Cookies Acceptés

Christian ouvrit la porte de sa maison à laquelle on venait de sonner.

Un homme s'y trouvait, avec un ipad en main, après avoir retrouvé le nom sur sa tablette demanda:

"Euh....Côté ? Cookies pour Côté ?"

Confus, Christian regarda le camion derrière.

"Côté, oui, moi..."

Prenant ceci pour une validation, l'homme hurla à son équipe derrière:

"O.K. LES BOYS, ON SORT LE STOCK!"

Christian s'agita.

"Un instant, un instant...de quoi il s'agit ?"

"Désolé que ça ait pris tant de temps, on a eu des retards, tout le monde accepte les cookies de nos jours..."

Voyant les boites de biscuits sortir du large camion, Christian précisa:

"Je n'ai pas commandé de biscuits..."

"...certains de ces biscuits sont particulièrement étonnants..." dit l'homme avec un sourire complice.

"JE N'AI PAS COMMANDÉ DE BISCUITS!" insista Christian plus fermement.

"Oh! pardon" l'homme a pris un air sincèrement soucieux, a reconsulté sa tablette numérique et a revalidé:

"Côté ?"

(Avec une patience forcée) "Ouiii..."

"Christian Côté ?"

"Oui!"

"En décembre, sur Reddit vous avez accepté les cookies, en janvier vous avez accepté les cookies sur le site du Washington Post, et 7 fois cette semaine sur Hot & Blonde sex..."

"OK! OK! ÇA SUFFIT!...ÇA VA! Ça va..."

"...et Reddit offre des cookies aux fraises, personne n'aime les cookies aux fraises..."

"Je détestes les fraises!" a répondu Christian.

"Mais vous êtes souvent sur Reddit, c'est donc mieux de s'y faire, Reddit Hot Redhead, Reddit tongue ass butt..."

"OK!!! ÇA VA !!! vous êtes en train de me dire que chaque fois que j'accepte les cookies sur un site internet, je commande des biscuits ?"

"...Oui...que pensiez vous que les cookies étaient ?"

(Agacé) "Honnêtement je n'ai jamais su ce qu'était les cookies, je ne me suis jamais posé la question..."

"Alors pourquoi accepter aveuglément les cookies?"

"Aveuglé...je ne sais pas! pour que je puisse aller sur le site web, je ne sais pas, je ne sais pas..."

"N'acceptez pas les cookies du site XXX.porndash, ce n'est PAS du crêmage..."

"MAIS DE QUOI VOUS PARLEZ ? combien de cookies j'aurais "commandé" ?"

"5632"

"Ben voyons donc ! Je ne peux pas accepter ça !"

"Vous l'avez déjà accepté M.Côté"

"Je ne veux pas ça ! C'est beaucoup trop !"

"C'est un rêve d'enfant, une source inépuisable de biscuits..."

"Je ne suis plus un enfant! je n'ai pas d'enfants! !"

"Mais vous l'étiez quand vous avez accepté vos premiers cookies, certains d'entre eux datent de longtemps...des sites qui vous étaient interdits pour votre âge..."

"Mais vous êtes quelle sorte de compagnie ?"

"...cookies..." a répondu l'homme, comme si ça allait de soi.

"cookies ?" répondit Christian, ne comprenant pas.

"Juste cookies..."

"C'est quoi cookies?"

"Vous n'avez jamais entendu parler de cookies... ?"

"C'est le mot anglais pour biscuits, vous m'apporter 5632 biscuits..."

 "...aux pépites de chocolat, au beurre d'érable, au chocolat, à la crême blanche Oréo..."

"JE SAIS ce qu'est un biscuit ! Quelle est l'entreprise ?"

"L'entreprise est cookies, juste cookie,des gros cookies, l'enteprise est puissante..."

"O.k. c'est assez je vous remercie, vous pouvez quitter, je n'en veux pas..." Christian s'apprêta à fermer la porte.

"Nononononon! ne faites pas ça, si vous ne prenez pas les biscuits je vais mourir !" dit l'homme, paniqué.

"...mourir?..."

"Vous n'avez rien à signer, faites simplement les prendre svp!"

"Et...et si je ne les prends pas...vous allez...mourir ?"

"Les biscuits vont me tuer, oui"

"Les biscuits vont vous tuer ?"

"Oui, les biscuits vont me tuer"

"Mais qu'es-ce que vous me dites là ?"

"Si vous ne prenez pas ces biscuits je dois les manger en entier, un par un. C'est plus de 5000 biscuits que je dois digérer en 24 heures, pourrais-je en survivre ? peut-être, mais je vais probablement en mourir, Jason James en est mort, Jimmy Jazz en est mort, et manger ces biscuits en cone, c'est une torture vraiment...Janet Jackson en est morte...Jay-Jay Johansson..."

"Pou...pourquoi tous ses J soudainement ? Janet Jackson n'est pas morte..."

"C'est parce que j'ai inventé des noms et j'étais sur une virée de J dans ma tête, mais l'important est de retenir que des gens en meurent. J'ai pas envie d'être le prochain, prenez les biscuits. Vous n'avez pas besoin de les manger, si vous ne les prenez pas je dois les manger sur le champs et j'en mourrai." 

"Mais...mais pourquoi ne pas quitter cet emploi de merde?"

"Parce que j'ai accepté trop de cookies, maintenant je suis endetté face aux biscuits, avant j'étais comme vous, un plouc qui acceptait tous les cookies et quick et quack..."

"C'est tant de choses à assimiler soudainement..."

"Vous souhaitez que je meures ? vous n'êtes pas obligés de les manger vous les laisser dans le garage, ou dans la cour, dans la cour oui, le contrat ici dit qu'on doit les livrer dans la cour"

"O.K. O.K. J'en ai assez!"

"Vous n'avez qu'à signer ici ce contrat"

MERCI!

"Vous...vous venez de dire que je n'avais rien à signer...mais bon... peu importe, tout ce qui pourra vous faire partir..."

"Merci vous venez d'acheter 5632 biscuits pour les scouts du quartier"

(...)

 

 

Troller Le Troll

Doxxing.

Il ne semble pas y avoir d'équivalent francophone.

Chercher et publier les informations privées ou identifier une personne en particulier sur l'internet avec une intention malicieuse.

Je ne suis vraiment pas contre. Quand la malice répond à une malice initiale, ce n'est plus une malice. C'est un réajustement. 

Les Swfties ont infligé un camouflet à un troll la semaine dernière de manière assez jouissive. Je vous parlais des dangers de l'Intelligence Artificielle hier. Comment on arrive à faire dire à n'importe quelle personnalité connue, n'importe quoi. Je vous parles encore de l'IA. 

La semaine dernière un troll, cette race de gens qui, bien souvent dans l'anonymat, et de mauvaise foi, se forcent pour volontairement bouleverser les autres sur le net, soi en les critiquant, les insultant, toujours de manière peu mature; un troll donc, dis-je bien, a posé sur le corps d'une femme nue, le visage de la chanteuse Taylor Swift en utlisant l'Intelligence Artificielle. Les images ont circulé sur le site déchu X et les incel se sont régalés. Celui qui utilisait le pseudonyme Zvbear, qui diffusait largement les images de la fausse Swift nue sur l'ancien Twitter, a été sommé par les fans de la chanteuse, qu'on appelle les Swifties, ainsi que les gens sains, donc pas par les dirgeants de X/Twitter, de les retirer. Ce qu'il n'a surtout pas fait, en rajoutant disant, sur le net bien entendu, Je m'en fous de la puissance des Swifties, ils ne ne me trouverons jamais. Je suis comme le joker, j'utilises de faux numéros et de fausses adresses partout où je vais. Tant que mon compte est toujours actif, je ne peux jamais perdre.

Son compte est maintenant privé.

