De multiples lignes qui séparent le nous du eux. Des contentements mutuels qui sont autant de murs.
Je ne sais pas si c'est le passage du temps, l'âge, la sagesse ? le contraire ? qui me font réaliser ça, mais encore hier, je marchais sur la fine ligne de la culture de l'annulation avec Stephan pas de E Bureau. Nous vivons de multiples clivages.
Les ignorants/les anti-Trump ou Polièvre, les capitalistes vénérant Elon Musk/ les humanistes, les cryptofreaks/les plus avisés, les antivaxx/les gens scolarisés, les anti trans-qui-veulent-les-même-droits-que-nous autres/ceux, celles et iels qui savent qu'ils les ont, les auront toujours, les anti-woke/ les gens allumés; la vie est un jeu qui semble, avec le temps, de plus en plus se compliquer.Nous sommes en ce moment, au Québec, tous comme des enseignants d'école primaire, qui regardons tous les jours des enfants se battre sans intervenir. Des enseignants d'école extraordinairement loin où les batailles ont lieues, mais on en a les images tous les jours. Quand on s'informe. Ça ne va bien à Kyiv. Ça ne va pas bien chez les agresseurs russes non plus. On se félicite tous les jours d'abattre l'ennemi. Chez les agresseurs comme chez les agressés. Mais la bataille fait rage depuis 843 jours aujourd'hui. En Palestine, 252 jours de batailles. Tout le monde regarde. On intervient très discrètement. Si on le fait. On semble attendre la mort de deux têtes précises qui polluent la terre, mais deux dragons qui feraient aussi naître entre 7 et 10 nouveaux leaders en herbe. Pas toujours sains. Et en attendant la mort de ces gens, des milliers et des milliers d'innocents meurent inutilement.
Nous vivons la négligence humaine. Des extinctions humaines.L'amoureuse et moi avions commencé la série The Leftovers, il y a 4 ou 5 ans. Une première saison tournée en 2014. Il y en aura 3. Ça se termine en 2017. Donc, tournée avant tout soupçon de la pandémie qui s'en venait. La série raconte un 14 octobre inexpliqué où 2% de la population a cessé "d'être" comme tout le monde. Ils/elles sont quotidiennement errants. Toujours habillé(e)s en blanc hospitalier. ne parlant maintenant plus et fumant beaucoup. S'écrivant leurs besoins. Vivant ensemble. Après s'être séparés de personnages dont nous suivons la tentative de réinvention de la vie qu'a imposé ce bizarre de 14 octobre dans le monde.
La première fois que j'ai tenté de suivre la série, avec l'amoureuse, rendu au à la fin du premier disque, le pilote suivi de 3 épisodes, nous avions tant de questions que nous nous posions, qu'on peinait à embarquer. Pourquoi ? était la question la plus fréquente. On l'a abandonnée. Mais quelque chose me disait que je passais à côté de quelque chose. J'ai repris récemment. J'en avais oublié l'excellente distribution, photographie, musique.
Écouter cette série, après la pandémie qu'on a vécu, dans laquelle on est pas 100% sortis, est une expérience assez troublante. Les parallèles sont extrêmement nombreux. Les rapprochements avec ce qu'on a connu. Les frontières entre les gens. Les gens passant d'un groupe à un autre. Les erreurs de jugement et les bons coups. Les envies de comprendre l'incompréhensible. Les choix qui parfois n'en sont pas. Le flair mal dirigé. La foi en certaines choses, surtout son contraire. L'envie de réinvention de soi autrement. Les deuils de toute sortes. Les excès exacerbés.
Tiens ce serait un fameux nom de groupe de musique ça. Les excès exacerbés. Très 202X.
Beaucoup beaucoup de frontières entre humains, beaucoup de murs.La vie est un jeu.
Je ne l'oublierai jamais.
C'est une chose que mon défunt père m'aura pleinement enseigné sans jamais m'en parler. Il en a fait son métier. Il a été animateur de parc, entraineur de hockey, volleyball, baseball, football, après avoir été joueur de tout ça lui-même. Il a été enseignant en éducation physique. Il a joué toute sa vie. Je penserai beaucoup à mon père demain. Dont c'est justement l'anniversaire le 18 du mois. Toujours fêté à la fête des pères qui devenait la fête DU père. Il est décédé en 2009 à 62 ans, comme il aura toujours vécu, intensément et précipitamment. En jouant au hockey.
En jouant.
La vie est un jeu. Dans lequel les règles changent parfois. Les erreurs surviennent. C'est un jeu dont le travail en équipe est aussi important que de travailler seul. On a besoin des autres. On a besoin des autres. Mais l'enfer, c'est les autres aussi.Chaque fois qu'on me demande qu'est-ce qui me déplait de plus en plus en vieillissant je répond spontanément "les gens". La même réponse que la question contraire. "Qu'est-ce qui me surprend toujours d'aimer ?" `
Les gens.
Mais qu'est-ce qu'on aime se séparer.Je ne suis même plus en faveur de la séparation du Québec du Canada. C'est déjà fait. On ne se connait pas et ne s'intéresse pas à l'autre. Je ne veux pas devenir l'Irlande du Nord. Ni que mes enfants soient la première génération à bâtir un pays en en financement tout ce qu'ils ont, tout ce qu'ils sont, dès le départ.
Je n'ai pas envie d'être les restants de table d'une autre génération. Pas plus pour mes enfants.J'écoutes The Leftovers seul, cette fois. Sans l'amoureuse qui ne s'y intéresse pas. J'avoue franchement aimer car on semble en territoire archi connu avec la pandémie qu'on a traversé. Ce n'est plus la même écoute. La vie n'est plus le même jeu.
Il y a des égarés, des éclairés, des gens entre les deux qui essaient de comprendre les deux camps.
Des gens. Ce que j'aime et abhorre.
Benny builts a bonfire, Vladimir plays with it
Aucun commentaire:
Publier un commentaire