Lire, c'est accepter d'apprendre, de découvrir, s'est s'ouvrir les sens, se confronter à de nouvelles, idées, différentes personnalités, différentes visions, différents choix, c'est s'immerger dans un milieu, dans une tête, c'est accepter de calibrer pendant un certain temps sur le rythme d'un(e) autre. C'est voyager, être accompagné(e), c'est respirer aidé(e) de quelqu'un d'autre.
Et respirer, c'est vivre.Lire, c'est vivre.
TORTILLA FLAT de JOHN STEINBECK
John est né dans la très majestueuse (et fertile) Salinas Valley, en Californie, en 1902. Son père (John aussi) était trésorier du comté et sa mère Olivia était enseignante. Le grand père de John Steinbeck est aussi John Steinbeck. Steinbeck est donc légalement Steinbeck III. Mais pour le bien de cette chronique, je me contenterai du simple Steinbeck. Dès ses 14 ans, Steinbeck savait qu'il voulait devenir écrivain. À l'université, il prendra donc uniquement des cours qui se rapporteraient de près où de loin à son travail futur d'écrivain, ce qui ne lui fera pas un diplôme précis. Terminant l'école en 1925, il quittera pour New York pour y vivre comme journaliste et pigiste. Il y connait du succès, mais est aussi limogé. Afin de subsister à l'aube des années noires, il sera apprenti apprenti peintre, gérant d'immeuble, surveillant et cueilleur de fruits. Son premier roman sera lancé en 1929, année du Krash Boursier.
Marié il est concierge et son épouse enseignante. Ils se relocalisent à Salinas, en Calfornie et c'est le salaire de madame qui les fait subsister et lui permet d'écrire. Ils connaissent la précarité et la mécanique de la précarité habitera John Steinbeck. Il écrira là-dessus toute sa vie. Dans 10 ans, Steinbeck lancera le livre qui lui vaudra le prix Pulitzer. Dans 7, il écrira la pièce Of Mice & Men. Dans 22, East of Eden.
Dans sa jeunesse, John avait été ébloui par l'humanité dans The Acts of King Arthur & His Noble Knights de Thomas Malory. Il dira que sa compréhension du mal et du bien en est née, que sa vision des oppresseurs et des opprimés y était forgée, et vers la fin de sa vie, 1966-67-68, il travaillait justement sur un livre parlant de celui-ci, afin de boucler la boucle de sa personne. Tortilla Flat, lancé en 1935, est une première tentative d'adaptation Arthurienne de la légende.
Un groupe d'amis, des paisanos, nous rappelle-t-il souvent, mené par Danny habite tous la même maison, ce qui n'est pas sans rappeler Les Chevaliers de la Table Ronde. Il évoque la principauté dès le début de son livre. Bien que l'essentiel du livre tourne autour de leur envie de se trouver du vin, l'histoire, construite avec humour , parle d'amitié et de solidarité. La couleur des personnalité de chacun de ses personnages est assez habile pour qu'on les trouve tous attachants. L'action se déroule tout juste après la Première Guerre Mondiale, en Californie, et Steinbeck y va de court chapitre racontant leur épopée nomade. Comme une mission de chevaliers le documenterait. L'équipée de se battra pas contre un dragon, mais dans un passage hilarant, se battra contre une balayeuse. Un incendie unit le groupe à jamais. La vie de pauvreté parait nettement plus riche et intéressante que celle des gens fortunés. Plus tard, dans son oeuvre Cannery Row, principalement, la pauvreté sera toujours démontrée plus pure que la richesse, parce que forcée à l'efffort pour s'en sortir, donc faisant appel à toujours de meilleures qualités humaines. Bien que parfois, maladroites. Steinbeck est très drôle et ce roman sera son premier gros succès critique et public. Steinbeck n'avait pas été pleinement satisfait du succès de son livre puisqu'il critiquait l'élite même qui trouvait son livre si bon. Il trouvait leur regard sur le propos folklorique, voire zoologique. Il voulait qu'on se rappelle de se livre de par ses qualités humaines et de par sa solidarité entre Hommes.Si on lit le livre avec cette antenne allumée (ça se fait tout seul quand on lit bien), la solidarité, valeur autant glorifiée que vilipendée de nos jours, saute aux yeux.
Il y a un air de film d'ado dans ce livre. Avec thèmes adultes.Steinbeck sera toujours intéressé par les dépourvus, nous offrant beaucoup de richesse dans ses personnages, qu'il connaissait trop bien.
Ces personnages, dans ce livre, n'ont rien, et pourtant leurs objectifs en frais de vin et de femmes visent le raffinement. C'est amené de manière très amusante. L'orgueil du pauvre. Certains décriront les stéréotypes de personnalités Mexicano-Étatsunienne, mais il faut se replacer dans le contexte peu éduquée des années 30. Ce livre est d'emblée très drôle et met en scène du sous scolarisé de manière amusante.
Pour le même type d'univers et de narration, Cannery Row (1945) est aussi un excellent choix, plus maitrisé encore. Et aussi situé, à Monterrey, en Californie.La solidarité est un thème qui a marqué les quelques dernière années de pandémie, dans le monde.
La pauvreté intellectuelle aussi.
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