"J'y vais moi aussi, je veux savoir!"
"Moi aussi, j'y vais!"
(...)
Le premier, c'est un des trois potes avec lequel je travaille le plus. Celui qui recoit ce que je conformise et télécharge et qui en fera des routes distribuées entre chauffeurs. Le second, c'est le pire rapporteur sur terre et celui qui traite les tâches faites, les rapportant, justement, aux villes. Le dernier, c'est le gars qui prépare les pièces et c'est vrai que ça le touchait un peu, sa présence pouvait être utile.
MAIS PAS LE SECOND. Appelons-le, Capon Linotte. Sur l'aile droite du trio (avec le premier) avec lequel je compose tous les jours, très souvent. Capon n'a aucun jugement. Mais AUCUN. Je le connais maintenant depuis plus de 5 ans et je suis en mesure d'anticiper quand il prends la pire des décisions et souvent, humblement, je lui suis très utile dans ses raisonnements. Entre autre par rapport à la Covid. Sans insister, ce lourd fumeur, qui disait qu'il ne voulait pas se mettre le poison du vaccin dans le corps (!), a fini par cesser de se faire laver le cerveau par sa blonde (déclarée cliniquement folle pour vrai, depuis) qui était tout ce que vous lisez sur les complotistes (et plus) et s'est fait au moins vacciner deux fois. En tout cas, il a pris deux congés "pour se remettre du vaccin de la veille". Dont un, trois semaines avant de prendre le vaccin... Aucun jugement je vous dis.
C'est aussi le pire rapporteur que j'ai jamais rencontré dans le monde adulte. La dernière fois que j'ai vu aussi pire c'était l'actuel directeur des communications chez CDPQ Infra, avec lequel j'ai fait mon école primaire, qui nous attendait tous le matin, débarquant des voitures de nos parents, à l'entrée de la cour de récréation, quand nous étions en 6ème année, afin d'être le premier à nous dire que la mère de Sebastien Normand, un élève de notre classe, était morte la veille. Je me souviens déjà alors de m'être aussitôt demandé quelle était l'urgence de savoir une telle chose de la part d'un collègue scolaire ? Capon Linotte est pénible par moments. Il nous as souvent mis dans le trouble parce qu'il rapporte tout croche ce qu'il entend. Même que notre patron, à nous trois, a été forcé de le placer plus loin de son bureau car il avait, une fois, entendu des choses, qu'il avait si mal rapportées à d'autres qu'une commotion avait eu lieue parmi les employés et une révolte a dû être freinée. C'est dire à quel point, il peut parfois être terrible. Il a très peu d'éducation. C'est un décrocheur de l'école secondaire. Y a déséquilibre léger dans ce qu'on se jase des fois. Il me parle de Mike Ward dans mon indifférence, je lui parles de problèmes de coordination avec nos autos et nos enfants me rendant compte que c'est un problème de fucking riche par rapport à lui. Ce que je ne suis pas, riche, mais ma blonde beaucoup, oui. Je tais de plus en plus de choses au boulot, premièrement parce qu'il rapporte absolument tout."Jones, tu disais tantôt que cette ville était terrible, je l'ai dis à Garfield (notre boss), y'es là justement si tu veux..."
NON CALISSE! Occupe toi des tes affaires ! Si j'ai un problème, un vrai, j'en parlerai moi même à Garfield! J'ai du lui dire avec aplomb.
Mais je tais aussi beaucoup de choses là où je sens qu'il erre. J'arrive à prévoir, du bureau voisin, quand il n'arrivera pas à la fin de la semaine car il n'a pas le jugement de bien gérer son temps. Il a la distraction extraordinairement facile. Il est prêt à être distrait de tout.Les vendredis, pas mal partout sur terre, les lieux de travail sont à 90% plus détendus. Les milieux les plus conservateurs et sans imagination permettrons à leurs employé(e)s de porter le Jeans, comme ultime folie. C'est dire la prison mentale qui les habite. Au bureau, pour moi, je l'ai souvent dit, c'est ma pire journée de la semaine. Je la commence à 6 AM, mange (mal) en travaillant, sur le coin du bureau, et je ne prends aucune pause jusqu'à 14h57, quittant trois minutes plus tard, pour foncer dans un trafic immonde jusqu'à la maison où j'atterris, crevé. Au grand dam de ma conjointe qui elle, vit des vendredis comme 90% de la planète.
Nos bureaux sont partagés entre Montréal et Québec. La maison-mère, c'est dans le 418. Avec le rythme du 418. Nos bureaux du 514 sont très actifs, très occupés, comme le tempérament Montréalais souvent l'oblige. À Québec, on travaille sur un autre rythme. Et le ryhtme du vendredi est même souvent commencé le jeudi. On termine d'ailleurs souvent à midi, là-bas, tellement le rythme y est différent. Donc, souvent, le matin, on essaie de planifier des réunions. Ce qui n'entre nulle part dans mon emploi du temps, du jour. Quand on fait des diners payés par le boss, c'est toujours le vendredi, me faisant manger comme plus sauvage qu'à la normale, à mon bureau encore. Mais le plat payé des boss. Les autres membres du bureau n'ont pas la même lourdeur que nous, le vendredi. Le trio mentionné plus haut, très (trop) occupé. Je ne leur en veut pas, nous sommes le 10% c'est tout. L'envie ne m'habite assez jamais. Mais je les entends vivre des vendredis comme tout le monde, errant sur leurs téléphones, jasant de la dernière série télé, prenant le jour à la légère. Bien entendu, Capon Linotte, qui serait distrait par un pet du fond de l'entrepôt, tombe dans le piège, prends toute les mauvaises décisions, vit un vendredi "lousse". Se mettant dans le trouble pour le lundi suivant, même parfois jusqu'au mardi. Afin de rester focus, et de couper tous les sons autour (cubicule oblige) j'ai mes air pods en tête pas mal toute cette journée là. (Leonard Cohen (1h57), Vanessa Paradis (1h04), Cat Power (1h25), un ballado (1h47), Bowie, hier). Capon Linotte brillait par son absence. Il est déjà dans le trouble jusqu'à mercredi prochain. Mercredi qui est notre seconde plus grosse journée de la semaine.Mais la veille, il était bien là. Vivant un jeudi comme un vendredi "lousse". Me forçant ainsi à finir 24 minutes plus tard que prévu. (Avec une certaine colère.)
Dans nos conversations du jour, au travers des cubicules, on erre de sujets en sujets. Parlant existentiellement, j'avais quand même mes air pods en tête, pouvant suggérer que j'écoutes autre chose. Mais aucune musique n'y jouait. Il m'a dit à un certain moment:"Y a un livre que je lis qui m'ouvre les yeux..." a-t-il commencé.
Dis-moi pas Le Secret, Dis-moi pas Le Secret, Dis-moi pas Le Secret,, Dis-moi pas Le Secret,,Dis-moi pas Le Secret, Ai-je pensé.
"...Le Secret"
(...)
J'ai laissé le sujet mourir. Fait semblant d'écouter ce qui aurait pu me jouer dans les oreilles.J'aurais pu lui dire "Ne mange pas la neige jaune"...ça aurait été dans le même ton.
(soupir!)
Fini mon vendredi à 15h09. Sans pause. Pas vu la journée passer. Arrivé crevé chez nous. Dormi l'épisode d'Handmaid's Tale qu'on écoutait.Mes vendredis sont TOUJOURS fous. Alors ne me dit jamais "Au moins c'est vendredi!"
Impact nul chez moi. Rappel de lourdeur.
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