Un retraite tactique le temps que ce tsunami passe a-t-il annoncé, avec orgueil. Ce qui est très drôle. Knocké, besoin de reprendre ses sens dans le coin du ring.  

La puissance des Swifties est immense. Le sens du bien encore plus. Ce ne sont pas des millions qui téléchargent la musique de la blonde de 34 ans. Ce sont des milliards sur terre. Elle le sait et la semaine dernière aussi, elle était émue aux larmes de dire qu'avec l'impact qu'elle a sur les gens, elle s'en voulait de ne pas décrier davantage publiquement Donald Trump et les manières Républicaines actuelles en général et envie de le faire très publiquement. Ce à quoi son père, jouant l'avocat du diable, lui demandait de peser le pour et le contre d'une telle déclaration publique de sa part. La décision finale aura été de laisser couler le clip montrant cette conversation émotive en coulisses, sur les réseaux sociaux.

Les mêmes qui crucifaient alors Zubair Muhammed Abdi, 28 ans, Ontarien, d'origine somalienne, de Toronto, ayant étudié à l'université de Scarborough. Plusieurs ont réussi à trouver non seulement son adresse, mais aussi son numéro de téléphone qu'il est forcé de changer car on le harcèle. Le délire a fait dire à quelques un(e)s des grossièreté illégales menaçant sa sécurité. Il a retraité dans sons sous-sol d'incel et se roule un peu en boule, un pouce dans la bouche.

La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre s'est dire alarmée par la sexualisation d'images de la chanteuse et a affirmé que le Congrès devrait prendre des mesures afin de criminaliser la chose. Ça n'arrivera pas. Le Congrès est Républicain. 

Je n'ai pas de mots franco pour doxxing mais j'ai une définition dans ce cas précis. 

Évaporation du troll.

Il s'est rendu privé en précisant que la seule fois qu'il avait eu à faire ça c'était 24h et en raison des fans de l'actrice Jenna Ortega. Confirmant un croisement de misogynie et un statut de probable incel. 

Célibataire involontaire. 

Il aussi signé que sa retraite stratégique était à l'image de toute les grandes armées historiques.

Il est donc en guerre. 

Contre des gens qui le terrorisent. Les jeunes femmes. 

Prévenons les coups aussi, stratégiquement.

On a vu le documentaire en trois épisodes serrés American Nightmare, ce week-end, sur Netflix. On a vu comment la police peut être atroce dans certains dossiers et le pire ennemi. Mais aussi, dans le même documentaire, le héros. (l'héroïne dans ce cas-ci). 

La police canadienne a un devoir depuis la semaine dernière.

Ficher cet individu et le garder à l'oeil.

Beaucoup plus facile à écrire qu'à faire, je sais. Mais prudent. 

Esquisses Que Nous Sommes Appelé(e)s à Devenir

L'auteure japonaise Rie Kudan a remporté le prestigieux prix Akutagawa, le plus grand prix possible à remporter dans leur pays, en littérature.

L'auteure de 33 ans a confirmé qu'elle avait écrit "95% de son roman" et que "5%" de celui-ci avait été composé par l'application d'intelligence artificielle ChatGPT. Elle a aussi annoncé qu'elle comptait faire ça pour le reste de sa carrière. 

Dans un premier temps, il est impossible de vérifier précisément les % évoqués. Si 97% de son roman était tiré de l'IA, le débat serait plus vif et elle ne garderait pas son prix. Dans les écoles, en ce moment, si on vous surprend à avoir plagié ChatGPT, vous avez zéro. Point. Dans un deuxième temps, les organisateurs de la remise de prix ont précisé que la jeune femme est bien à la source de l'histoire racontant une architecte construisant un centre de réhabilitation pour les criminels. Qu'un travail de coordination et de montage lyrique est aussi possible de sa part. Qu'il s'agit un peu d'une cheffe d'orchestre des mots qui mérite ce prix.  

Ça reste tordu.

Très tordu.

