C'est toute une vague féérique que nous venons de vivre depuis une semaine. (
Même deux)
On venait d'avoir 4 jours de convention républicaine, tout juste après une tentative d'assassinat, et on peinait à comprendre pourquoi un ancien lutteur, une inconnue rappeuse, un frais sorti de prison, un homme qui avait coûté 787 millions à sa station télé pour avoir désinformé volontairement (ce qui lui a avait aussi coûté son poste) alterner au micro afin de vanter le microbe Trump. Les Jeux Olympiques nous ont fait oublier les oubliables. Et on a eu 4 jours de réel bonheur, de lundi à jeudi dernier. Une lune de miel qu'on voudrait voir durer et dont le peuple des États-Unis a un certain pouvoir sur la destinée. Leur destinée.
Une semaine d'espoir que le monde pouvait encore être bon. Que la victoire Harris est maintenant très possible. Une semaine si inspirante.
Chicago a accueilli cette convention Démocrate, 56 ans, presque jour pour jour au même endroit, après l'avoir aussi fait pour couronner Hubert Humphrey.
Fin mars 68, Lyndon B.Johnson choisit de ne plus se représenter, mais restera près derrière, aimant même régulièrement intimider Hubert Humphrey et décider le conseiller lourdement.
5 jours plus tard, 4 avril 1968, Martin Luther King était lâchement assassiné. Deux mois plus tard, Robert Kennedy, alors en pleine montée dans les intentions de votes du parti, au second rang derrière Humphrey, venant de gagner la Californie, se faisait aussi supprimer du monde des vivants. on flirte alors avec l'idée de faire venir Ted Kennedy, le dernier frère survivant du clan, comme candidat présidentiel, ce dernier est si déprimé et plongeant vers la bouteille en tout temps, refusera la tâche. Même si son nom sera sur les bulletins de vote au sein du parti. Johnson impose.
La tension est grande un peu partout. En France, c'est Mai 1968. En Tchécoslovaquie, le printemps de Prague. Aux États-Unis, les mouvements en faveur des droits civiques gronde. Les avocats de la communauté Noire font un travail extraordinaire de simple défense. On fait des gains importants. Ce qui n'empêche pas un candidat suprématiste blanc, George Wallace de se trouver aussi parmi les candidats potentiels présidentiels. Johnson voulait faire la convention à Houston, dans son Texas, près de chez lui, où il aurait pu se vanter de ce qu'il a fait pour l'État, mais il se laisse convaincre par le plus agressif maire de Chicago, Richard J. Daley d'organiser ça, dans la ville où avait sévi Al Capone 25 ans avant. Chicago.
Daley est si agressif qu'il sèmera la tension partout autour. Il fait poser des barbelés autour de l'amphithéâtre de la Convention, fait poser un mur et ordonne une lourde brigade policière pour gérer les manifestants attendus dans le parc Lincoln et près de l'amphithéâtre. L'âge pour être appelé à aller
mourir se battre au Vietnam, est 18 ans, tandis que celui pour voter reste à 21. C'est un non sens qui agresse. De plus, on ne veut plus de l'investissement guerrier au Vietnam qui tuera pas moins de 51 millions d'Étatsuniens. Humphrey serait de ce côté là aussi. Le côté pacifique. Mais pas Johnson. Qui jappe derrière. La tension est si grande, qu'à l'intérieur, pendant que ça bouille dehors, au sein même de la convention, on entend "
fuck you, you jew son of a bitch" et le toujours sympathique "
You motherfucker!" de la bouche du maire, bulldog Daley. Ce dernier mord aux hameçons des leaders
Yippies Abbie Hoffman et Jerry Rubin, qui font preuve d'humour en menaçant de puer, pisser, chier et faire l'amour en public pour les outrer. Daley croit ceci mot pour mot et est si tendu qu'il perd le contrôle de sa police, et la dirige afin que les autorité chargent de manière "préventive" à mots couverts. La sécurité, à l'intérieur des murs est aussi malhabile, le pauvre
Dan Rather en fera les frais. Les tensions entre ceux qui veulent continuer les bombardement au Nord du Vietnam, et ceux qui veulent la paix, au sein du parti, deviennent des prises de becs et des bousculades sur le plancher et en direct à la télévision.
En ville, la police fait une descente chez un groupe (d'humains à la peau noire) qui planifiait assassiner Humphrey (prétend-on). La tension ne fait que monter. Tout le monde tremble. Ça sera
de la dérape, pure. Dans les rues comme dans l'amphithéâtre. Le gros plan sur l'intérieur de la politique expose beaucoup trop de laideur.
Il y a quelques années, au Québec, comme trop souvent, Stéphane Laporte a eu une fausse bonne idée. Il avait signé une émission de télé réalité sur le hockey qui mettait aux prises des gens de Québec et de Montréal qui formeraient 2 équipes qui s'affronteraient dans des duels sur glace. Cette émission, partie d'une bonne intention sur notre sport national tatoué au coeur, avait surtout exposé
une culture de masculinité toxique terrible. Sale et laide. Les Démocrates, à la télévision, en 1968, à Chicago, avaient révélé la même chose. Une division malsaine et pourrie. Un déséquilibre.
Comme les Républicains nous ont montré, il y a trois semaines.
Nixon et Agnew ont gagné contre Humphrey & Munsk parce qu'on a vu que division entre les branches de New York et celles de la Georgie. Parce que Nixon semblait plus stable qu'Humphrey, aux visées différentes de Johnson qu'il relevait.
Harris & Waltz semblent si près de ce que le bien pourrait être.
Trump & Vance sont le mal qui rugît trop fort. L'absolu toxique contaminant la Cour du Mal Surprême.
56 ans plus tard, dans la même ville, la splendide Chicago, on a semblé, la semaine passée, voir une part humaine et de la totale déshumanisation.
Je vous laisse choisir qui était qui.
Cette vague doit durer jusqu'en novembre.
C'est un peu comme si les États-Unis se relevait d'une relation amoureuse tellement toxique. Mais tellement, tellement toxique.
Pierre, t'es le prochain à tasser par l'amour.
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