Nous sommes habitués de travailler plusieurs tiroirs ouverts en même temps dans nos têtes. Mais depuis deux semaines, le meuble a des roues et se déplace et les étourdissements se multiplient. Ça sent même le Titanic pleine vitesse fonçant sur le glacier. Ce rythme est presque promis jusqu'en février.
Mais on s'en sort. Pas "je".
On.
Parce que je suis depuis toujours, malgré une parfois lourde indépendance, un gars d'équipe. Ce n'est pas pour rien que mes deux sports préférés sont le hockey et le football (Américain). Un(e) seul(e) athlète ne fait pas sa part et tout s'écroule.La musique, forçant cette indépendance au travail me permet de me concentrer sur ce que je fais sans être dérangé par ce qu'il y a autour. Oui, les cubicules permettent de se jaser rapidement entre gens qui ont besoin de se communiquer souvent, mais en même temps, quand vient le moment de se concentrer sur une tâche précise, pas envie de connaitre le week-end de Capitaine Smoutch et de Mademoiselle Miew.
Et depuis deux semaines, on a eu tant de remaniements, de redirections, de virages sur un 5 cennes, de communications avisées et contraires, de "défis", mot devenu codé pour les cravates depuis plusieurs années afin de parler de problèmes, que l'écoute de musique s'est faite plus rare.Mais possible quand même.
J'ai plus de 400 listes de lecture sur mon téléphone de presqu'autant d'artistes différents. Je les titre de ce qu'ils/elles/leurs oeuvres m'inspirent. Une photo de l'artiste au sommet de la liste de lecture aide à m'y retrouver mais quelques fois, ce n'est pas assez. Ça reste 400 photos à consulter si je ne me rappelle pas comment j'ai titré ma liste de lecture de Jethro Tull et que j'en ai envie (C'est Sitting On a Park Bench) . J'ai été frocé de me faire un fichier excel les précisant par nom d'artistes. Étonnament je les écoutes pas mal toutes. Je me fais un devoir de les écouter au complet et je les ajuste car on en rajoute et/ou en élimine à notre gré. J'ai fait un bon travail d'aiguyage sur Elton John (Lonely Out In Space, 2h33) le week-end dernier, en cuisinant. Elles sont toutes de différentes durée selon les degrés d'intérêts.1h02 Donovan (Colors), 1h15 Thomas Fersen (Le Bestiaire de M.Thomas), 1h20 Yes (Oui) , 1h34 Midnight Oil (Powderworks), 1h43 Morrissey (Moz), 1h44 Elvis Costello (Clubland), 1h55 Interpol (My Blue Supreme), 2h33 Moby (Moonhead), 2h43 The Waterboys (Unicorns, Cannonballs, Palaces & Piers), 3h14 Tom Waits (Bourbon in a Smokehouse), 3h29 U2 (Dubliners), 4h35 Prince (The Beautiful Ones), 9h33 David Bowie (Throwing Darts in Lover's Eyes) et ainsi de suite. Spotify est mon terrain de jeu.Bien entendu la totalité de l'oeuvre d'un(e) artiste impacte sa durée. J'adore My Bloody Valentine (Summer Dawn Dress in Dublin) mais ne pourrait pas faire plus que l'1h40 qui me plait sur ma liste de lecture, ils ne font plus rien. XXXTentacion (Gekyume) a été assassiné en 2018, mes 47 minutes ne pourront plus jamais progresser. Ça me force toujours à tout explorer et ça, j'adore. Ces plongées dans l'univers d'un(e) artiste. Mon travail, aussi souffrant peut-il être parfois, m'offre cette possible plongée en poste.
Mercredi dernier, on était au coeur d'un seconde semaine toute aussi mouvementée que la précédente. Au coeur d'un incendie en cours depuis trop longtemps. Comme j'allais éteindre pendant au moins 2 heures, je voulais de la constance et pas d'interruptions. Je me suis branché sur ma liste de Dumas (2h10, Transsibérien Xpress). Ça m'a rappelé ce mot qu'il surutilise dans ses chansons: ensemble. Il y a même un de ses titres qui est tout simplement Ensemble.
Quel joli mot.
Dumas est né au même hôpital que moi à Victoriaville (Arthabaska, en fait, sa ville jumelle). J'ai parfois l'impression que c'est mon petit frère. Il aime sensiblement les mêmes artistes que moi. On s'en est jasé sur les réseaux sociaux. Il doit aimer ce mot qui est entendu à toutes ses 2-3 chansons. Ça a dû le rassurer de voir que Bowie aimait beaucoup le mot Sailor.C'est presque toujours comme ça qu'on s'en sort.
Ensemble.
Seul ensemble, seul et ensemble.On s'en sort tout le temps. À l'aube de mes 52 ans, je commence à savoir bien surfer les vagues.
Et je l'oublie chaque fois, au gré de saisons, suivant le cours des jours tout en en fixant le temps, que ce talent m'allume tant!
Merci Steve d'exister et de continuer à créer. T'inspires.
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