vendredi 15 octobre 2021

Opprobre


 Alors voilà, c’est aujourd’hui qu'auraient dû tomber au front de nombreux, de plus nombreuses encore, travailleuses/travailleurs de la santé, au Québec. Le permis de pratique hospitalier allait être suspendu pour les non vacciné(e) s, très temporairement pour les mal vacciné(e)s, c’est-à-dire les vacciné(e)s une seule fois. Sans solde et pour toujours les têtu(e)s ne voulant pas se laisser vacciner contre la Covid. Mais les sales anti vax ont fait reculer d'un ostie de mois.

Réorientations de carrière en vue, clandestinité, travail au noir, on ne sait trop ce qui arrivera avec le raz-de-marée du 15 novembre prochain. Qu’est-ce qui restera sur la rive au ressac de l’eau? Qu’est-ce qui repartira au large?

Qui se noiera? Qui sera héroïque?


Le mot ressac devient casser dans l’autre sens. La pandémie nous a clairement montré deux sens. Le 15 novembre, quelque chose se casse. Dans notre système de santé, dans le cœur de plusieurs. Nous avions la date depuis longtemps pour cette tempête parfaite. Les larmes ne seront rien à côté de ceux et celles qui ont perdu leurs proches de manière précoce, inattendue, humiliante parfois. Des disparu(e)s parfois complètement seul(e)s avec des gens qui les pleuraient dans la froide distanciation, pas même à l’intérieur des murs où le proche y poussait son dernier souffle.


Ce n’est pas le même souffle que les employé(e)s de la santé qui seront (peut-être, on a pas de raison d'y croire plus) suspendus. Bien que dans les deux cas, y en a qui ne reviendront tout simplement pas.

J’ai aucune sympathie pour les suspendu(e)s projeté(e)s. Vous n’avez pas choisi le camp des héros dans mon regard. Vous étiez la science, vous êtes maintenant la honte. Tout le monde se souviendra cette époque où on a séparé l’orge de l’ivraie.


Je vais vous citer Stephen Hawking, éminent théoricien scientifique dont la réputation n’est plus à faire: La science n’est pas qu’un disciple de la raison, mais aussi un disciple de la romance et de la passion.

Parce que ça reste une journée profondément triste aussi, Je vous offre 10 chansons d’adieux pour le 15 novembre prochain.


I Will Remember You
de Sarah McLachlan

Entendue dans les funérailles, aux graduations, aux bals de fin d’année, dans les films, cette mélodie hantée amène facilement des larmes. Sarah l’a-t-elle écrite à propos de la mort? Un amour perdu?L’Alzheimer? La rumeur veut plutôt sous-entendre qu’elle parle d’une occasion manquée. Comme certain(e)s de nos jours.


Candle in the Wind
de Elton John.

D'abord écrite originalement à la mémoire de Marilyn Monroe, en 1973, actrice décédée 11 ans, auparavant, la chanson été repimpée à la mémoire de Diana Spencer, tuée dans un accident de voitures, pourchassée par les papparazzis, en 1997. Peu importe le/la disparue, cette chanson est appropriée pour les départs tristes. Les départs du 15 prochain seront tristes pour tout le monde. Mais nécessaires.

Careless Whispers de Wham!

La chanson de George Micheal parle de regrets, de désespoir, de mauvais choix, tout à fait de circonstances. Combien de pas culpabilisés ne danseront plus jamais manquant désormais de rythme maintenant?


If You Leave Me Now
de Chicago.

La chanson du bassiste Peter Cetera, qui la chante aussi, dans ce band aux multiples incarnations, est l'une des 5 chansons non disco à atteindre le premier rang des palmarès d'Amérique du Nord, en 1976. C'est moelleux. Comme cet oreiller qui accueillera des têtes sensationnellement fatiguées tous les soirs. Vaccinées pas vaccinées. En quelques part, du cerveau, toujours un peu bernés.  


Goodbye My Friend
de Linda Rondtadt.

Oh we never know where life will takes us. I know It's just a ride on the wheel. And we never know when death will shake us. And we wonder how it will feel. Sont les 4 premières lignes de cette chanson écrite pour un ami, décédé. La mort ne semble pas être crainte par les anti-vaccins. Je serais curieux d'entendre davantage de gens qui ont changé d'idée que de covidiots provocateurs.  Y en a eu quand même 5000 sur les 27 000 résistants de la santé originaux.

Seasons in the Sun de Terry Jacks

Chanson originalement plus dramatique dans la bouche de Jacques Brel, elle devient plus nostalgique chez Terry Jacks en 1973 où la chanson a atteint le sommet des palmarès au Canada d'Amérique, au Québec d'Amérique et aux États-Unis d'Amérique. Combien de travailleurs de la santé précipitent leur retraite pour "la plus belle saison de leurs vies?". Sûrement quelques un(e)s. 


Goodbye Cruel World
de Pink Floyd

Tout est sans le titre. 

Fire and Rain de James Taylor

Luttant contre les dépendances et la dépression, dès ses 20 ans, le jeune Taylor écrit cette chanson faisant référence à la fragilité de son état mental, en 1968. La pandémie nous as révélé, nous révèle encore, de fort mal en point états mentaux. Particulièrement sur les réseaux sociaux. Plusieurs covidiots sont trichés par leur propre tête. 


So Long It’s Been Good to Know You
de Woody Guthrie

Cette ballade du grand Woody Guthrie porte le titre chantable à toutes celles et ceux qui quitteront pour un nouvel avenir. La famille de Guthrie a connu les tempêtes de sables qui pouvaient tout simplement paralyser tous les États, dans les années 30. Même tuer. Nous vivrons une tempête parfaite le 15 novembre. Faudra savoir mieux s'y préparer.


Take Me Home
de Phil Collins.

Non, il ne faut pas prendre au premier degré ce morceau de l'ancien batteur de Genesis. Il ne tient pas à retourner à la maison. Comme tous ces travailleuses/travailleurs de la santé. Collins a révélé que c'était son état mental qu'il tentait de retrouver et qu'il avait été influencé par le roman One Flew Over The Cuckoo's Nest pour parler de la folie légère, mais corrosive. 


On en fréquente beaucoup beaucoup beaucoup de nos jours de la dérive mentale. La pandémie a creusé des fossés entre les gens. Des fissures mentales aussi. Des dérapes Tout le monde, mais tout le monde doit viser l'équilibre. Ne serais-ce que personnel.

Deux dernières citations pour les soldats qui quitteront le front:

D'Edwin Starr:


Life is too short and precious to spend fighting wars each day. War can't give life. It can only take it away
.

De deux autres grands disparus:

'cause love's such an old fashionned word and love dares you to care for the people on the edge of the night and love dares you to change our way of caring about ourselves.

Ça a presqu'été le jour de votre dernière danse. 

On se dit Bye, dans un mois.   

¸Je vous parle demain encore, ça m'enrage tant ces sales retardataires...

Aucun commentaire: