jeudi 25 janvier 2024

À La Recherche Du Temps Perdu***********Le Deuxième Sexe de Simone De Beauvoir

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La Littérature. 

Lire c'est se réincarner, c'est accepter de découvrir de nouveaux univers, de nouveaux mondes, de nouveaux milieux, c'est apprendre, c'est ouvrir ses sens, c'est danser sur les neurones de quelqu'un d'autres, c'est accepter de respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre.

Et respirer c'est vivre.

LE DEUXIÈME SEXE de SIMONE DE BEAUVOIR.

Cet essai féministe de 1949 est aussi pertinent de nos jours, partout dans le monde, qu'il l'était dans la Francophonie de l'époque. Le propos est si universel qu'il a été traduit en dizaines et dizaines de langues à travers le monde, se vendant toujours par millions de nos jours.  C'est dire à quel point la situation de la Femme fait tristement du surplace. 

Simone écrit ici une sorte de manifeste avant l'heure des manifestes. Elle stipule que les deux grandes portes pour l'émancipation de la Femme sont le contrôle des naissances de leur part, une partie pas encore gagnée aux États-Unis et au Canada CONservateur, en France, je ne sais pas trop et l'accès au travail. Simone, qualifiée trop souvent d'ombre de Jean-Paul Sartre, dont elle était l'épouse, était une excellence écrivaine. Fiction et essai. Dans cet écrit magistral, elle explore les inégalités et doubles standards entre hommes et Femmes. Des inégalités et doubles standards encore très lourds de nos jours. 

Les intelligentes observations de De Beauvoir nous plongent dans un existentialisme qui doit faire encore plus écho si vous êtes une Femme. L'envie de plaire, le manque de fermeté, le sacrifice facile, l'acceptation d'être deuxième, le manque d'assurance quand vient le moment d'affirmer une opinion, le sentiment d'être déplacée dans sa vie professionnelle, les culpabilités de toutes sortes, dont toutes celles autour d'une maternité, tous ses sujets sont abordés avec finesse et non désespoir et fatalisme. 

On y dissèque le patriarcat par la métanarration scientifique, médicale, biologique et psychoanalytique. Elle nous parle de manière humaniste, avec des références claires et simples, philosophiques, mythologiques, littéraires et historiques. Le matérialisme et la superficialité y sont aussi beaucoup évoqué. 

La Femme libre est prestement trop pensée au travers du prisme du regard masculin, ce qui est encore excessivement vrai. L'homme étant souvent le miroir dans lesquels les Femmes (de cette époque, mais encore beaucoup de nos jours) se définissent et se reconnaissent. Vos ambitions, mesdames, sont elles les vôtres où celles d'années d'indoctrination subliminales sociétaires qui vous auraient domptées dans l'accommodement déraisonnable qui finira par nuire à votre développement personnel? 

La coexistence égalitaire entre homme et Femme en public comme au privé n'est pas sans quelques déséquilibres occasionnels. Mais quand ça devient la norme, ça use mal les gens. La liberté commence toujours dans la tête. Et si celle-ci est dans une sphère mal influencée, la marginalisation malsaine vous attends. 

Je ne dis pas que ce livre est absolument à lire, mais pas loin. Ne serais-ce que pour réaliser qu'assez peu a bougé dans la calibration des égalités entre sexes en 75 ans. Ne serais-ce qu'en terme d'agressions sexuelles, 97% des victimes, qui sont majoritairement Femmes, ne sont toujours pas crues, ou leur prédateurs ne sont jamais puni. C'est titanesque comme statistique pour des pays modernes comme les nôtres. 

La non culpabilité d'Eric Salvail, chez nous, la peine bonbon de Guy Cloutier, aujourd'hui en liberté, Gilbert Rozon, jamais inquiété malgré le vrai de toute l'horreur qui l'entoure sont des exemples très locaux des inégalités toujours présentes. 

En France, ça reste immonde, en 2023, de savoir que le Président défende un comportement prédateur comme celui de Gérard Depardieu alors que sa toxicité est cancéreuse. 

On seconde, appuie et défend ce poison. 

Simone édulcolore ce poison avec subtilité, intelligence et pertinence.

Qui même 75 ans, voit les traces d'un certain patriarcat salir effrontément ce qu'il y a de plus beau sur terre.

L'harmonie.       

Aucun commentaire: