jeudi 28 octobre 2021

Facedown

 Peu importe les conditions qui sont présentées en surface. la saleté pousse par en dessous. 


Facebook a été inventé par des gars pas si populaires auprès des filles dans le but de rencontrer, justement des filles. Vous avez vu les tronches de Zuckerberg et de Saverin en 2003? Les filles de leur âge n'envahissaient pas leurs bulles à la folie. Ceux qui avaient une bouille et une personnalité pouvant la colorer à leur avantage ne sont pas resté longtemps autour de la naissance de TheFacebook, le jour de mes 32 ans. Il n'avait pas besoin d'un site qui ressemblait à un croisement de Facemash et Hot or Not pour charmer mesdames. 


Mais Zuck et Sav ont révolutionné le monde des réseaux sociaux, sont devenus multimiliardaires, et maintenant, ils peuvent choisir les Femmes qui leur plaisent.

Parmi celles qui ne leurs plairaient pas, il se trouve Frances Haugen. Graduée de Harvard, elle aussi, mais en 2011, elle le fût en administration des affaires. Elle a travaillé sur les moteurs de recherche Google, compagnie qui l'a tant aimé qu'elle a financé sa maitrise. Travaillant comme directrice d'affaires de Yelp, puis chez Pinterest sur la reconnaissance par image, en 2018, elle est recrutée par Facebook, parce qu'elle est fucking bonne. 


Et c'est ça le problème actuel. Chez Facebook, elle était pure parmi les impur(e)s. Dur de la démoniser. Elle travaillait d'abord à débusquer les fausses informations. Travail colossal et difficile. Dès 2019, elle est fait directrice de produit dans le département d'intégrité civile de Facebook. C'est là que la bât a blessé. Elle s'est vite rendue compte que les profits importaient davantage que la sécurité nationale et publique et elle a vite décidé de devenir lanceuse d'alerte. Elle a quitté en 2021. Témoigne depuis plus d'une semaine sur le réseaux social  dans ce qu'on appelle les Facebook Papers, en conjonction avec le Wall Street Journal, son oreille.


17 organisations d'enquêtes journalistiques ont joint le dossier et le portrait de Facebook n'est pas joli du tout. On parle d'une compagnie brisée et irréparable. Malgré les scandales qui se multiplient autour du site, Facebook a encore le pouvoir de choquer et de bouleverser.

Voici quelques petites choses qui ont transparues des témoignages d'Haugen, vérifiés et contrevérifiés.

   -Facebook a ignoré les demandes de ses employés en faveur de réformes.


Les gens travaillant chez Facebook ne sont pas uniformes et un bloc homogène. Des dizaines d'exemples ont été cités où on causait du vrai mal, public mais aussi à même les employés, et toujours, les plaintes à ce sujet ont été revirées comme des crêpes, par les supérieurs. Les groupes encourageant la violence ont été dénoncés rapidement, mais rien n'a été fait. Avant le 6 janvier, on a longuement plaidé qu'une insurrection se préparait à la Maison-Blanche. Les supérieurs sont restés sourds. La plupart des travailleurs ont fait ce qu'il fallait faire en dénonçant de partout ce qui se préparait. Ils ont été vers la police qui n'a pas été plus vigilante. Mais qui aurait pensé que ça naitrait du point de presse d'un clown déchu?

   


 -Mark Zuckerberg a personnellement approuvé la censure de publications anti-gouvernement tout en se posant comme le défenseur de la liberté d'expression et le champion anti-censure. 

Zuckerberg a répété, maintes et maintes fois, qu'il ne voulait pas être impliqué dans la censure politique. Mais selon le Washington Post, il a fait le contraire. Avec le Vietnam. Où il a censuré des publications politiques anti gouvernementales en faveur du parti communiste, en place, en 2020. Le Vietnam, drôle de hasard, est un important marché pour Facebook. Amnesty International a rapporté, dès 2018, que le Vietnam avait rapporté autour d'un 1 milliard à Facebook, en revenue direct. 

   


 -Les recherchistes de Facebook ont été choqué des recommandations de leur propre algorithme.    

Que les algorithmes de Facebook creuse davantage la division possible est un fait révélé et maintenant connu. Mais la nature horrifiante de Facebook ne s'arrête pas là. Au 15ème anniversaire du site, (mes 47 ans), un chercheur de la compagnie s'est créé un profil Indien, habitant Kerala. Ne serais-ce que pour vivre l'expérience comme si il habitait l'Inde. Pendant 3 semaines, le site opérait par la règle suivante: Suivez toutes les recommandations du site si vous voulez joindre des groupes, regardez les vidéos et explorez les nouvelles pages du site. Le chercheur en question n'avait jamais vu autant de morts de sa vie. 

 


   -Facebook met la politique bien au coeur de ses préoccupations lorsque vient le temps d'implanter ses propres règles.

Les Facebook papers ont confirmé que Zuckerberg était terrorisé par l'idée que les conservateurs ne fustigent son site, il a donc favorisé les publications de droite, religieux, complotistes et d'extrême droite. Les travailleurs de Facebook l'ont souvent décrié, mais ça a aussi attiré de nombreux travailleurs, eux-mêmes, plutôt conservateur, religieux et de droite. On appelle même les recherchistes de Facebook les lobbystes, comme en politique. Zuckerberg s'impose même très souvent, afin de déterminer si ceci ou cela devrait être publié en ligne. 

Jamais on a pensé qu'un tiers pourrait prendre la décision lui-même, avec son propre jugement d'Homme ou de Femmes. 

  -Il a fallu qu'Apple menace Facebook pour que le site dénonce enfin le trafic humain.


Les trafiquants humains se sont largement servis de Facebook depuis toujours et c'était su en 2020, par les dirigeants. Qui fermaient les yeux. Le rapport interne souligne même les failles du site en disant que les trois étapes de l'exploitation humaine circulent sur leur site: le recrutement, la facilitation, l'exploitation. Bien que publiquement interdit et "banni", privément, rien n'était fait afin que l'on sévisse, ni même freiner. Il a fallu que Apple menace d'expulser Facebook et Instagram du Apple Store pour que Facebook se comporte enfin en adulte. La BBC a aussi joué un grand rôle de pression contre Facebook sur ce sujet. On a choisit de réagir.

...mais tout en rappelant que si on réagissait, c'était parce les conséquences sur affaires internationales pourraient être dommageables pour la compagnie...

..surtout pas parce que ce serait humain.


Fucking businessmen. 

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