lundi 13 décembre 2021

Femme, T'es Mon Égale


Quand cette enseignante, la seconde à enseigner, déjà, au même groupe de jeunes de troisième année, qui était appréciée, oui, a été relocalisée dans un autre rôle cette semaine, en raison de son port du voile, je n'ai absolument rien trouvé de grave là-dedans. 

Elle n'a pas perdu son travail, elle fait autre chose de plus discret. Plus à l'abri des regards. Elle est, en quelque sorte cachée. Voilée, justement, du regard d'autrui. Cancellée dirait certains. Contrairement à plusieurs, je ne suis pas du tout contre la culture de l'annulation. Les gens ont crié au facile racisme, à l'application zélée de la loi 21, à la discrimination, à la connerie. 


Quelques petites choses sont omises dans tout le marmottement. Il existe un manque criant d'enseignants de toutes sortes qui seraient autour de 30 000 à travailler sans en avoir la licence. Les élèves en font déjà les frais. Ce problème ne date pas d'hier. Ma fille en a été victime au primaire, en 5ème année particulièrement, où elle a eu une enseignante les deux premières semaines, une autre ensuite, qui était enceinte, qui a donc dû quitter après quelques mois, puis une candidate gagnante d'Occupation Double qui n'avait pas le talent pour enseigner, du moins, le français bien accordé. On prend parfois un peu n'importe qui, dans l'urgence et le désespoir. Je ne dis pas que c'est ce qui s'est passé avec l'enseignante voilée. Mais c'était déjà la deuxième en seulement 4 mois. Ce groupe de troisième année est en voie de faire les frais d'un système qui peine à se gérer avec stabilité, il y a lieu de s'inquiéter là, d'abord. 

Quand l'enseignante a été placée dans un autre rôle, peu l'on relayé ainsi. Ils ont été des tonnes à comprendre "perdre son job" comme dans "ne travaille plus".  Elle travaille toujours, ailleurs. Le drame est déjà légèrement plus écrémé. 

"Où est le mal? Pensez vous qu'elle sera si toxique?"

 Un peu, oui. Ce qu'elle expose, avec un voile, c'est une soumission. Le port du voile, à mes yeux, reste mal avisé à sa base. On a beau me dire que c'est parfois des choix esthétiques, des choix personnels, des valeurs culturelles, c'est envelopper la raison pour laquelle il a été créé depuis la nuit des temps. Masquer ce cheveux qui pourrait exciter un autre homme que le sien. C'est déguiser et occulter l'idée qu'il faille accepter que l'homme, avec le plus petit des H est une bête incontrôlable qui ne pourra jamais gérer ses pulsions sexuelles. Je ne suis pas du tout partisan de cette conception de la vie. Homme, apprends à te gérer. C'est plus que faisable. 


C'est aussi suggérer, de manière subtile et pernicieuse, que la Femme ne serait pas l'égale de l'homme. Ce qui est encore plus contre nature pour la construction de ma personne. 

On est passé. en peu de temps, de Femmes qui devaient demander la permission à leur mari afin de s'ouvrir un compte en banque, de Femmes qui n'existait oralement pas du tout comme  MMe Lucien Chabot, simplement identifiés par leur mari, à Femmes qui peuvent diriger l'électricité de tout le Québec, devenir Première Ministre, patron d'entreprise, peut-être même, bientôt, directrice gérante d'un club sportif de la LNH. Présenter moi ça comme ça vous chante, je ne peux voir que du progrès. 


J'ai été élevé, sans rigueur sur la chose, ça coulait naturellement ainsi, avec la plus pure égalité des chances entre mes soeurs et moi. J'en ai 2 plus jeunes. de 13 et de 43 mois. Quand j'ai fait de la gymnastique, c'était les trois ensemble. Du plongeon/de la natation, les trois ensemble. Du baseball, avec une de mes soeurs, la petite dernière (trop jeune) était aussi dans l'équipe.  Batgirl (ramasseuse de bâton) dans son petit uniforme de baseball et tout. Quand mes deux soeurs ont fait du patin de vitesse avec la soeur d'Ariane Moffat (Stéphanie), Nathalie Lamber, Sylvie Daigle et Isabelle Charest, je jouais alors au hockey organisé. Je pratiquais avec elles afin de perfectionner mon coup de patin qui m'a fait me démarquer formidablement. NOUS ÉTIONS ÉGAUX. Les chances étaient les mêmes pour tous. Personne n'était moralement supérieur à l'autre. Personne ne l'est resté dans ma conception du monde.


C'est exactement là que ce situe mon aversion du voile. Tu le portes, tu accepte que le sexe opposé soit immature. C'est de la régression de partout. Du côté des deux sexes. Je n'arrive même pas à imaginer la communauté Trans, queer ou homosexuelle dans ces cultures, qui sont forcément plus que réprimées. 

Je n'y vois que du recul. L'enseignement, arrêtez-moi si je me trompe, c'est de l'avancement, non?


Je ne trouve pas souhaitable de voir des Femmes s'exposer à des futures Femmes, et à de futurs hommes, comme celles qui doivent faire les concessions de présentation publiques.

Femme de partout dans le monde, t'es mon égale.

Et parfois même, ma supérieure.  


Ton symbole de soumission n'est pas un atout en ce qui me concerne. Mais tu feras bien ce que tu veux, c'est encore et toujours ton corps à toi.  Porter le voile implique un sexe qui ne le porte pas. C'est déjà moins toi.

Mon égale.   

Mon infernale égale.

Ma totale égale.

Ma charmante égale.


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