Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La musique.
Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie, le fait toujours, que j'en connais chaque paroles, chaque note, chaque nuance de son. Elle est composante de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi le terminaison du mot habibi voulant dire en dialecte irakien, je t'aime.
Musique, je t'aime.
UNKNOWN PLEASURES de Joy Division.
Il y a trois jours, je vous parlais du film de 2007 racontant Ian Curtis, Barney, Hookie et Morris sous le nom de Warsaw puis, Joy Division. Il me semblait d'emblée favorable de pousser la chose plus loin en vous parlant de mon album préféré du band, celui de 1979, le dernier du vivant de Curtis, leur seul long du vivant de Curtis. Ce dernier dira d'ailleurs (assez fatalement avec le recul) de cet album. "That was it". Et au fur et à mesure que ses crises d'épilepsie se multipliaient, et qu'il voudra moins du style de vie qui commence à le hanter, on peut croire que pour cet album, il avait absolument tout donné.
Après un premier mini album dont ils n'aiment pas le mix final, le groupe demande d'être libéré de son contrat de disques avec RCA et leur gérant propose à Tony Wilson, animateur télé, important promoteur musical de la scène anglaise de l'époque, d'enregistrer le premier long effort sur son étiquette à lui (Wilson), The Factory. On estime que ça coûtera 8 000 livres de faire le disque, ça en coûtera en fait 10 000 de plus.
On enregistre dans le studio de Strawberry, à Stockport, sous la production de Martin Hannett du 1er au 17 avril 1979. Hannett trouve que le punk est musicalement conservateur, et que le style refuse les trouvailles technologiques qui créeraient de nouveaux espaces sonores. On utilisera des modulateurs, des délais préprogrammés, des échos, des bruits de lasers et des rebonds sonores. On entendra aussi une bouteille se fracasser, des craquelins grignotés, de la guitare jouée à l'envers. On enregistre au téléphone et dans une salle de bain, pour aller chercher les effets voulus. Sumner explore sur les synthétiseurs qui feront plus tard la gloire de New Order qui naîtra des cendres de Joy Division. Stephen Morris investi dans un Pollard Syndrum, car il pense en déceler un sur la pochette d'un band qui les inspire.
Le groupe est si recrue que c'est un délice de travailler avec Hannett qui les invite à penser à la Eno, en pensant obliquement. Le producteur prendra le matériel original du groupe, plus lourd et sombre, et tel un chef, y distillera ses épices secrètes qui en feront une oeuvre. Un chef d'oeuvre. Sur le coup, on est pas tous fier du produit fini. On voulait faire du noir et blanc et on sent que le producteur y a mis de la couleur. Mais au contraire, ça créé un fort agréable équilibre. Hook dira que ça sonnait presque comme Pink Floyd, dont le band n'aime pas la direction musicale. Sumner aura voulu plus de sa guitare. Mais Morris et Curtis sont plus-que-satisfaits du produit fini et surtout, de la touche de Martin Hannett. On concèdera au final qu'on pouvait enfin entendre la guitare de Sumner et les paroles de Curtis, qui, en spectacle, étaient étouffées par le bruit et la lourdeur du son.
On choisit, pour la pochette, l'image d'un sonar ayant capté des ondes radios au Cambridge Encyclopedia of Astronomy. Au lieu du noir sur blanc, qu'on craignait que ça fasse trop "cheap", on inverse les couleurs de blanc sur noir, ce qui rend la pochette plus sexy aux yeux de Peter Saville, créateur de la pochette et qui avait aussi désigné, The Factory. Les ondes de la pochette sont l'enregistrement d'un signal sonore venu de l'espace. La base de Peter Hook, guide aux tous premiers moments du disque, se colle bien à cette pochette sombre. La photo de l'intérieur, une image de Ralph Gibson, est aussi parfaite pour cette rencontre sonore avec le peu exploré alors, auditivement. Plaisirs inconnus. Croisé punk, rock, underground, expérimental. The Velvet Underground croisant le monochrome, le cool et le froid. Le sourire bien caché dans la poche dans arrière. Subtil.
Presqu'expérimental allemand, mais très nuageux d'Angleterre et souterrain de Manchester, sauf Sumner, de Salford. Il y a un peu de Jim Morrison dans la voix aussi, du futur défunt, Ian Curtis.
Musique toujours agréable à mes oreilles de nos jours.
Pas romantique pour 5 cennes pour le gars qui a fait d'une cassette, dans les années 80, Against All Odds (take a look at me now) enregistrée 9 fois sur une face A, et Missing You de John Waite, 7 fois et demi sur la Face B. Mais sombre à souhait pour l'amateur de Echo & The Bunnymen, Bauhaus, Gang of Four , Wire, The Fall, Psychedelics Furs, My Bloody Valentine, The Cure et Cocteau Twins en moi.
Le même, lorsqu'adolescent. Toujours bien vivant en moi. Et mes oreilles.
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