jeudi 20 février 2025

Les Meilleures Fins de Films

Selon ce que j'ai vu, bien entendu.

Non je n'ai pas encore vu The Shawshank Redemption

Divulgâchis promis. 

Passez votre tour si vous souhaitez voir le film et vous garder la surprise. Je vais faire mon possible. pour ne pas tout le temps tout dire. 
Humblement, selon moi 15 fin de films assez parfaites pour moi.

Pourquoi 15? Aucune idée, en y pensant c'est le nombre auquel je suis arrivé. 

Citizen Kane. 1941.

À la fin de ce chef d'oeuvre du cinéma, des hommes liquidant les derniers éléments invendus d'une vente aux enchères suite à la mort du richissime Charles Foster Kane, jettent au feu une luge pour enfant sur laquelle est inscrit le mot prononcé en ouverture de film par le mourant Kane, sur son lit de mort. Un mot qu'on passe tout le film a tenter de comprendre l'utilisation de sa part comme dernier souffle. Cet homme qui semblait tout avoir avait été gravement blessé de l'intérieur, enfant, par ces parents, et cette luge, une blessure qui a teinté ses faits et gestes pour le restant de ses jours. Le jour de sa mort, Kane y est revenu. Bouclant la boucle de l'ultime blessure. Par la mort. Le brillant scénariste Herman J.Mankiewicz s'était fait voler enfant, un vélo chéri en se rendant à la bibliothèque, vélo que ses parents avaient refusé de remplacer pour lui apprendre une leçon. Lui brisant le coeur. Et colorant son enfance d'un côté sombre. Kane était un enfant blessé à vie. Y est retourné dans sa tête avant de mourir. Elon...non...je n'irai pas là...

Casablanca. 1942.

Dans le pays attardé que sont les États-Unis, dans les années 40, forcément moins progressistes que nos jours, enfin, pas tout le temps, il était interdit par la prude Motion Picture Production Code de montrer sur grand écran une femme quittant son mari pour un autre homme. En partie pour cette raison, il était impossible pour Lisa de quitter avec Rick, ancien amoureux de Lisa, aujourd'hui cynique et désabusé propriétaire d'un café dans la partie française du Maroc. Rick passe tout le film à se demander si il doit aider Lisa et son mari, résistant tchécoslovaque en pleine Seconde Guerre Mondiale. À se planquer des Nazis contrôlant Vichy. Et la main lourde sur Casablanca. Quand Rick prononce son discours qui tranche la décision de Lisa de quitter les lieux en avions avec son mari, malgré sa visible envie de vivre quelque chose à nouveau avec lui, Ingrid Bergman peint de ses yeux lumineux le visage du sombre Étatsunien. La petite marche finale entre Rick et son ami le capitaine français terminant le film avec "This could be the beginning of a beautiful friendship" a été prononcée par l'auteur des ses lignes plusieurs fois lors d'intéressantes rencontres cinématographiques où on en comprendrait la référence.   

Pyscho. 1960.

Tout s'y trouve dans les deux hyperliens. Hitchcock, au civil, était une ordure. Mais comme réalisateur, un véritable génie.

The Graduate. 1967. Je pourrais simplement vous mettre des hyperliens. Personnellement, cette fin sur un jeune couple nouvellement marié, 100% incertains à la fois du monde dans lequel ils plongent et de l'intérêt qu'ils ont l'un pour l'autre au fond d'un autobus a peut-être teinté inconsciemment ma non envie du mariage très jeune. 

The Planet of the Apes. 1968. Difficile de ne pas révéler la fin de ce film sans en brûler le punch. Voilà aussi pourquoi je ne vous parles pas de The Sixth Sense. Racontons simplement qu'il s'agit d'un film dystopique suggérant la conquête des singes, presqu'humanisés, sur les terriens qui se découvrent à leur merci. Le dernier plan, renfonçant le clou avec une subtilité magnifique pour 1968. 

The Godfather. 1972.

La famille Corleone est aussi fascinante que troublante. Ce chef d'oeuvre du cinéma n'est pas seulement l'exposition d'une famille mais le portrait d'un milieu qui en comprend 5, travaillant en parallèle de ce qui est légal en société. Magistral portrait de la Cosa Nostra qui clôt le film sur une porte se fermant face à celle qui y croyait encore un peu. Bon de premier au dernier plan avec une distribution phénoménale.

Cabaret. 1972. Écrivains, j'espère que vous écrivez en ce moment votre époque. Nous nous dirigeons mondialement vers un mur. Christopher Isherwood écrivait Berlin en 1939, quittant le nazisme menaçant et naissant alors. Le film raconte un cabaret mettant en vedette des expatrié(e)s et marginaux, dont les extraordinaires Sally, le maitre de cérémonie (Lisa Minelli & Joel Grey tous deus oscarisés pour ce film) dans la montée finale du nazisme qui mènera la guerre. Cet univers tordu underground se termine avec un plan tout simplement magique de Bob Fosse qui fait bouger sa caméra, vers la droite, avec les sons de ce qui se passe sur scène devenant difforme tout comme les images du décor sur scène où des miroirs déformants révèlent un public où des Nazis occupent la première rangée des rangs. Un film d'horreur se prépare. Formidable.