J'ai vu un clip la semaine dernière de l'actrice Jennifer Anniston invitant les gens à cliquer sur un lien pouvant leur donner un MacBook contre 2 dollars. Cliquez sur l'hyperlien, c'est très intéressant de décrypter l'arnaque. Très épeurant aussi. En voyant le titre d'un article titrant "Putin dit qu'il vaincra le nazisme", j'ai pensé que c'était aussi valide qu'un troll disant "Je vaincrai le wokisme". Putin génocide. Point. Mais avec le type de possibilités que l'IA offre, imaginez ce qu'il peut faire dire à Zelensky à son peuple. Il n'y a pas plus de nazisme en Ukraine qu'ailleurs. C'est un archi faux prétexte afin d'éliminer l'Ukraine et en faire une organe Russe rapprochant le concept de l'URSS auquel Putin tient mordicus. Entre mauvaises mains, l'IA peut être fatale et extraordinairement dangereuse. 

Mais séduisante aussi semble-t-il. 

On a demandé à l'auteur Français, de La Trilogie des Fourmis entre autre, Bernard Werber, de demander à ChatGPT d'écrire dans le style de Bernard Werber. Werber a été si charmé il a trouvé que ChatGPT écrivait même mieux que lui. Il serait donc assez tentant de piger là où c'est soudainement si bien. 

Ma fille de 20 ans, étudiante en soins infirmiers, m'a confirmé qu'à l'école, ils avaient des moyens de repérer ceux et celles qui auraient utilisé ChatGPT, et que la note serait automatiquement zéro.  Elle m'a aussi confirmé qu'une de ses amies l'a utilisée trois fois, sans en être reconnue ni punie. 

Un peu comme les grands des réseaux sociaux disent lutter contre les travers de l'IA, mais au fond ne feront rien pour ne pas affoler les actionnaires et ceux qui en tirent profit, les institutions scolaires menacent de déceler l'IA dans les travaux, mais assez peu se fait à ce niveau. Il faut d'abord comprendre l'IA. Savoir s'y retrouver. Ce que les institutions scolaires ne sont pas toutes capables de faire encore. Il s'agit d'une menace de la part des écoles, mais au fond, on a pas les moyens de tant trouver qui a utilisé ChatGPT. 

Ma conjointe, planificatrice financière, a essayé, par curiosité de l'appliquer sur son téléphone, mais elle semble avoir une version payante que nous n'avons pas activée. Ça a freiné notre utilisation de l'application. On ne l'a jamais utilisée. J'ai pas le réflexe de vouloir le faire. ChatGPT est tout de même tueur à gages du métier de traducteur, je n'irai pas aller me servir dans son buffet. 

On a aussi demandé, dans le cas de ce qu'on a appris de l'auteure Japonaise Rie Kudan, qui devrait se mériter le prix à la lumière de ce qu'on a appris ?

L'IA a répondu, les deux. Kudan et l'intelligence artificielle. En précisant que c'était une situation complexe. 

Préciser, mais sans être précis. 

Les auteur(e)s s'apprêtent-ils/elles à devenir des fabricants d'esquisses d'idées qui seront complétées par l'IA ?

C'est déjà le cas, et ça baigne dans l'absurdité. Les fans de la série de livres Game of Thrones, trouvant que l'auteur prenait trop de temps à écrire le dernier tome, ont choisi de le faire écrire par ChatGPT. Une version de ChatGPT existe du dernier tome. 

...mais qui n'est pas de l'auteur G.R.R.Martin.

Dérive. Dans nos réalités actuelles où on ne peut même plus croire ce qui sort de la bouche de nos dirigeants politiques, surtout de celles des dirigeants des États-Unis, en arriverais-t-on a brouiller la réalité jusqu'à dire des choses comme "G.R.R.Martin a vraiment écrit un bon dernier tome" ?

Quand il s'agit plutôt d'artificialité complète.

Tordue planète sur le tapis roulant menant à Black Mirror. 

