Plus jeune, entre amis, on arrivait à se traiter, les uns les autres, de "Rodrigue".
On ne choisit jamais son prénom et il nous semblait que les Rodrigue de notre âge, les enfants des années 70, avait quelque chose de regrettable en eux, avant même de dire quoi que ce soit, simplement tiré du fait qu'ils avaient été baptisé, Rodrigue.
Rodrigue voulait en quelque sorte dire, regrettable.
Vous faisiez du air guitar vous pensant seul et soudainement celle à qui vous vouliez plaire vous surprenait en plein solo aérien, on pouffait de rire et on saluait notre ami d'un "bravo, Rodrigue". En anglais, Roderick est déjà beaucoup plus sexy. Voilà pourquoi Rod Stewart a eu autour de lui souvent les plus belles Femmes sur terre. Mais Rodrigue, pour un gars de la génération X, ça faisait mal à entendre. C'était regrettable. Je m'excuse d'avance à tous les Rodrigue entre 43 et 53 ans du côté péjoratif que j'utiliserai ici.
Notre Premier Ministre Québécois, élu par 3 personnes sur 10 en province, est passé en mode Rodrigue. On apprenait, il y a peu de temps, que François Legault jouissait d'une confortable avance si les élections avaient lieux d'ici Noël.
Mais bon, on sait maintenant que les vaccinés mourront tous avant la fin de l'automne, alors Noël...ce n'est même plus un projet pour la majorité de la population, c'est ce que nous disent les profonds covidiots, alors ne nous en soucions pas.
Je me doutais que la pandémie, et les tâches extrêmes gouvernementales que ça allaient impliquer, avec insistance sur les trois dernières syllabes du mot gouvernementales, finiraient pat user notre boomer en chef. Dont je n'étais déjà pas un fan, me trouvant dans les 7 sur 10 qui ne voulaient pas de lui à la barre du Québec.
Il me semble extrêmement fatigué de ce très long 19 mois de gestion sanitaire. Et la vraie nature ressort parfois sous l'effet de la fatigue.
Le triste épisode "woke" auquel il s'est trouvé au centre a été une première grosse prise contre lui. En utilisant le mot, se voulant péjoratif (rester éveillé ne l'est jamais), pour décrier le chef de la seconde opposition Gabriel Nadeau-Dubois, Legault s'est non seulement placé solidement dans la peau du boomer dépassé par son époque; celui qui pourrait parler de "discothèque" au lieu de parler de bar, de "théâtre" au lieu de parler de salle de cinéma et se calant davantage le lendemain, il arrivait en conférence de presse, précisément pour réenligner son intervention, (dictionnaire en main?) et reconfirmer qu'il ne savait pas du tout utiliser ce mot qu'il ne comprenait pas, mais aussi il se rangeait du côté des conservateurs de la droite qui tentent d'en faire un mot péjoratif. Qui ont récupéré le terme maladroitement pour parler des extrêmistes de la gauche. Menant souvent à des gestes regrettables. Le triste cas Versuhka Lieutenant-Duval est un parfait exemple de ce que l'on devrait dire quand on dit "woke" pour insulter. Les élèves qui ont causé les vagues sont platement wokes.
Legault, sa définition du lendemain était "Woke, ça veut dire avoir honte de qui on est". On aurait pu titrer ensuite Papi ne comprend pas les internet.
Puis, il y a eu la journée nationale de la vérité et de la réconciliation, en hommage aux autochtones. Une initiative du Premier Minus Canadien Justin Trudeau, roi des wokes, selon plusieurs, le 30 septembre, un congé national pour les employés fédéraux. Au provincial, c'est François Legault qui devait choisir si les Québécois auraient congé à la mémoire des autochtones. Il a refusé en disant froidement, comme le putain d'homme d'affaires qu'il est, que ce n'était pas productif, que c'était une question de productivité. Difficile de faire plus mocheton. C'était bouleversant de froideur dans un jour plein de chaleur humaine.
Mais l'humain, chez les gens d'argent... ce sont des outils. Et vous savez moi, les outils...J'en fais des armes pour me défendre des gens d'argent. Des requins dans mes eaux.
Cette semaine était remis et commenté le rapport sur la terrible mort de Joyce Echaquan. Un nom que le Québec n'oubliera plus jamais. L'autochtone a filmé sa mort à l'hôpital, mais surtout l'atroce racisme d'infirmières qui, au final, ont commis des erreurs qui l'ont fait trépasser par erreur. Non pas sans l'avoir verbalement salie déshonorablement. Le rapport de cette semaine sur cette affaire parle de racisme systémique à la base de mauvais réflexes empreints de préjugés.
François Legault est donc arrivé, dès le lendemain matin, dictionnaire en main, pour nous lire l'étroite définition du racisme systémique.
Quel
Christ
de
Con.
Bien entendu il ne reconnait aucun racisme systémique au Québec. Autruche dépassée par son époque.
Je te propose la mienne, Rodrigue:
Deux cv identiques sont remis à un potentiel employeur. Identiques, identiques, les mêmes tâches, les mêmes qualifications, le même talent favorable pour servir une entreprise Québécoise. L'un porte le nom de Dupuis, l'autre de Muhammed.
Non, ça n'arrive pas, ici.
Dixit, Rodrigue.
53% des Québécois sont d'accord avec lui.
Mon cousin Karim, dont le père est d'origine tunésienne, a dû utiliser son nom du milieu, Nicolas, pour se dénicher un emploi.
Mon ami Kareem, est devenu Vincent pour aussi être finalement embauché à la hauteur de son talent.
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