lundi 24 juin 2024

Les Matelots

Je vous ai parlé de la semaine lourde au travail qu'était celle de la semaine dernière. Ça devrait être pire en juillet. Je n'ai pris conscience que j'étais jusqu'au 2, en vacances, que ce matin. Dans la nuit de samedi à dimanche, j'ai rêvé que je travaillais et que je bataillais au coeur de la tempête sur des eaux agitées. Pas une belle nuit.

Nous sommes matelots au bureau. Force est de l'admettre. Nous sommes les opérations, Toujours en guerre avec les ventes. Et comme le volume double et triple en ce moment, le niveau de réaction des villes fait de même, si bien que je passe mon temps à défendre l'entreprise par écrit (plus souvent, à raison) et quelques fois, trop, c'est de l'indéfendable. Des tâches non complétées par bêtise de nos techniciens, ce qui me fait sortir mes violons de diplomates. De polisseur de vérité. Je détestes.

Sans entrer dans les détails, notre département, alors que les eaux étaient très agitées et promettent de leur rester, en matelots. Et il a fallu en quelque sorte l'accepter. En rugissant, mais il a fallu le faire. De plus, dans cette semaine de merde, le patron m'a présenté à un "nouveau-dont-on-ne-retient-plus-les-noms-car-ils-ne-restent-pas", on m'a présenté, dis-je bien, comme ayant l'exact même rôle que mon collègue voisin, ce qui est toujours une aberration. Un scandale. Une honte. 

Faire l'humoriste sur scène est un métier en soi. Jouer dans une comédie de situation devant public qui rira à des moments parfois calculés en est un autre entièrement différent. C'est une bonne analogie afin de parler mon travail et de celui de mon collègue. Y a des airs de famille, mais on ne fait calissement pas la même chose. Ça m'a donné envie de frapper des bébés phoques à coups de machette. Eux aussi sacrifiés pour du futile. C'est dire. L'administration se console en disant que nous faisons la même christ d'affaire pour ne pas avoir à réfléchir qu'on pourrait être payés différemment. Et heureux des eaux agitées qui leur fait faire beaucoup d'argent en ce moment. Et là aussi, sans entrer dans les détails, on est des sacrés aubaines, mon collègue qui-fait-la-même-chose-que-moi et moi.

J'ai l'impression que j'ai passé les deux dernières semaines, là où nous promettions aucun achat requis et que j'ai passé mon temps à imposer les conditions qui s'appliquaient. Je me suis haïs.

J'essaie de ne pas penser à ça les week-ends. Mais si quelques fois, au travail, j'avais le réflexe de vouloir entrer le mot de passe de mon ordinateur portable personnel à la maison parfois, maintenant, depuis deux semaines, c'est à la maison que j'ai le réflexe d'entrer le mot de passe de l'ordinateur de mon travail. Torture mentale pour le matelot.

Samedi soir, dans la nuit de pluie incertaine des Francofolies de Montréal, l'amoureuse et moi avons ouvert cette semaine de vacances en allant manger au re$to au Centre-Ville et avons plongé nos cinquantenaires corps usés dans la foule du spectacle R & B francophone animé par Corneille. L'accumulation de la semaine, la chaleur qui atterrissait soudainement, les 4328 personnes qui se sont excusées de nous demander de se tasser parce que c'était important qu'ils avancent plus près (et christ qu'on était loin), la pluie qui a finalement commencé à tomber et surtout le spectacle qui offrait si peu d'intérêt pour moi que j'ai fini par mettre mes air pods et commencer à écouter un ballado ont eu raison de notre soirée. Je n'ai plus l'âge pour ça. 

La belle province est pleine de matelots. Sur ce navire guidé par des capitaines pas toujours bien avisés. La popularité du Premier Minus a atteint un nouveau -28 dans le dernier sondage sérieux sur le sujet. Il ne reste populaire que chez les boomers. Expliquant la grande déconnexion sociale. 

Mais je reste fiers de ce que nous sommes. De nos femmes, entre autres. Je dis souvent que l'intelligence se lit dans les regards. Au sens propre comme figuré. C'est là que je trouve la beauté féminine. D'abord par les yeux. Nos femmes sont les plus belles au monde. Et si progressistes, ça fait sursauter d'entendre certaines choses ailleurs, dans le monde. Même tout juste à côté chez notre demi-frère Canadien. 

Nous ne sommes pas un pays en soi, mais vivons comme tel. Consommant nos auteur(e)s, nos artistes musicaux, nos humoristes, nos comédiens au théâtre, nos films, nos vedettes de ls télé, qui anime des shows avec des vedettes de la télé. sur des vedettes de la télé ou qui sont dans un show de télé-réalité pour devenir vedette qui parlera de vedettes entre vedettes.

On est ridicules ensemble comme ça, mais on est encore beaux ensemble.

Ce qui n'est pas toujours évident de la cale à la proue.

Bonne Fête, Québécois qui fêtera Jean-Pierre Ferland qui était né le 24 juin et qui nous as récemment quitté.

Nous sommes nombreux matelots dans la belle Province. 

Mais tout autant sommes nous petits rois. 



2 de mes Québécois préférés en photo à la fin. Léanne  &  Pierre.

Aucun commentaire: