Originaire de Québec (Sillery), je logeais à Boomer City et ne voyait aucunement comment m'y trouver un emploi à ma sortie d'université sinon, un emploi payé par le gouvernement. Ce qui ne m'intéressait pas. De plus, sans complètement le réaliser, je vivais sous un certain clocher. Je le remarquerai plus tard, mais il y a une réelle différence entre la mentalité d'une ville plus petite, plus âgée, et celle d'une ville surpeuplée. À Québec on se voyait nous, pas tellement plus. À Montréal, on goûtait au monde entier. Le choix du buffet était facile. je voulais le plus nourrissant des deux.
Autour de cette époque, le journal culturel Voir connaissait ses meilleures années. On y parlait musique/films/cinéma et plus encore. C'est tout ce qui m'intéressait. Avec le concurrent journal Ici, plus petit, mais au redoutable caricaturiste Européen dont le nom m'échappe, c'était deux journaux que je consommais avec gourmandise de la première à la dernière page chaque semaine, et étaient 100% gratuits.La richesse, c'est gratuit.
Un jeune Richard Martineau y faisait ses classes. Comme rédacteur en chef et éditorialiste. Il était original et je dirais même que j'ai probablement été influencé par la forme de ses textes. La paragraphisation, très certainement, et le rythme. Je l'aimais alors. J'avais entre 20 et 30 ans. Presqu'au même moment, je découvrais l'animatrice Sophie Durocher qui animait une émission à Télé-Québec. Je la trouvais très jolie. Les yeux légèrement bridés, sans chirurgie plastique, ça me séduit. Elle avait aussi écrit un livre sur une de ses passions, la lingerie, que je n'ai pas lu, mais dont la seule idée, pouvait stimuler l'imagination.
Sophie et Richard se sont un jour rencontrés et lui aussi, l'a trouvée cute. Et vice-versa. Ils sont un couple. Sans accuser l'un et l'autre de s'être corrompus mutuellement, on l'est tous par l'autre lorsqu'en couple de toute manière, dans une moindre mesure, Richard est devenu complètement autre chose que l'éditorialiste d'antan. Probablement que tout était là et que j'étais trop jeune pour le voir. Mais il est devenu ce qu'il avait souvent décrié. Un réactionnaire versant davantage vers la bourgeoisie. Il est devenu producteur de télé, l'est toujours, je crois, elle a fait le saut inverse, elle est passée de l'animation télé à la chronique d'opinion dans le Journal de Montréal. Martineau a animé ses humeurs sur l'actualité à la télé et sévit aussi, à l'écrit, dans le Journal de Montréal. Où il éditorialise comme il le faisait avant pour le Voir, mais pas uniquement dans la culture, mais dans le coup de gueule social.Hier, Martineau a signé une chronique appelée "Le wokisme est une maladie mentale". Le mot "woke" a assassiné la carrière de Martineau et de beaucoup de chroniqueurs du Journal de Montréal. Chaque utilisation du mot "woke" en dit beaucoup plus long sur celui ou celle qui le dit que sur les personnes visées. On croit comprendre qu'on parle de ses gens qui, au nom d'une justice sociale mal calibrée, sont prêts à faire pleins de choses, très souvent ridicules. On parle d'excès. Peu d'excès sont sains. Ce qu'il décriait hier était condamnable. Mais son utlisation du mot "woke" tout autant. C'était sa 667ème fois.
Mais les obsessions ne sont pas saines non plus. Une obsession est une idée répétitive et menaçante, s'imposant de façon incoercible à la conscience du sujet, bien que celui-ci en reconnaisse le caractère irrationnel.Je ne sais pas si Richard Martineau, et les autres chroniqueurs/chroniqueuses reconnaissent leur propre irrationalité par rapport au mot dénaturé "woke" et ses dérivés. Ce mot parfaitement galvaudé est atrocement mal utilisé par tout le monde. C'est le téléphone sans fil avec cable. Le progressisme-conservateur. Je ne connais pas le poids et l'influence de Martineau au Journal de Montréal, journal qui s'indigne une fois par jour en Une, c'est sa mission, qui entrerait pourtant dans leur définition de "woke", mais ce mot dis-je bien, est surutilisé par leur torchon de journal contrairement à tous les autres quotidiens qui ne l'utilisent presque pas, sinon, pas du tout. Sinon tiré de la bouche de quelques égaré(e)s de la trempe de Martineau, Fournier, Ravary, Facal ou Durocher.
Richard Martineau a signé hier une chronique qui décriait un réel excès qui devrait être repoussé du revers la main par l'Université Concordia. Mais il a surtout confessé sa propre obsession, trahissant du même coup une importante faiblesse mentale de sa part, un état émotif pénible qui a pris le contrôle de sa conscience.La vraie maladie mentale loge chez ceux et celle qui pensent avoir tous compris la même chose dans leur utilisation du mot détourné "woke" (qui n'insulte personne, trouvez mieux).
La maladie mentale n'est pas du côté des gens pointés du doigt. Ceux-là restent isolés. Autour de Richard, ils se contaminent entre eux. Comme dans une chambre d'échos.
Maladie mentale ne devrait jamais être utilisé pour insulter quiconque ayant une vision différente de la nôtre. Ça perpétue la stigmatisation de ceux qui ont un trouble de santé mentale et qui ne l'ont pas choisi.
Vouloir l'amélioration de la qualité de la vie sur terre, de façon équitable, digne et respectueuse ne sera jamais une tare sociale.
Remplacez le mot "woke" chaque fois que vous l'entendez par "empathique" vous verrez à quel point ils sont ridicules.
Évitons les extrêmes du spectre. Richard est à un bout, les excessifs gauchistes sont à l'autre.
La santé mentale, la vie elle-même, est toujours une question d'équilibre.
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