L'Alberta, Notre Floride à Nous

En Floride, si appréciée de nos baby boomers québécois, l'hiver, Ron DeSanris a finalement choisi de quitter la course à l'investiture présidentielle du Parti Républicain. Mal préparé, baignant dans des situations beaucoup plus grandes qu'il ne sera jamais, il n'a pas voulu davantage s'humilier face au cancer Trump qui prend forme. Le titre qui m'a le plus accroché sur ce choix de quitter et qui me semblait assez juste était A Bully That Nobody Wanted. Ce qui devrait aussi s'appliquer à Donald Trump, mais bon...

DeSantis est le gouverneur de la Floride qui s'est fait remarquer les mauvaises raisons en montant sur scène en pleine pandémie, où se trouvaient des adolescent(e)s portant un masque, en les intimidant et leur suggérant de l'enlever. Il a aussi suggéré, très sérieusement d'interdire le mot gay, a banni trop de livres qu'il jugeait (mal) diffamatoires, dont la série des Harry Potter, promet tous les jours "une guerre aux wokisme",mais plus grave encore, s'est trouvé impliqué dans des cas de traite humaine. Il a pris part à ce triste scénario qui a fait faussement promettre à des immigrants qu'ils étaient attendus dans des États dominés par les Démocrates dans le seul but de démontrer que les Démocrates ne savent pas comment s'y prendre avec l'arrivée de nouveaux arrivants. C'est dire à quel point c'est une ordure. 

C'est en Floride qu'un jeune déséquilibré a choisi, à Orlando en 2016, de se rendre dans un club de nuit gay, et de tirer à l'aveugle tuant 49 innocent(e)s à coup de très disponibles fusil. Le triste père de l'assassin s'était consolé publiquement qu'il avait peur qu'on révèle que son fils. Heureusement pas avait il dit aux caméras, visiblement intoxiqué. C'est aussi de la Floride que l'ancien animateur de Call-TV Tristan Bavaria a désinformé massivement sur les réseaux sociaux au point que Patrick Lagacé, le journaliste, en a parlé, et que Bavaria lui a ensuite fait de brillantes menaces de mort pour lesquelles il a été accusé.

Triste est la Floride.

Matt Gaetz est un autre personnage du décor politique de que plusieurs ont péjorativement qualifié de dumbest state in the country. Gaetz est tour aussi sombre. 

Cet avocat de 42 ans est représentant au Congrès depuis 2017 est partisan de l'extrême droite. Il a été accusé trois ans plus tard, de trafic sexuel et de rapports sexuels avec des mineur(e)s. Il n'a pas été amené en cour, mais est "surveillé" par le comité d'éthique de la Chambre des Représentants. Quand il a très publiquement décrié la première du film Barbie, qu'il a vu avec sa femme, disant lui aussi que l'ensemble avait été tourné sous l'angle du terriblement vague et fourre-tout wokisme, j'ai tout de suite su que ce film serait beaucoup plus intéressant que prévu.

Et j'avais raison, Barbie a été réalisé de brillantes manières. 

Mais la lumière dans la tête des dirigeants de cet État, la Floride, est faible.

Et ça déteins sur les pauvres citoyens.

On pourrait dire la même chose de nos cousins/cousines d'Alberta. Cette province de l'ouest est nettement orientée sur son industrie pétrolière comme la ville d'Amos en était minière. Et pour les mêmes raisons, on y en extrait à même le riche sol. Il n'est donc pas anormal de trouver quelques 75% de la population d'Albertain(e)s lié(e)s à cette industrie. La voiture électrique n'a pas beaucoup de partisan là-bas. Le pétrole est directement lié à leur quotidien. 

Ce qui les inscrit souvent en faux avec les écologistes et tout ceux et celles qui légitimement tente d'améliorer la santé de la planète terre. J'ai un cousin et une cousine qui y vivent, y travaillent et militent du côté du pétrole parfois agressivement. Ça rend nos contacts entre cousin(e)s inconfortables. 

