La gérance, dans le monde de la musique c'est un peu comme les agents de joueurs au Hockey. Avant Bobby Orr, ça existait peu. Orr a choisi Alan Eagleson parce qu'il ne voulait pas se soucier de ses finances.
Le talent de Orr se déployait sur la glace et ce qu'il comptait, c'était les buts. C'était vers la fin des années 60, début des années 70. On a ensuite su qu'Eagleson profitait de l'ignorance de ses athlètes, et les as si largement volé qu'il a écopé de nombreuses amendes, fait 10 mois de prison, a tout perdu. `La gérance dans le monde la musique a commencée plus tôt. Mais a été tout aussi frauduleuse. Voici quelques lézards dans la cage à oiseaux musicaux.
Le "Colonel" Tom Parker. Gérant d'Elvis Presley.Né Andreas Cornelius Van Kuijik, il est né aux Pays Bas, n'était aucunement colonel mais peut-être même assassin. Étant un des premiers agent d'artistes, il a un peu établi les standards d'escroqueries pour les autres à venir. À 17 ans, il fuyait les Pays-Bas mais se faisait prendre aux États-Unis et renvoyé chez lui. Il a réussi à 20 ans à faire le même trajet vers l'Amérique. On dit qu'il fuyait son pays car la femme de 23 ans d'un épicier avait été trouvée morte très près d'où logeait Van Kuijik. Quittant sans identité, il a pris le nom du militaire qui l'avait recruté dans l'armée. Mais dans l'armée il a été démobilisé car jugé dangereux, près du psychopathe. N'a jamais eu de papiers légaux des États-Unis. Pour ne jamais être appelé au front dans la Seconde Guerre Mondiale, il a mangé au point de peser 300 livres. Avec son dossier, son poids, il ne serait jamais rerecruté. Devenu argent d'artistes, il exige 25% des revenus de ses clients, au lieu du traditionnel 15%. En 1955, il entend parler d'un jeune impressionnant chantant pour les Blue Moon Boys: Elvis Presley. Il sera son gérant. Le volant dès le départ. Si on est juste, il l'a aussi transformé en superstar. Mais puisque que Parker n'avait aucun papiers, et ne voulait pas être identifié Van Kuijik, jamais Elvis n'a pu se donner en spectacle ailleurs qu'aux États-Unis.
Après avoir parlé avec Frank Sinatra, au retour du service militaire d'Elvis, Parker lui a fait signer une obligation de 3 films comme acteur par année et autant de trames sonores jusqu'en 1969. Il contrôlait absolument tout d'Elvis. Si je me trompe pas, un film sur cet abus a été lancé récemment. Parker s'est négocié, à partir de 1967 un revenu des ventes de chansons d'Elvis de 50/50. Parker a aussi introduit le concept du faux auteur. Il a imposé le nom de son client sur les chansons qu'il chantait, même si il ne composait rien. Sous le prétexte que c'était son nom qui allait le rendre riches, aussi bien le placer. Une pratique encore de nos jours. Pour empêcher Elvis de faire des tournées, le "Colonel" l'a placé en résidence dans les casinos. Où Parker a nourri un problème de jeu...et de dettes, remboursées par les revenus d'Elvis. Quand Elvis divorce de Priscilla, pendant un temps, tous les revenus d'Elvis vont soit à son gérant, soit à sa femme. Il ne touche rien. Parker aurait fait plus de 100 millions sur ce qu'Elvis livrait. Parker est mort d'une crise cardiaque en 1997. Avec encore au moins un million en poche. Tony DeFries. Gérant de David Bowie.DeFries bluffait. Son client, les gens qui allaient peut-être l'engager. Il gonflait des chiffres artificiels et à réussi une supercherie parfaite face à un Bowie naïf en créant MainMan, une compagnie qui allait encaisser des revenus de 50% pour DeFries, et de 50% de la part de Bowie, qui lui, paierait DeFries, à même son 50%. Ce qui devenait donc une proportion de presque 75% DeFries et 25% Bowie. Bowie se rendra jusqu'à la fin des années 70 prétendument riche, aurait dû l'être, mais constamment sans argent. Jusqu'en 1980. DeFries fera 75% des revenus de tout ce que Bowie a produit. Bowie ne fera de l'argent qu'à partir de 1983. Jamais avant. Avant c'était DeFries. Duquel Bowie sera redevable quand même jusqu'à la fin des années 90.
Frank Weber. Gérant de Billy Joel.
La soeur de Frank Weber est la femme de Billy Joel. Celle-ci est la gérante de son mari depuis 1973. Mais en 1979, son client et mari est devenu trop grand pour elle, et elle a besoin d'aide. Elle appelle donc son frère, gérant d'électronique. Le mariage de Billy avec miss Weber allait bientôt se faner. En 1982, ils divorçaient. Mais Billy allait garder son ancien beau-frère, le laissant gérer toutes ses affaires. Bien que Billy avait vendu des millions de disques, il n'avait jamais eu plus de 700 000 $ en banque. Il avait donc envie de se tourner vers des gens de confiance, sa famille. Erreur. Frank était aussi attiré par l'avarice. Après une enquête sur la gestion de ses avoirs, on arrivait à voir qu'il valait assez peu, et que même à certains endroits, il devait de l'argent. Comment étais-ce possible ? Les fraudes de Weber étaient partout. Billy a eu toute la misère du monde à se débarrasser de Weber car il avait signé un contrat où il y avait l'absurde clause d'obligation de paiement de sa gestion, même si il y a fin de contrat pour fraude, abus et négligence. Billy s'est trouvé con. Allen Klein. Gérant un temps de Beatles et des Rolling Stones ensuite.Dans les deux cas, ça n'a pas duré. Au lieu de conseiller financièrement ses clients, gérer en leur faveur, il leur a donné juste assez du beurre, se gardant une large portion avec tout un système d'intermédiaires lui appartenant, et une ruse de droits d'auteurs malsaine qui faisait payer des avances à tout le monde. Il a extorqué 1, 25 millions des Stones, et n'aura fait que 2 moins de prison.
Albert Grossman. Gérant de Bob Dylan et de Janis Joplin.Grossman a dès le départ choisi de se prendre 50% des avoirs de Bob Dylan, ce qu'il n'a jamais pris la peine de réaliser avant la fin des années 60. Rusé cette fois, alors gérant de Janis Joplin, il leur avait dit qu'il leur était interdit de consommer des drogues. Ce que Janis ne respectait pas. Grossman a alors choisi de prendre une assurance vie de 200 milions sur elle, ce qu'il a encaissé deux ans plus tard. Habile.
Kit Lambert & Chris Stamp. Gérants de the Who.Les deux étaient plus cinéastes qu'intéressés par la musique. Le premier est gay, le second immense fans de Jean-Luc Godard et jeune frère de l'acteur Terence Stamp. Leur but avait été de superviser un band, les mener au succès populaire et en faire un film. Ce projet ne fonctionnera jamais. Il n'étaient pas vilains autant que très différents des autres types de gérances. C'étaient eux-mêmes 2 artistes, qui guidaient leur client avec des idées artistiques. Si bien que le côté mathématique serait plus ou moins bien géré. Le band coupant les liens avec eux en 1975, quand ceux-ci ont questionné la redistribution de l'argent et n'ont pas obtenu de réponses satisfaisantes.
Peter Grant. Gérant de Led Zeppelin.
À la fin de la tournée de 1973. Mais autrement, il a remis l'artiste au coeur des revenus et il a un peu révolutionné la gérance d'artistes, étant résolument dévoué entièrement à ses clients.
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