Au Revoir les Enfants. 1987. C'est la dernière ligne du film. Si vous commencer ce film qui se passe en temps de guerre, vous découvrirez de la beauté principalement. Et un plan final bouleversant. Dont on connait tous la suite dans la vraie vie. Débuts d'Irène Jacob en prof de piano. 

Cinema Paradiso. 1988. J'avais 16 ans quand j'ai vu ce film pour la première fois. J'étais dans ma première année d'université à l'étranger quand je l'ai vu la seconde fois. Dans la vingtaine quand je l'ai rattrapé de manière inattendue dans la nuit sur Télé-Québec. Je l'ai acheté en DVD. Parce que chaque fois, le gars, à la fin qui remonte les images censurées de gens qui s'embrassent pour se rappeler son ami de jeunesse projectionniste, Extraordinaire Phillipe Noiret, c'est moi. À la fin, il y a toujours l'amour. C'est quelque chose qui me reste toujours en tête. Si il n'y est pas. Il faut prendre la sortie. Je crois que c'est cette fin qui me fait trouver ce clip de 2011 des Augustines si touchant.    

Dangerous Liaisons. 1988. Ce film de Stephen Frears est aussi un chef d'oeuvre selon moi. Il était dur de rendre sur grand écran un film tiré d'un livre épistolaire, mais la distribution parfaite de Glenn Close, John Malkovich, Michelle Pfeiffer, Keanu Reeves et Uma Thurman, que je découvrais tous à 16 ans, n'a jamais quitté ma tête. La manipulation manichéenne...je crois que c'est à partir de là que j'ai compris que les gens sur terre n'étaient pas tous guidés par l'envie d'être la meilleure personne sur terre pour elle-même et pour les autres. Que le mal pouvait être dominant. Mais la fin, sans paroles, mais tout en sons, avec une Glenn Close étouffée par la honte...pure magie cathartique. Bravo à toute l'équipe de ce film. 

Se7en. 1995. La prémisse propose deux enquêteurs, un désillusionné vétéran à une semaine de sa retraite et une jeune recrue plus impulsive et idéaliste, Brad Pitt, qui confirme qu'il n'est pas que beau, mais peut aussi jouer aussi bien que le grand acteur qu'il côtoie, Morgan Freeman. La cinématographie gothique de David Fincher fera école et le film nous introduit aussi à une jeune Gwyneth Paltrow qui ne serait pas qu'amoureuse de Brad à l'écran, mais hors caméra aussi, ensuite. Ils doivent enquêter sur un tueur en série qui tue selon les 7 pêchés capitaux. La fin impose deux pêchés de manière spectaculaire et étonnante. Le film, qui avait été testé et confirmé "incertain de vraiment réussir en salle" sera au contraire 10 fois plus payant que ce qu'il aura coûté à tourner, en partie grâce à cette fin troublante.

The Usual Suspect. 1995. Kayser Soce. La fin nous le révèle. Tout juste avant, un plan, repris d'une scène plus tôt dans le film, où on comprend. en montage sonore, pourquoi ce plan avait été tourné en premier lieu. Qui nous aurait fait comprendre bien des choses. On a envie de revoir le film. Succès scénaristique si réussi qu'il sera oscarisé. Ambigüe et fascinant. Fabuleuse distribution aussi. Fin élégante et inattendue.

The Truman Show. 1998. Truman Burbank est un enfant non désiré à la naissance. Il sera alors adopté par une station télé qui en fera la vedette d'une télé réalité où toute sa réalité est scénarisé artificiellement et filmée par des milliers de caméras et retransmise en direct sur les télés. Réflexion moderne de l'allégorie de la cave de Platon invitant à explorer la frontière entre réalité et représentation et au pouvoir de la fiction entre manipulation et catharsis.  

Fight Club. 1999. Oui, vous avez bien vu le personnage joué par Brad Pitt 4 fois avant la première introduction officielle. À l'hôpital (et c'est pas pour rien), au groupe de support, au bureau et dans le vidéo de l'hôtel comme serveur. Ironique que ce film sur l'identité soit un des films les plus mal compris par les hommes (et surement quelques femmes) qui en voient une validation de leur statut d'incel. La fin est brutale de vérité.

Jojo Rabbitt. 2019. C'est ridicule, trois fois j'ai pleuré sur la beauté de la fin de ce film. La première fois, oui, ça peut faire du sens, je découvrais le film. mais les deux autres fois ? Je savais ce qui s'en venait. Cette comédie sur les jeunesse Nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale était un pari très risqué mais reste un chef d'oeuvre en ce qui me concerne. Forcément il offre des moments d'horreurs, c'est la guerre. Ça aussi ça saisit quand on vous faire rire et que vlan ! on vous rappelle les trahisons de la guerre. Mais cette fin. avec la musique de mon artiste préféré, et qui reste pleine d'espoir, me bouleverse chaque fois. Faudrait que je le réécoute une 4e fois voir si la larme va encore couler devant la beauté du moment. 

Je crois pour la plupart ne pas avoir divulgâché la fin.

Je vais même m'en acheter deux. Peut-être trois

Avec des sous qui me restent, reçus à ma fête. 

On ne sait pas comment finira le film d'horreur grotesque dans lequel nous sommes tous plongés actuellement. Espérons que sortira vainqueur le bien.

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