Petro29

Gardez vos ennemis proches dit le dicton.

Du 30 novembre au 13 décembre dernier, à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, se tenait la COP28, c'est-à-dire, la conférence sur les changements climatiques annuelle. Regroupant 197 pays planétaires ayant signé la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques en mai 1992. 

Il y aura 29 ans, cette année. 

Comme chaque fois, on a beaucoup brassé la soupe, en ne servant absolument personne au final. 

Le bilan environnemental du pays pétrolifère du Royaume des Émirats Arabes Unis est terrible. En plus d'être si opaque qu'on peut à juste titre croire qu'il est atroce. Le pétrole est leur or noir, le germe de centaines de fortunes familiales là-bas. Le pays est l'un des plus grand producteur de combustible fossiles au monde. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, le président du sommet le sultan Al Jaber est le président directeur général de la compagnie pétrolière nationale d'Abou Dabi, ce qui le place en parfait conflit d'intérêt. 

C'était un peu comme si Vladimir Putin était engagé pour diriger une conférence sur la démocratie. 

Absurde comme un système sans fil à brancher ou un parti progressiste-conservateur.

À la fin de la conférence, on a finalement conclu que les Émirats Arabes Unis ont principalement conclu des affaires avec des investisseurs étrangers...dans le pétrole, pierre angulaire de leur économie. En frais d'absurdités, le Québec a bien fait sa part voyant la porte parole de la FAE, en grève ici, simplement prendre l'avion pour s'y rendre, en pleine grève, pour en revenir dès son atterrissage devant le tollé d'incompréhension publique sur ce voyage qui n'aura été qu'émissions de gaz à effet de serre de sa part. 

On ne peut aucunement reprocher le cynisme des gens face aux faux engagements mondiaux en ce qui concerne les changements climatiques mondiaux. À quand l'obligation de circuler en voiture à plus d'une personne, sinon à celle d'obliger les gens, ceux qui le peuvent, à travailler de chez eux, pour ne pas dépenser en voiture ? Nononon il n'y a jamais rien de concret du genre dans cette masquerade de plus en plus grotesque. 

Au terme de la dernière conférence, en décembre dernier, aucun engagement clair à tenir d'ici n'importe quand. On reste vague, on surfe sur des généralités, on MélanieJolise comme on dit ici. On dit des mots qui vont bien ensemble, mais qui restent vides. Des voeux pieux. Climate Action Network n'a eu aucun bon mot pour la Cop28. Parce que ce n'était que du vent. 

Du pétrole, comme le sucre, il y en aura absolument toujours. Sinon comment créer le caoutchouc ? certains maquillages ? Certaines peintures ? Certains revêtements de toiture ? Certains bitumes ? Tapis ? Rideaux ? Mais est-ce possible d'en avoir moins ? Comme le tout aussi assassin sucre, OUI.

À quoi s'attend-t-on de la part d'un roi du pétrole qui ne rêve que de pactoles ? Que soudainement, il nous vante la voiture électrique ? Dubaï et ses bonzes pétroliers ne font que contrôler le message comme une compagnie en achète une autre afin d'en gérer les ventes et en freiner toute concurrence. L'argent est toujours le nerf de la guerre, partout, et si on est allé à Dubaï, c'est parce que l'argent s'y trouvait pour y tenir une conférence post pandémie qui n'avait fait que perdre de l'argent à beaucoup. 

Que nous proposes-t-on pour 2024 maintenant ?

On l'a appris la semaine dernière, la Cop29 se tiendra en Azerbaïdjan, et son président est un vétéran du pétrole...

Le ministre de l'écologie et des ressources naturelles du pays est Mukhtar Babayev, ancien de la compagnie pétrolière Socar. Les affaires, car c'est de cela qu'il s'agit vraiment, maintenant, se brasseront en novembre, à Bakou, en Azerbaïdjan.  

Difficile de faire plus absurde.

C'est vraiment prendre les gens du monde entier pour de parfaits imbéciles.

À ce compte, il faudrait légitimement rebaptiser Petro29.

C'est un peu comme si on demandait aux loups de présider le poulailler.

Ou encore de nommer Andrew Tate président de la condition féminine. 

Le message climatique est 100% contrôlé par les gens qui veulent continuer à faire plus d'argent encore.