Entre 1990 et 1993, Anton Newcombe est le leader d'un combo musical qui fait plusieurs sessions de musique à personnel varié, une habitude qu'il gardera toute sa carrière étant l'unique membre à y être permanent depuis les débuts du band au nom portemanteau The Brian Jonestown Massacre. Le nom du band est une combinaison de deux catastrophes:
le massacre de Jonestown de 1978, et du membre des Rolling Stones, Brian Jones qui, outre un catalyseur de rencontres fortuites, était aussi une sorte de catastrophe en soi.
Le meilleur de ce que le groupe offre entre 1990 et 1993, à San Francisco, est condensé sur
un démo qui devient très populaire dans les milieux underground des États-Unis et les collèges. Si bien qu'en 1994, quand la réalisatrice Ondi Timoner tourne son excellent documentaire
Dig!, sur les carrières émergentes en plein développement des Dandy Warhols et du Brian Jonestown Massacre, 2 bands issus de Portland, en Oregon, le résultat est si bon, et la relation amour/haine entre le leaders des Dandy, Courtney Taylor-Taylor et Newcombe si intéressante, que le Museum of Modern Art en font l'acquisition pour leur collection permanente, après que le film eût aussi gagné le Festival de Sundance, en 1994, dans sa catégorie documentaire. Le démo devient un tel bootleg repartagé qu'il sera parfois considéré comme leur premier album.
Matt Hollywood, co-fondateur du band avec Newcombe et aussi guitariste partage aussi la voix à quelques reprises. Leur son ressemble à celui des
Velvet Underground croisé à
My Bloody Valentine. Deux de mes groupes préférés. Pour
leur premier vrai disque, on s'inspire de la pochette de
Meddle de Pink Floyd. La distribution de leurs albums sera toujours un peu brouillonne.
Le "deuxième" album avait en fait été lancé en 1993, en version 33 tours vynil. Puis CD, 2 ans plus tard. On les compare aussi à
Galaxie 500 ou
Spacemen 3. On devient peu à peu plus shoegaze et on croise même un peu de psychédélisme et d'esthétique sonore des années 60-70 croisée aux sons des années 90 pour
l'effort suivant. C'est sur cet album que se trouve non seulement
un bijou pour mon oreille, mais un titre qui me correspond bien aussi. On commence aussi à les comparer aux Rolling Stones.
Voilà pourquoi pour l'album suivant, on fait
un clin d'oeil aux Stones en le titrant
Their Satanic Majesties Second Request. Aidé par quelques stimulants artificiels, Newcombe est hyperproductif et la même année on lance
un autre fort intéressant album. Plus acoustique et country blues. La tension est réelle avec "L'autre band de Portland". Quand The Dandy Warhols lance son single
Not If You Were The Last Junkie On Earth, morceau dédié à Newcombe, celui-ci signe
Not If You Were The Last Dandy On Earth en guise de réplique et leur dédie. Ce morceau sera de la trame sonore de l'excellent film de Jim Jarmush,
Broken Flowers.
Band définitivement indépendant, on lance
deux autres albums avant les années 2000, sur 2 étiquettes indépendantes, qui seront aussi les
deux derniers comprenant le co-fondateur, Matt Hollywood.
Trois albums sont lancés dans les années 2000, dont
un clin d'oeil à My Bloody Valentine & The Velvet Underground et un autre
aux Beatles. Newcombe a sa propre étiquette depuis 2 albums et lance
un album enregistré principalement à Berlin en 2012. Il s'y fait construire un studio et y enregistre entièrement
son album suivant. Voulant rendre hommage au cinéma de Truffaut et Godard, 2 de mes préférés aussi, TBJM lance
un album pour un film imaginaire suivi d'
un mini album, 7 mois plus tard. Ce seront
6 albums (et un mini-album)
en 6 ans que
lanceront TBJM.
En 2022 et en février dernier, les 2 derniers efforts sur disque ont été offerts. Newcombe est infatigable. Ou peut-être l'est-il enfin trop. Fatigué. N'ayant jamais eu le luxe d'un seul gros hit commercial, en novembre dernier, Newcombe, qui a toujours eu un comportement erratique, semble limoger sur scène son guitariste Ryan Van Kriedt, en Australie, et tente de lui couper le son de sa guitare. Une bagarre sur scène entre les 2 s'en suit. La tournée est ensuite annulée. Dans une pathétique tristesse.
Ça semble être le fond du baril pour Newcombe.
Dont le band était exposé largement pour la première fois dans le très recommandé documentaire Dig ! il y a 30 ans, cette année.
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