Il ne restait plus beaucoup de spectacles à donner à la tournée et le band était épuisé après trois spectacles en autant de soir. Ils avaient leur jet privé, leurs étages entier d'hôtel à L.A où on pouvait y croiser le batteur John Bonham circuler sur sa moto. Les groupies étaient partout entre les soirs de spectacles. L'argent, comptant, était, aussi, tout simplement partout. Leur brutal et intimidant gérant Peter Grant insistait pour que le groupe soit payé comptant tous les soirs. Seulement lui et le tout aussi intimidant gérant de tournée, Richard Cole, manipulaient cet argent. De l'argent qui était gardé caché dans une boîte de métal dont seul Richard Cole avait la clé. Boite qu'il fallait ouvrir à deux, avec un(e) employé d'un hôtel de NY.
Cet sera entièrement volé le soir du dernier spectacle de la tournée.
Le monde de la musique, dans les années 50-60-70 s'était peu à peu bâti une réputation de far-ouest où les règles s'improvisaient. Au début, oui, ils se faisaient payer comptant et le gérant, ainsi que le directeur de tournée étaient ceux qui manipulaient l'argent redistribué (ou pas) à qui de droit. En espèces qu'on ne voulait pas nécessairement déclarer à l'État. Au Royaume-Uni alors, les plus riches, comme les Rolling Stones et Led Zeppelin, Elton John, Queen et David Bowie aussi, se font taxer jusqu'à 93% de leurs avoirs. Le Stones choisissent l'exil. John & Bowie et Queen, la France et la Suisse respectivement. Jethro Tull, la France Également. Micheal Caine, Roger Moore, la Suisse. Led Zep, l'argent comptant. Avant Led Zeppelin, la redistribution des recettes pouvait être 50/50 entre un(e) artiste et son gérant. Avec Peter Grant, au plus grand plaisir de ses 4 clients, et de toute l'industrie par a suite, il avait une redistribution de 90/10 en faveur de Page, Plant, Jones & Bohnam. Il était le gérant idéal. Mais il était 100% brutal. Il se promenait dans les foules pour démolir ceux et celles qui enregistraient illégalement les spectacles, faisaient la tournée des magasins de disques locaux pour faire la même chose quand il en avait le temps, à 6'2 et plus de 300 livres sur des enregistrement illégaux ou la marchandise non approuvée à vendre. Il avait été un ancien lutteur et en avait gardé le tempérament. On ne cherchait pas noise à Grant. Cole était tout aussi agressif. Avec Bonham et quelques bouteilles, les soirées se terminaient presque toujours en absurde bagarre générale. Entre amis. Grant avait été à l'école de Don Arden, gérant lui aussi, beau-père d'Ozzy Osbourne et père de Sharon. C'est Arden qui lui a appris à suspendre quelqu'un par les pieds d'une fenêtre du troisième étage d'un hôtel afin qu'il paie ce qu'il avait promis de payer comptant.Peter Grant était intensément loyal au groupe. Ce qui ne pouvait que leur plaire. Il n'y avait jamais de contrat et tout était entendu ou presque entre poignées de main. Il refusait toute sortie de singles (au Royaume-Uni) privilégiant l'achat (plus coûteux) de l'entièreté d'un album. Jamais de passages à la télé, vous voulez les voir ? achetez le billet du spectacle. Il était si bon pour ses boyz qu'ils lui ont voté une part de 20% au lieu du 10%. Le band était si au sommet du monde qu'après chaque spectacle, peu importe le lieu, il quittait à bord du Starship, un avion privé, pour se rendre au Sunset Strip de Los Angeles où on avait quelques étages à nous. On avait rebaptisé l'endroit le "Riot House"
Richard Cole était aussi un colosse qui avait été des équipes de sécurité dans les tournées de The Who et Vanilla Fudge. Il s'était associé à Grant d'abord par admiration pour son style agressif, dès 1968. Grant s'était vite reconnu en lui et lui avait donné un rôle plus important auprès de Led Zep. Il s'occupait des moindres besoin des 4 princes du band et était un lien important pour toutes sortes de folie, alcool, drogues, femmes. Il était directeur de tournée et aussi responsable de garder l'argent sous clé dans une boîte de métal dont il avait "seul" la clé. Enfin, Peter Grant aussi.
Mais le 29 mai 1973, cette boite de métal, serait vidée, pas par Cole dont les alibis, parait-il, étaient solides et appuyés par des témoins. Dans cette boite, il y avait plus de 180 000 dollars comptant, quelques cartes de crédit, des papiers légaux et 5 passeports des 4 membres du band et de Peter Grant. À 1h28 AM, du matin, entre deux spectacles, tout y était. Mais en début de soirée, vers 19h30, il n'y avait plus rien sinon les passeports. Cole a tout de suite été soupçonné, mais tout le monde pouvait dire qu'il avait été en sa compagnie entre les deux moments. New York, où ils se trouvaient devenait une scène connue, une scène de crime, mais le mystère restait absolu.Et le resterait. Ce coup fumant resterait jamais complètement élucidé.
La police, NYCS, le FBI ont été impliqués. Cole et Grant ont vite vidé les chambres non seulement pour essayer de trouver l'argent, mais surtout pour cacher tout signe de drogues pour ses gens. La boîte n'avait pas été forcée. On ne pouvait l'ouvrir tout seul. Il fallait être deux. Mais surtout, un employé de l'hôtel de NY, où on gardait la boite #51 au mur, devait aussi ouvrir la boîte avec Cole ou Grant. Et on devait signer un registre pour ce faire. Mais entre 1h28 et 19h30 le même soir. Aucune signature. Grant, tendu, a agressé un photographe ce soir là, et a terminé la soirée en prison. Une fois sorti de prison, il a passé avec succès le détecteur de mensonges. Plant, Page, Jones, Bonham étaient épuisés de la tournée qui se concluait et ne s'en faisaient pas tant. On ne voulait que dormir. Page et Bonham n'avaient pas dormi depuis 5 jours.Cole a toujours avec quelqu'un entre 1h28 et 19h30. Mais la police le gardait comme suspect #1. Et il a passé le détecteur de mensonges avec succès. On a pensé aussi que la clé aurait été volée dans la nuit, et on l'aurait retournée. On a interrogé aussi tous les employés mais il fallait la clé de Grant ou Cole également pour l'ouvrir. Seul, un(e) employé(e) ne pouvait rien faire. Grant et Cole tous seul ? impossible aussi.
Ce qui s'est probablement passé, Peter Grant le saurait. Et peut-être Cole aussi. Complice. Grant avait plusieurs valises avec des faux fonds. Dans lesquels on pouvait y glisser toute sortes de choses. On dit qu'à la toute fin de la tournée, une fois l'argent bien pilée, Grant & Cole auraient choisi de bien se payer plus que ce qu'ils avaient déjà. Et de retour au Royaume-Uni, le vol se faisait aux gouvernement qui ne voyaient aucunement la fortune cachée chez l'un et chez l'autre et ne pouvait pas les taxer là-dessus.Les 4 membres de Led Zeppelin réagissaient si mollement qu'ils avaient l'air "dans le coup".
Et qui irait s'obstiner avec un des deux colosses ?Intimidant comme ils étaient, il ne serait pas étonnant qu'on ait convaincu un(e) employé de weekend de lui prendre sa clé, ou encore de lui subtiliser simplement, et la remettre là où on l'avait prise. Grant et Cole étaient des crapules du genre.
Mourront tous les deux, de rire, peut-être, des années plus tard. Richard Cole est décédé du cancer il y a 3 ans, à 75 ans. Grant, d'une crise cardiaque en 1995, à 60 ans seulement.
Grant aurait confessé au moins 5 fois avant sa mort, avoir fait le coup. Mais rien n'est sorti avant 1995.
Il faisait peur à ce point là.
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