c'est un boulevard, on a près de 1000 notifications par jour. 50% ont abandonné les notifs. Pas moi. Ni le gendre. Je peux vivre sans regarder toutes les vidéos. Je trouve même utile et amusant. Je vois toujours la même splendide femme quitter mon entrée vers 8h20. J'ai vu quand nos vidanges et quand le recyclage est passé. Je n'ai pas de fenêtre dans mon cubicule/bureau. Je ne connaissais la météo du jour que vers 5h50 le matin et la découvrait à 15h00. Maintenant je la vois toute la journée.

Le gendre et Punkee ont appelé notre caméra "Jones" comme notre routeur. Donc près de 1000 fois par jours j'ai la notification "Des mouvements sont détectés à votre Jones". Étrange lire son nom dans une phrase si infecte 1000 fois par jour.

On a pas encore saisi notre voyou de pacotille, mais hier, dans la neige, la caméra a saisi quelque chose de rare. 

De très Montréal. 

Dans la rue. 

Je vous place en photo ici. 

Possible seulement dans notre Canada d'Amérique et dans ses splendides hivers nordiques. Saisi par notre caméra Jones. 

lundi 27 janvier 2025

Bijoux de Familles

"Congelé comme ton coeur, sous l'emprise de la sécurité, perdu(e) dans l'illusion du bonheur matérialisé"

 -G.B./M.E.R. 

Nous vivons une drôle de période. Je sens monter deux types d'armées bien distinctes, de courant sociaux importants. D'un côté les gens aux valeurs saines, de l'autre, l'avarice dévastatrice dans ce qu'il y a de plus triste. Mais qui décide ce qui est sain et ce qui est triste ? 

À vous d'y voir.

Il y a une semaine jour pour jour, l'évêque Mariann Budd a dit, pendant la messe d'ouverture de l'inauguration du second passage au pouvoir du plus mauvais président des États-Désunis (ever), qu'elle souhaitait qu'il y ait de la place dans le coeur de celui-ci pour les gens différents, comme les immigrants et les humains issus de la communauté LGBTQ+. Ses mots très simples, très légitimes et très posés ont été accueillis par Trump & Vance, comme une vanne. Vance a murmuré quelque chose à sa femme avant de poser son regard dégoûté entendu qui voulait dire "Endurons ses niaiseries, mais elle n'avait pas raisons de parler de ça". 

Ce qui a été confirmé par la suite car les gnochons ont exigé dès le jour même, qu'elle s'excuse. PFF! 

Mais elle parlait de quoi ? D'amour. Ce monde qui leur fait tant peur car il créé un univers qu'ils ne contrôlent pas. Équilibrée, elle a répondu qu'elle n'a aucune raison de s'excuser d'avoir souhaité de l'inclusion, de l'écoute, du respect et de l'amour. Ça va de soi. Depuis, plusieurs pays dans le monde se sont braqués. Le Denmark a carrément dit que ça fait 800 ans que le Groënland appartient à leur pays, donc, "Fuck off" si vous pensez leur prendre. Ce sont leurs mots, verbatim. L'Union Européenne a aussi affirmé son inquiétude face aux terribles États-Unis qui veulent aussi soudainement rebaptiser le Golfe du Mexique, le Golfe de l'Amérique.

Quel idiot du village ! Peut-on aussi le rebaptiser ainsi ? Idiot du village, aux nouvelles ?

Quel genre de gens sont ceux qui font la moue face à un appel à l'inclusion, la tolérance, l'ouverture, face à l'amour ? Les abrutis.

Jesse Walters en est un. Une. Fiente de station de propagande télé merdeuse Fox. Il essaie tant bien que mal d'être le nouveau Tucker Carlson de la boîte Il était fier d'annoncer à la télé la mort du DEI. 

Vous savez c'est quoi le DEI ? Diversité, Égalité, Inclusion. Si on traduit aux niveaux des pâquerettes, la communauté LGBTQ+, les Femmes, les immigrants. Mais c'est aussi partout ailleurs. Je ne suis pas le seul à souhaiter qu'on soit diversifiés. Que les Femmes aient les même chances que les hommes absolument partout. Que l'immigrant ne soit pas plus distrayant que la couleur des yeux de quelqu'un. Tiens, ils sont bleus ?  Je n'ai plus jamais à y penser. L'humain est étouffé. They voted for money. Ils ont élu un gouvernement d'amis riches. Dont les pions sont tous ceux et celles qui n'ont pas leur style de vie. 

Comme France-Élaine Duranceau, ici, véritable louve dans la bergerie, ministre de l'habitation, protégeant riches et propriétaires en tout temps. Elle a encore prôné le statu quo alors que l'habitation n'a jamais coûté plus cher depuis 30 ans. Elle a aussi dit que si c'était trop pour les locataires, qu'ils déménagent ! Ça ne s'invente pas ! Je semble tirer partout, mais le mal arrive de partout.

