vendredi 7 juin 2024

Comment, On Fait

Je déteste toute décision qui ne soit stimulée que par l'argent. 

Le marketing, la recherche de profit, c'est nécessaire, parfois, mais voilà une parade dans laquelle je ne veux jamais marcher. 

Le titre de mon blogue en fait foi. 

Vous ne trouverez jamais de publicité sur ma page. Je syntonise à la radio exclusivement Radio-Canada car il n'y a aucune publicité. Mais aussi parce que j'ai toujours l'impression d'être moins niaiseux par la suite. Ce qui est l'effet inverse que me donne plusieurs autres stations. Non à l'abrutissement, on a les Conservateurs et les États-Unis pour ça.

Mon père, de son vivant, pêchait par générosité. Il disait oui à tout le monde qui s'invitait au chalet quand nous étions plus jeunes. Même si ils promettaient d'arriver 7 ou 8. Ma mère rageait quand mon père se tournait ensuite vers elle, n'ayant jamais pensé à la faisabilité de la chose, et lui demandant : "Comment on fait maintenant? on les fait manger ici ?".  Oui, tu leur fera un BBQ, lui répondait-elle entre ses dents. 

Christ de tabarnak, pensait alors ma mère. Mais elle est trop bien élevée pour le dire.

Je dois tenir de ma mère.

En entreprise ça se traduit par le tabarnak de département des ventes qui promet n'importe quoi et qui ensuite se tourne vers nous pour dire: "O.k., comment on fait maintenant?"

Mon père était aveuglé par l'envie de plaire au monde. Les ventes sont aveuglées par l'argent. Le christ d'argent. Si je fais des heures supplémentaires sur le sujet, je ne serai pas payé. Alors vous pouvez être certain que je n'ai pas fait une seule minute supplémentaire sur la merde qui nous as été envoyée du ventilateur des ventes cette semaine.

J'ai en horreur absolue les décisions impulsives de bénéouiouis qui disent oui, oui, oui, on va vous faire ça, aveuglés par les dollars et qui ensuite se retournent vers l'équipe et disent "o.k. comment on fait ce que j'ai promis?". Je suis de cette équipe vers laquelle on s'est tourné. Ça peut être flatteur parce qu'on me fait alors confiance. Mais c'est 100% chiant et ça m'écoeure au point de vomir. On s'arrangera après. Je suis de cet après. Et c'est de la merde. Simplement à vous l'écrire, j'ai été à la salle de bain faire un #2, deux fois. 

On a accepté de servir une ville avec laquelle on a pas encore de contrat, donc rien dans nos systèmes pouvant accueillir, tracer, pointer pour nos chauffeurs, inventorier pour nos pièces, éventuellement facturer. 

La semaine, qui me paiera 40 heures, m'aura paru, dans ses 4 premiers jours, 64 heures. L'a peut-être été. Je ne sais plus. J'ai perdu la notion du temps. Et vous lisez ceci un vendredi, qui est toujours l'équivalent de 3 jours d'intensité au bureau. 

Est-ce que j'étais crevé dès jeudi en arrivant du boulot? C'est un euphémisme. C'est là que Goyette m'a appelé. Je lui répondu d'une voix trop grave trahissant ma fatigue. Il m'annonçait qu'il s'amenait à Montréal ce week-end, de Cap-Rouge. 

"...Mais t'es pas le genre du Grand Prix, toi pourtant..."

"Rien à voir" m'a répondu Goyette. "J'ai achété 8 billets pour aller voir The Pixies avec Modest Mouse et Cat Power en spectacle dimanche soir. J'ai 2 billets de trop finalement. Tu les veux tu ? Et on pourrais tu coucher chez vous tous les 6, samedi et dimanche soir ?"

Bien entendu que j'ai répondu. Entré dans la maison, l'amoureuse me dit "Enfin un week-end tranquille qui s'en vient...Avec Monkee à Québec chez sa blonde et Punkee avec son chum en anniversaire de couple en camping on va être bien..."

"Chéried'amouuuuuuur?..."

(...)

"MAIS COMMENT ON FAIT?"

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