Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais toutes les paroles, toutes les notes, toutes les nuances, tous les arrangements, tous les sons, bref ces 4 albums sont de mon ADN.
Par ordre de création:Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi, qui, en arabe, veut dire Je t'aime.
Musique, je t'aime.
CHET de CHET BAKER1956. Chet Baker lance un album appelé Chet Baker Sings. Effectivement, le joueur de trompette californien chante et s'accompagne de sa trompette sur cet album. C'est la première fois qu'il ose et ce ne sera pas la dernière. Il est très adroit au chant. Sa voix est douce, feutrée, il est si adéquat qu'on ne sait plus si c'est un chanteur qui joue aussi de la trompette ou un trompettiste qui chante aussi, parfois.
Partageant son temps entre l'Europe et les États-Unis, ce qu'il fera toute sa vie, surfant sur plusieurs étiquettes, et surtout consommant allégrement ce que le jazzmen consomment déjà beaucoup et ne cesseront pas de faire encore au moins 10-15 ans, (et encore plusieurs musiciens de nos jours) il s'auto-détruit d'intoxications volontaires. Mais pour le moment, il se gère bien quand même. Entre 1955 et 1959 il apparait sur pas moins de 14 albums. Son nom toujours bien en évidence. Ce n'est pas que l'âge d'or du jazz, aux États-Unis, et bientôt presque son chant du cygne aussi avec l'arrivée des Beatles, c'est pratiquement le sommet de l'art du trompettiste crooner. J'ai 20 ans, peut-être moins quand je mets la main, puis l'oreille sur cette cassette de Baker. Je ne le connais ni d'Eve, ni d'Adam. Entre 3,99$ et 5.99$, le risque n'est pas grand. Au secondaire, il n'y a donc pas si longtemps, j'étais parmi les 3 trompettes du Stage Band. J'ai l'instinct de vouloir y prêter l'oreille. De plus, je trouve la pochette charmante. Pas aussi sexy que d'autres ou que la 34ème seconde du video de Sheena Easton pour Strut, mais il y a un certain romantisme à la couverture de la cassette.En 1959, Chet fait une avant-dernière session pour l'étiquette Riverside. Qui sera entièrement instrumentale. Parfois il chante et s'accompagnant. Parfois il ne fait que jouer sa trompette, parfois il croise un peu des deux, ici, il ne fait que faire entendre sa trompette. L'équipe qu'il réunit autour de lui est toutefosi formidable. Je ne le sais pas encore car je ne suis pas encore très féru dans le jazz. J'y ai été dirigé par le grunge que je détestes alors et j'ai davantage glissé vers Portishead, Madeleine Peyroux, Tom Waits, Massive Attack, Blue Rodeo, Tricky, Gavin Friday ou Goldfrapp.
Baker s'adjoint les services des précieux Pepper Adams au saxophone, Bill Evans au piano, Kenny Burrell à la guitare, Paul Chambers à la basse, Connie Kay et Philly Joe Jones à la batterie. Le trio rythmique Chambers/Evans/Jones est alors connu pour son travail auprès de Miles Davis à cette époque. L'album contient 9 standards et une composition originale de Baker. La sax bariton de Pepper Adams brille sur cet album. Le piano est aussi très bien utilisé. Le phrasé du jeu de trompette de Baker est l'un des plus mélodique. Mais à la fois aussi, l'un des plus simples et agréable. Pas agressant du tout. Plus versé vers la ballade que vers le be-bop, le ton de l'album rend justice à cette pochette qui inspire la tendresse amoureuse. Kenny Burrell et lui se complètent merveilleusement. Herbie Mann, à la flûte, n'est pas fâcheux du tout.Aussi cool que les sons de cet album peuvent être, si vous écoutez par pleine chaleur, vous sentirez de la soudaine fraicheur. En contrepartie, si votre coeur est froid, vous sentirez une rassurante chaleur l'envelopper. Le sous-titre de cet album est The Lyrical Trumpet of Chet Baker. Sophistiqué.
Pour amateur d'ambiance feutrée, de cuivres, de jazz, de romantisme, d'instrumental, de trompette, de balades, de coll jazz de la côte Ouest, d'impressions amoureuses par nuit sans électricité.
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