C'est un affront de valeurs qui se dessine. J'ai vu des anciens militaires encourager les démocrates et les "libéraux" comme eux, à s'armer. Même si on est contre la NRA. Parce que bientôt, la guerre civile y sera. J'ai vu Snoop Doggy Dog faire la pute pour le président à son inauguration. Pourquoi ? follow the money: Il est important conseillers stratégique de l'étiquette de musique Def Jam. Qu'un certain Donald Trump a "sauvé" en investissant là où ceux-ci menaçaient de mettre la clef dans la porte. 

Puis Jewel Kilcher. 

Il y a une semaine, jour pour jour, elle chantait pour célébrer la nouvelle présidence. Plus précisément pour Robert Kennedy Jr, l'impossible nouveau ministre de la santé. Celui qui continue de mentir que le vaccin contre le Covid donne le cancer du cerveau.

Wach!

J'ai toujours été sur la clôture en ce qui concerne Jewel. Elle avait aussi chanté pour le second mandat du démocrate Bill Clinton. Elle a beau se prétendre féministe et chanter "Stronger Woman", elle est faible de se prostituer ainsi à l'autel du plat pouvoir. 

Mais elle ne vend plus comme en 1995, dans le temps de la très jolie Foolish Games. Un bijou encore, oui. Elle a surement eu un cachet important pour son petit tour de pisse (sic). Comme une animal, elle a pissé sur son triste territoire. Choisi sa famille, la Bijou. On a plus le même sens du précieux.

C'est en 2003 qu'elle resaisissait mon attention. Avec sa chanson Intuition. Je l'avais d'abord entendue à la radio et j'aimais beaucoup, aime encore, l'accordéon en ouverture. Et le style semi-posé et presqu'en train de narguer, de sa livraison vocale. Mais quand j'ai vu le vidéo, c'est là que je me suis posé sur la clôture. 

Se disant féministe, elle a toujours vendu son art, son talent musical, sa musique. Pas son corps. Bien entendu dans ce clip elle se moque des clichés qui utilisent justement le corps de femmes pour vendre leurs produits. Mais bon...quand on expose la poitrine (0:32) et qu'on revient vers la 51e seconde avec la fesse presqu'à l'air, et qu'on joue toujours l'agace pissette dans la 3e minute, on semble quand même endosser ce qu'on veut critiquer. Ça me semble un choix un peu faussement intègre. 

Je ne vendrai pas le corps, mais là, j'ai besoin d'argent. Je ne suis politiquement nullement clair, mais là, j'ai besoin d'argent.

Décevant. Tu as choisi ta famille, Jewel. Décevant.  

Comme toutes ces valeurs qu'on tente de mettre de l'avant, toutes orientées autour de l'argent et aucunement autour des gens. 

Jamais je n'ai tant haïs l'argent. Jamais je n'ai autant haï un gouvernement. Jamais je ne me suis senti aussi résistant. Et je ne suis aucunement seul. Ce sera un intense 4 ans. 

J'ai pas envie de vous parlez de ces merdes tous les jours. Mais quand un enfant a une arme en main, on garde toujours la tête bien haute. Croiser un nouvel accident tous les jours, on regarde.  

Qu'est-ce que je crains le plus en vieillissant ? Que l'amour ne soit jamais assez. 

Ça n'aura pris que 4 jours pour que le despote ne suggère une nouvelle loi permettant un 3e mandat présidentiel. Putin Playbook.

dimanche 26 janvier 2025

Conseils de Junkie à junkie

(À mon oncle Skipper Jones dont c'est l'anniversaire aujourd'hui)

1992.

Al Jourgensen & Paul Barker était fiers de leur album de metal industriel. Après tout, ils venaient de signer un classique du genre. C'était leur 5e album. La compagnie de disque croyait tant en eux que c'était pas moins d'un million de dollars et demi qu'ils leur avait donné simplement pour le composer et l'enregistrer. Donc que l'album vende bien ou non, Paul & Al avaient 1,5 millions à se partager avant même de le lancer. (Il vendra très très bien).

Et ils avaient largement investi tout ça, puisque le sexe et le rock'n roll étaient déjà répondus, dans la drogue. 

Beaucoup beaucoup de drogues.

Ministry avait pensé tourner un clip pour leur morceau Just One Fix avec des références très claires à William S. Burroughs mais s'étaient confessé dans un magazine qu'ils tardaient à le faire car ils auraient des tonnes de droits probables à payer à l'auteur et n'arrivaient pas à le rejoindre. Ceci avait soulevé l'ire du gérant de Burroughs, James Grauerholz, qui lui, était entré en contact avec eux pour leur dire que OUI, Burroughs serait très certainement intéressé par tout ça.  

