samedi 25 mars 2023

Saisons/Trahison

Au Québec d'Amérique, et au Canada d'Amérique, mais moins en Colombie Britannique, nous avons la chance de vivre pleinement 4 saisons très différentes les unes des autres et nettement découpées climatiquement de part et d'autres. Nos trimestres sont très variés métérorologiquement et jeudi, jour international des météorologues, on confirmait que le Canada d'Amérique, l'Amérique continentale en fait, était l'eldorado des férus de météo. Il a vraiment de tout en météo pour s'y amuser.

Nous avons l'été, de fin juin à mi-septembre, saison que je méprise un peu car la molesse et l'innefficacité s'y installent facilement. Les entreprises font souvent finir leurs employés autour de midi le vendredi, ce qui s'explique mal. Les vacances entre employé(e)s sont un casse-tête qui désorganise ou une guerre fratricide entre collègues. "Ouin là c'est parce que c'est l'été..." devient un argument acceptable pour expliquer l'incapacité de répondre à des besoins. 

La musique, les films, la télé, la radio devient "acceptablement" nettement plus de mauvaise qualité. Les gens pensent soudainement que c'est raisonnable d'investir l'été de beaucoup plus de bruits tout le temps. Que tout le monde veut entendre ta musique ou voir ta poitrine de mâle. Ou voir son chien courrir sur ton terrain. Le Q.I. collectif semble baisser de plusieurs degrés tout naturellement et les gens ne s'en soucient aucunement. Tant que c'est possible de prendre son cocktail en fin de journée sur le patio autour de la piscine et faire son show au BBQ (qui n'est pas un plaisir pour moi, non plus). 

Je suis casanier. Donc l'été, je dois encaisser les multiples "Il fait tellement beau dehors, pourquoi rester en dedans?" qui n'est jamais un argument de rien pour moi. C'est comme mes cheveux. Je me les arrange le moindrement le matin, et quelques fois, je dirais "Tiens ? ils sont beaux aujourd'hui". Je sortirai dehors si j'en ai besoin et si il fait beau, ah ben tiens, il fait beau! Sans plus. Je pourrais étirer mon passage dehors. Ça se fera tout seul. Autochtonement Naturellement tout seul. Mais une mauvaise météo devra être franchement très très mauvaise pour m'empêcher de quoi que ce soit. Peu m'est conditionné par la météo sinon les randonnées sur l'eau et ses vents. 

Je souffre aussi davantage de la chaleur que du froid, mais ne trouve jamais fâcheux ce dégarnisssement vestimentaire que la saison, qui peut être caniculaire, impose parfois. Je comprends bien le ralentissement qu'on souhaite l'été qui vient souvent se frotter à des accélerations pas toujours compatibles. Il est toutefois anormalement attendu d'aimer l'été comme il est anormalement attendu de penser que les vendredis au travail, sont toujours légers. Le vendredi est ma plus lourde journée de la semaine. 

Il est facile de comprendre ce qui plait l'été, saison associée, aux vacances. Le soleil peut être permanent, longtemps. Les plages peuvent être aphrodisiaques et fières. Les lacs, très investis, pas toujours proprement. L'été a quand même bien des agréments. L'expositon de la peau peu exciter. Mais est-ce toujours sain ? Enfin...

L'été est suivi de l'une de mes deux saisons préférées: l'automne. Les couleurs de l'automne sont formidables. L'automne, les feuilles sur les arbres donnent un fameux spectacle coloré. L'orange est ma couleur préférée, je suis largement servi. Même les tenues vestimentaires sont d'un charme fou pour mon oeil. C'est la saison des rentrées, au travail, dans les écoles, le début des saison de hockey, les séries du baseball majeur, le début du football américain. les artistes lancent leurs oeuvres en fonction de Noël, les cinéastes en fonction des Oscars. La qualité rehausse. Après avoir fait l'étoile sous le soleil et avoir laissé carboniser nos cerveaux pendant l'été au soleil ou sur le gril, tout se remet sur le comptoir et les ronds de poële sont allumés. C'est une saison allumée que celle du mois des morts. La vie m'a été extraordinairement bonne en automne c'est étourdissant. Tout ce que j'ai eu de bon dans la vie est issu de l'automne. Mes deux enfants y ont été cuisiné avec celle que j'y ai aussi rencontré en automne il y a plus de 30 ans et qui a volé mon coeur pour toujours. Tous mes emplois pertinents y ont aussi démarrés. 

L'automne est un gamechanger pour moi. Et pour l'oeil, un chef d'oeuvre. Là, je sors dehors parfois en raison de la saison.

L'hiver, encore plus. Tous mes sports préférés s'y trouvent. J'y suis né. Je marche l'hiver comme c'est interdit de le faire. Souvent seul, mais jamais seul aussi, grâce à mes air pods (Avec Elvis Costello hier). Je ne souffre aucunement de l'hiver, ce qui n'est pas attendu de tout le monde qui me disent "Il neige...on est tu tanné hein ?" ce qui me force à dire beaucoup trop souvent " Moi j'adore l'hiver" comme si je voulais simplement contredire platement. Ce qui rend les plaintifs messages du beau-pêre particulièrement lourds quand il se plaint tous les jours de la neige. Mais bon, la poésie blanche n'est pas pour tous. Je le comprends aussi. Je ne souffre pas du froid, mais je suis rare comme ça.

Puis...il y a le printemps...

Le printemps au Québec d'Amérique est comme nettoyer apès un terrible dégât d'eau. Ou encore suite à une invasion de domicile où on aurait tout sacagé à l'intérieur. Tu ne veux qu'oublier ce qui s'est passé, mais les signes de destruction sont partout autour. Dans le quartier Juif de Boisbriand la neige fond et on découvre des jouets et des poussettes enfouis depuis décembre. Peut-être même un cadavre. Le printemps ici est une promesse de soirée romantique débutant avec un sévère coup de pieds dans les couilles. Le printemps ici est une promesse brisée. comme la vie l'a été pour Ian Curtis, Kurt Cobain ou Dédé Fortin dans la même saison. 

On a la promesse de fleurs et de beauté et on a le lendemain de brosse de l'hiver à la place. Le printemps ici est un mensonge. C'est pas l'été, c'est pas l'hiver. 

Le Québec d'Amérique a 4 saisons bien découpées: été, automne, hiver, et trahison. 

C'est le printemps depuis lundi, ici.

Ce fût aussi de mes pires semaines au bureau. 

Heureusement qu'il y avait autre chose passé 15h et avant 6h le lendemain matin. 

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