L'ancienne journaliste Danielle Smith, partenaire scolaire du militant désaxé Ezra Levant, est première ministre de la province depuis mai 2022. Elle est à la tête du parti CONservateur local. Ce qui l'a place donc aussi sous le parapluie élargi du parti CONservateur fédéral du troll Pierre Polièvre.

Smith, une négationniste écologique qui plait forcément aux gens pétrolifères, a douté des tombes d'enfants autochtones trouvées sous les fondations d'une école. Elle a épousé la théorie du "fascisme" de Justin Trudeau. Ce que le furoncle Tucker Carlson, aux États-Unis a aussi largement promu avec ignorance des États-Unis avant d'être limogé pour avoir coûté 83 millions de désinformations à sa station télé. 

Smith a eu la lumineuse idée d'inviter Carlson à Calgary, afin qu'il rote sa folie au micro. Pour 1000$, oui, 1000$, ils/elles étaient 4000 dans la salle à l'écouter parler comme un adolescent de 14 ans tentant de nous dire ce qu'il comprend du système solaire. Il a craché dans la soupe en disant que les médias canadiens (qui le font exister pour nous) sont une collusion fatale au pays, il a eu des spasmes qui le faisait imiter des gens de manière immature. L'étendue de sa folie l'a même poussé à prétendre que le Canada voulait le tuer.

Du pur délire auditif qui a fait honte à Danielle Smith, qui l'avait elle-même invité.

Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es.      

L'Alberta n'est pas plus "the dumbest province of the country" que ne l'est l'État de la Floride.

Mais leurs dirigeants...

10 Bijoux Sonores d'Il y a 50 ans

Un ami à moi qui s'insurgeait que Netflix, mais seulement aux États-Unis, rendait disponibles plusieurs bons films de 1974, afin d'en célébrer les 50 ans, m'a fait réaliser indirectement que c'était aussi une grande année musicale. 

Du moins pour mes oreilles. 

Mes oreilles de 2023 devrais-je préciser car en 1974, je ne peux pas prétendre que j'écoutais ces disques, je n'avais que 2 ans. Voici 10 albums qui, selon moi, ont fait ce que tout artiste rêve en tout temps: s'inscrire dans la durée. De nos jours, je les trouve encore formidables.

7 artistes ont tout à fait dominé les années 70 selon moi et ils sont Elton John, Pink Floyd, Stevie Wonder, David Bowie, The Rolling Stones, Joni Mitchell et Neil Young,  6 d'entre eux seront ici, Pink Floyd étant occupé à promouvoir leur giga succès The Dark Side of the Moon et préparer l'excellent Wish You Were Here lancé l'année suivante. 

Goodbye Yellow Brick Road D'Elton John. 

Harmonium d'Harmonium. Bien que je préfère leur parfait album suivant, ce premier album était indispensable à faire pour en arriver au second. Brillantes mélodies lyriques et à la guitare, parfois 12 cordes, ce génie de Montréal-Nord a eu comme père un chef d'orchestre qui lui a inculqué le sens du rythme. Serge Fiori, Michel Normandeau et Louis Valois nous offrent du si mémorable qu'on retiendra toute le reste de nos vies que si on a mis quelqu'un au monde, il faudrait peut-être l'écouter.  

Diamond Dogs de David Bowie. David vient de limoger ses araignées de Mars et doit maintenant prouver qu'il est en mesure de se débrouiller musicalement sans Mick Ronson. Il apprend la guitare et son premier riff fait sensation. Cet album d'abord pensé comme un opéra rock adaptant George Orwell en garde l'essence apocalyptique qui est un parfait suivi de Ziggy et nous introduit à Halloween Jack, cool cat sur le toit des immeubles. Un album qui s'écoute tout seul de bout en bout.

