25 années (de maturité?) Musicales

 Aaaaaaaah 2025!

Jamais on aurait imaginé avoir l'impression d'être dans un mauvais gala de lutte tous les jours où tout reste difficile à croire, tellement c'est grossier.

Il est donc important de continuer de se divertir. Ceux qui me connaissent savent que mon refuge préféré sont le triumvirat Lecture, musique, film. Pour me garder équilibré aussi. Inspiré d'un ami avec lequel j'ai fait l'exercice pour le fun, on s'est envoyé nos 25 albums préférés des 25 dernières années. 2000, serait le premier 23 mois de ma personne maintenant père. Et quand je regarde mes albums préférés sur cette période, je notes des choix forts différents les uns des autres.

7 Albums d'auteures compositrices interprètes. 7 albums de Québécois d'origine ou d'adoption.  6 albums dont au moins un morceau, sinon tout un album, est chanté dans une autre langue que l'anglais. Jamais deux fois le/la même artiste. Enfin, c'est faux. L'intense Julien Baker s'y retrouve en solo, et au sein de la formation Boygenius composée de Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridgers. Sur deux années différentes. Et Richard Reed Perry est membre d'Arcade Fire, et apparaît aussi en solo. 

Allons-y, j'en aurai long à dire si j'ai aimé. Le meilleur album dans mes oreilles personnelles pour les 25 dernières années:

2000: Stories From the City, Stories From The Sea de PJ Harvey. Je suis fan et amoureux de l'Australienne depuis la première heure. Elle atteint le sommet de son art avec cet album selon mes goûts. 

2001: Is This It ? de The Strokes. Leur son croisé des Stooges, Lou Reed, Velvet Underground en ont vite fait des chouchous de la critique. Mais on les attendais aussi car ce sont des fils de gens de l'industrie qui ont eu accès aux studios assez tôt. Des enfants de la balle. Mais ces guitares...un délice. Ça existe encore des nouveaux bands ? 

C'étaient leurs premières vannes. 

2002: Turn on The Bright Lights d'Interpol. On pourrait toujours se demander combien de mots seront écrits avant que les mots Joy Division se lisent. Ici, 14. Oui, il a un timbre de voix qui peut y être associé. Oui, les guitares flirtent vers l'underground, mais aussi le shoegaze. Tendu, gris, rock, alternatif. J'adore. Quand je les ai vu et entendus en première partie de U2 à l'hippodrome de Montréal, j'étais l'homme le plus comblé sur terre.     

2003: O de Damien Rice. L'album qui a lancé ma chronique Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable en 2011 (écrit à la bibliothèque l'écoutant). Et par défaut qui a donné naissance aux deux autres sur la littérature et le cinéma, mensuellement. L'Irlandais offrait quelque chose de si près de mon sang irlandais que j'ai surconsommé. Avec la même intensité que ses livraisons vocales. J'adore encore. J'adore tout ce que je vous présente, encore. Folk.

2004: Franz Ferdinand de Franz Ferdinand. Outre Polly Jean en ouverture, les 4 albums suivants sont des premiers efforts de la part des artistes impliqués. On ne peut pas dire que je n'explore que du déjà exploré. La curiosité peut être une telle qualité. Franz me plait beaucoup. En spectacle, on s'échange même tous les instruments quelques fois, j'en ai été témoin. J'adore leurs morceaux européanorock. 

2005: I'm Wide Awake, It's Morning de Bright Eyes. Quand j'ai découvert (par hasard) Connor Oberst, j'ai découvert un frère dont je partages les sensibilités et expériences. Ses textes me parlent. Sa musique danse sur mon tempérament. Je suis grand partisan de ce petit gars du Nebraska.  

2006: Fixer le Temps de Dumas. Petit gars de Victo comme moi, j'ai vite été branché sur ce qu'il offrait. On voit une parenté avec Bowie. Aérien par moments, toujours mélodique. Le mot "ensemble" est le mot le plus répété dans les paroles de ses chansons. Il sait choisir les bons mots. Et les bons sons. Tout le temps. Qu'il essaie de fixer.

2007: In Rainbows de Radiohead. Album parfait selon moi dont tous les morceaux se retrouvent sur ma liste de lecture du band (tout comme ceux de Kid A), j'aime beaucoup ces bands qu'on voient évoluer avec audace. Mais il faut savoir viser juste. Radiohead, Thom. Johnny, The Smile, me rejoignent tout le temps.

2008: Vampire Weekend de Vampire Weekend. Charmantes mélodies, fameuses harmonies, croisement de ska, musique de chambre, reggae, rock du champs gauche, college pop. Parfois presque Beach Boys, parfois plus près de The Who. Oxford Comma, à elle seule, est une de mes chansons préférées à vie.

2009: Bringing Down The Horses de The Wallfowers. Second effort du band du fils de Bob Dylan et quand on a un tel nom à trainer, il est toujours plus difficile de se faire un prénom. Mais il y arrive ici avec quelque chose d'à la fois très americana et très 2009. 

Vieillit bien ce style.  

2010: The Suburbs d'Arcade Fire. Cet album a joué plus d'un an dans ma voiture. Moi qui habitait la banlieue, ça a fait beaucoup écho. Je ne suis pas le seul à avoir aimé, ils ont gagné album de l'année aux Grammys. Un band d'ici !!! enfin en partie du Texas originalement mais qui ne pouvaient pas exister sans leur passage à l'Université McGill. Enregistré à Farnham. Indie rock baroque que je suivais depuis leurs débuts. Vu 3 fois en show.  

2011: Born To Die de Lana Del Rey. Bon oui, l'album est sorti en janvier, mais depuis l'automne on avait Video Games. Qui m'avait beaucoup plu. L'album me plaira davantage. 

2012: Une Version Améliorée de la Tristesse de Peter Peter. Je ne me rappelle plus comment j'ai découvert cet artiste de chez nous, mais je ne l'ai jamais regretté. J'ai écouté cet album très longtemps et ai même acheté son premier avant celui-là.  On achetait encore des CD alors. Belle sensibilité. Très chez nous. Pop le fun.

2013: Dommage Que Tu Sois Pris d'Avec Pas d'Casque. Non je n'étais pas nécessairement parti sur une lancée Québécoise, la grande majorité de ce que j'écoutais était anglophone. Stéphane Lafleur, j'ai tous ses films. Qui me parlent directement. Ces albums sont aussi bien écrits que ses films le sont. Chaque ligne me donne envie d'écrire une chronique. Si c'est pas être inspiré de quelqu'un ça...Stéphane, au privé, serait un ami.

2014: Super Taranta ! de Gogol Bordello. C'est un ami qui m'a fait découvrir ce band Urkainien tout à fait fantastique que j'ai vu 3 fois en spectacle, dont une fois aux États-Unis avec cet ami. Ils sont spectaculaires en spectacle. Et sur disque. J'ai rétropédalé mais j'avoue, moins j'ai suivi après cet album, leur plus chanté en anglais. Ce qui me fait tout de même une extraordinairement intéressante liste de lecture d'1h34. Croisement de Parliament/Funkadelic, The Clash et Jimi Hendrix, ils me plaisent beaucoup.

2015: Carrie & Lowell de Sufjan Stevens. Ayant connu le deuil de sa mère trois ans avant, c'est le coeur sur la main et avec beaucoup de sensibilité sentie que l'ovni Sufjan chante la dysfonctionalité de sa famille décomposée dès sa première année de vie. Sensible folk. Impression de rêve.

2016: En Cavale de Pomme.  Que ce soit Pomme la chanteuse, Pomme la plume, Pomme l'actrice, Pomme la femme, elle me plait énormément. À son âge (20 ans alors) elle était capable de très beaux textes. L'est toujours. Installée au Québec depuis. Très agréable. Avec les autres aussi.

2017: The Ooz de King Krule. En 2016, j'achètes mon tout dernier CD. Cet album de ce jeune zoo kid roux de Southwark, Londres, sera mon premier téléchargé sur un téléphone. Du Costa Rica en plus. Et comme j'adore, l'expérience dans la nuit noire du portique de l'hôtel, est magique. Cet album, punk jazz, hip hop, darkwave, trip-hop, post punk restera longtemps sur mon téléphone. 

2018: ? de XXTentacion.  C'est mon fils qui me fait découvrir ce rappeur qui mourra la même année prématurément. J'aime ces crescendos. Et moi qui n'est pas versé vers le rap, je le trouve plus mélodique que rappeur. Intense avec des morceaux aussi courts que sa vie le sera, mais très intéressant.

2019: The Ballad of The Runaway Girl d'Ellisapie.  Je suis irlandais de mon père, mais autochtone de ma mère. Atikamekw. Ellisapie me bouleverse avec son album cette année là. Dès le premier morceau, j'étais avec elle. Elle m'a même ému en voiture sur un morceau chanté en inuktitut. Touchant.

2020: Quiet River of Dust Vol.2 de Richard Reed Perry. Le multi-instrumentaliste avait offert un premier album plus world beat psychédélic pop, ici il livre plus folk ambient et ça me rejoint directement. Trois morceaux successifs plus particulièrement que j'ai écoutés et réécoutés presque tous les matins dans ma nouvelle job de bureau, seul au travail avant l'arrivée des autres. 

2021: Little Oblivions de Julien Baker.  Quand je travaillais dans un magasin du centre ville de Montréal, en plein coeur du village gai, je m'entendais naturellement bien avec les homosexuelles de l'endroit. Pas étonnant, sexuellement, on désirait le même sexe. Julien me rejoint par son intensité. Je la retrouverai plus tard avec deux amies, et des trois elle reste ma préférée à laquelle je retourne le plus souvent.

2022: The Dream de Alt-J. Souvenirs chauds et crimes froids sont au menu pour ce trio harmonieux dont je m'en veux de ne pas avoir assisté à leur spectacle au Festival d'Été de Québec quand j'en avais la chance. Rappelant parfois Thom Yorke en solo, chaque morceau est structuré originalement et il y a une certaine élégance dans la voix des gars qui me plait beaucoup.

2023: The Record de Boygenius. Julien Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridgers passaient non seulement leur temps à se croiser dans les différents festivals en s'admirant mutuellement, mais les plateformes de musique ne cessaient de les recommander les unes aux autres, ils ont donc eu envie de tenter de voir si, ensemble, elles étaient capables d'aussi bien que lorsque seules. Elle gagneront la chanson de l'année aux Grammys. Et leur album est tout simplement très très agréable.

2024: Tiger's Blood de Waxahatchee. Ce timbre de voix me charme complètement. Et j'ai toujours l'impression d'entendre R.E.M. version femme. Même type d'americana folk, jangle pop. Très charmant et pas du tout ennuyant. Spotify ne devrait jamais me dire qu'elle jouera en spectacle près de chez moi. Les États-Unis, ce n'est pas si près de chez moi. 

Et de toute manière, ce sont officiellement des ennemis promis pour au moins 4 ans.