Grauerholz les as alors invité à Lawrence, au Kansas, afin de rencontrer "Bill" et de faire quelque chose avec lui. L'équipe de tournage et les membres du band sont arrivés à l'heure et au jour entendu chez Burroughs, mais pas Jourgensen. 

Qui est arrivé 3 jours en retard. Trois. C'est l'été 1992. Personne n'a de téléphones cellulaires pour se rejoindre. Que s'est il passé ?

Jourgensen devait d'abord terminer un remix pour l'album à venir qui avait pris du retard à se compléter. Mais aussi, le vol qu'il devait prendre par avion l'avait plongé dans une telle crise de panique, drogué superstitieux, il ne voulait plus prendre l'avion ce jour-là. Il avait donc convenu de conduire en voiture, avec un ami, de Chicago au Kansas, une route de près de 9h. 

Mais junkie jusqu'au bout de la narine, on réalise qu'on aura pas assez de drogues pour la route de 9h, et que de surcroit, Burroughs voudrait surement un petit cadeau du genre, lui aussi. On a donc dévié de la trajectoire et magasiné dans un ghetto afin de trouver de la dope. Dans la recherche, ça c'est ébruité que deux "pas propres" se cherchaient de la drogue et les policiers les ont suivis et pourchassés. Ils se sont expliqués ave eux, ont joué les innocents, ont été relâchés. Ils ont rappliqué chez Burroughs, bredouilles. 

La première chose que Bill leur a dit est "Are you holding?". Pas même bonjour, marabout, il a tout de suite demandé "Avez vous de la cam?". Comme ils ne répondaient pas, et n'avaient pas de drogues, Burroughs a ajouté "Je sais flairer un junkie quand j'en croise un". Ils ont fini par dire qu'ils en avaient tout juste assez afin de ne pas "tomber malades". Bill leur a fermé la porte au nez. Ils sont alors repartis, ont trouvé 60 kilomètres plus loin un jeune qui leur a vendu pour 800$ d'héroïne. Sont retournés chez Burroughs. 

"Oh! it's you again!"

Burroughs sait pourtant qu'il doit tourner un vidéo avec ses zigotos. Mais cette fois, c'est différent, ils ont ce qu'il faut. Il les fait tout de suite passer au salon. Il était passé de maussade à plus jovial car son gérant l'empêchait de prendre de la drogue. Il était même sur la méthadone pour "s'en sortir". Il détestait la cocaïne et ne jurait que par l'héroïne. Il avait sorti sa ceinture en cuir cloutée des années 50 et jubilait comme un enfant. Il avait tout ce rituel qui le rendait heureux. Très vieille école. Ils se fixe tous, encaissent et planent, à moitié réveillés, ne se sont rien vraiment dit encore. 

Mais une fois ranimé, Jourgensen tombe sur une lettre de la Maison Blanche. Jourgensen le souligne à Burroughs qui lui dit "Et alors ? c'est de la cochonnerie" Jourgensen lui a demandé si il allait quand même l'ouvrir, ce à quoi Burroughs a dit non. Al a demandé si il pouvait lui, l'ouvrir, Bill a dit "Si tu y tiens". La lettre en était une du président Bill Clinton qui invitait Burroughs à venir faire une prestation de spoken word. Burroughs ne savait même pas qui était Bill Clinton. Ce qui les avaient beaucoup amusés. (il ne la lira pas, n'ira pas) On a appelé le reste de l'équipe à l'hôtel et on a tourné ce qu'on voulait tourner.

Bill a ensuite présenté son jardin où il s'est plaint que ses pétunias étaient constamment détruits par les ratons-laveurs. 

Il n'arrivait pas à les tuer, n'ayant plus droit aux armes à feu autres qu'une carabine à plombs, depuis qu'il avait tué sa partenaire en 1951. Jourgensen, lui a alors suggéré de les piéger avec du compost enduit de méthadone. Qui ralentirait leurs sens comme l'héroïne le faisait avec eux. 

Ça a fonctionné. Les ratons étaient ralentis et Burroughs avait tout le temps du monde pour les achever. Le vieil homme grincheux avec lequel ils avaient eu à faire toute la journée était désormais le plus souriant, il avait tué deux ratons, le jour même. 

Al Jourgensen était désormais sur la très courte liste des amis de William S. Burroughs pour sa suggestion adéquate. 

Jusqu'à sa mort, Burroughs allait appeler chaque semaine, Jourgensen pour jaser. 

Principalement pour lui dire que prendre la coke était idiot. Qui veut prendre quelques chose qui te fait tiquer toute la nuit ? dira-t-il alors.

Voulant à son tour lui donner un peu de "sagesse", Burroughs l'appelait principalement pour lui dire "Reste avec l'héroïne, kid. Beaucoup mieux pour toi

Conseil de grand-père Junkie.