Fulfillingness First Finale de Stevie Wonder. 17ème album de Stevie Wonder qui n'a alors que 24 ans. C'est aussi le 4ème (de 5) de sa période dite "classique". Faisant écho à son éveil social de l'album précédent, et épousant largement la période de la reconnaissance des droits des humains à la peau noire. Les Jackson 5 y font une apparition. Stevie y va de sophistipop, blues, R & B, soul, offrant quelque chose de personnel, peut-être un peu plus sombre que ce qu'il offrait auparavant, se permettant même de pointer négativement du doigt le gouvernement de Richard Nixon, président qui sera prouvé corrompu par la suite, ce qui ne semble plus un problème de nos jours...  

On The Beach de Neil Young. Mon album favori de Neil. Second album de ce qu'on a appelé sa "ditch trilogy" (les deux autres étant Harvest et Tonight's The Night), cet album est sombre. venant d'enregistrer son Tonight's The Night (mais qui sortira après), Neil y est pessimiste. Le feeling d'aliénation y est jusque sur la pochette où la solitude reste criante. Enregistré à partir du lendemain de mes 2 ans, l'album est divisé de trois clairs blues qui en portent le titre, de country folk et de moody rock. On ne l'écoute pas, on s'en imprègne.  

The Heart of a Saturday Night de Tom Waits. Avant de faire la rencontre de sa Jersey Girl, Tom était plus jazz/blues, se rapprochant du son de Bob Dylan dans les années 60. Il n'a pas encore ce côté avant- gardiste si remarquable qui coïncide avec l'arrivée de Brennan dans sa vie, mais loge plutôt dans le vertige de fin de soirée dans un bar de cocktail de New York. La pochette est un clin d'oeil à Frank Sinatra. Même esprit. Plus enfumé et alcoolisé. 

Crime of the Century de Supertramp. Troisième album du band de Londres. Après l'échec des 2 premiers efforts, Rick Davies et Roger Hodgson jouent le tout pour le tout, changent tout leur band et font affaire à un des 5 ingénieurs du son autour des Beatles, Ken Scott. Solitude et stabilité mentale sont au menu des textes et compositions. Cette musique de 7 à 77 ans comprend une chanson que je juge tout simplement parfaite dans sa construction. La première. 

Veedon Fleece de Van Morrison. Un de mes albums favoris à vie de l'Irlandais est Astral Weeks lancé 6 ans avant. Il utilisait alors le flot de pensées continues, musicales et lyriques. Donnant l'impression d'être continuellement en apesanteur. 5 albums, loin d'être ininterressants, sont lancés entre 1968 et 1974 et un album en spectacle la même année. Avec ce 8ème album, il revient à cette idée de flot de pensées continues, restant folk jazz, parfois country, toujours agréable pour moi. Même si au civil, c'est un parfait idiot.  

It's Only Rock'n Roll des Rolling Stones. Je serais menteur de dire que ce fût toujours mon album préféré des Stones, groupe que j'ai commencé à aimer vraiment vers mes 14 ans. Mais adulte, je dois concéder que 2 de mes morceaux préférées du band se retrouvent là-dessus. Et toute la période avec Mick Taylor est sincèrement ma préférée du band. Sur ce dernier album comprenant Taylor, Ron Wood y co-compose la chanson titre et David Bowie avait co-écrit le morceau avant que Keith Richards, jaloux, ne le soustraie des auteurs en refaisant ses voix. 

The Hissing of Summer Lawn de Joni Mitchell. La brillante canadienne offre un parfait croisé de jazz folk et d'avant-gardisme en semblant dire adieu à Los Angeles et la côte Ouest des États-Unis. Cette année-là, elle sera beaucoup sur la route, faisant même quelques apparitions dans la tournée Rolling Thunder de Bob Dylan dans l'année qui suivra. Joni est un bijou qui ne réalise aucunement comme elle (et Neil Young) nous punit de ne pas garder sa musique sur Spotify.  Les paroles de cet album sont un délice retrouvant Bowie ici, Burroughs ailleurs, et évoquant une décadence dont elle s'éloigne dignement. Mais qui n'interdit en rien sa participation possible... 

Il y a 50 ans, ce sont ces 10 là que mon coeur, ma tête, mes tripes gardent en l'oreille.