Brian Duffy (qui se fera appeler Jet Black) est batteur. Homme d’affaires dans la trentaine, il sera, entre autre propriétaire du Jackpot, qui sera aussi accessoire aux premiers efforts de spectacle des Stranglers. Il décide, après avoir été batteur pour les autres dans les années 50 et 60, de se partir son propre band. The Guilford Stranglers ,en 1974.
Jean-Jacques Burnel, dont les parents sont Belges d’origine, est à la basse, même si gradué en musicien classique. Hugh Cornwell est à la guitare et à la voix. Dave Greenfield vient les rejoindre en 1975, comme claviériste. Ce dernier est indispensable au son du band. Mais comme personne ne vient de Guilford, on finit par laisser tomber la géolocalisation du nom du groupe.
Cornwell était un joueur et un amateur de Blues. Black un batteur de jazz. Burnel, un musicien classique qui avait joué avec des orchestres. Greenfield avait joué dans des bases militaires, en Allemagne. Ensemble, ils se tricotent un univers de rock psychédélique inspiré des Doors et de The Music Machine. Dès 1976, on les associe au naissant mouvement punk. Ils ouvriront pour les Ramones et pour Patti Smith. Très inspiré, on lance les trois premiers albums sur une période de 13 mois. On ne comprend pas complètement leurs textes, les qualifiant de sexistes et racistes. Toutefois, le band se défend en disant que justement, ils se moquent des racistes et des sexistes. L’ironie est très Monthy Python et ce ne sont pas tout le monde qui saisit d’emblée. Ils aiment baigner dans l’absurdité. Ils se développent une bonne base de fans en tournée, mais leurs relations avec la presse resteront toujours tendues. Burnel, un amateur d’arts martiaux, frappant le journaliste Jon Savage lors d’un événement promotionnel n'aidera en rien.
En 1978, afin de remercier ceux qui les aidaient à percer, Les Stranglers font trois spectacles surprises pour leurs fans, à New Barnet, Hammersmith et West Kensington. En voulant se donner en spectacle à l’université de Surrey, on en arrive à une entente que ce sera ouvert à tous, pas juste aux élèves du campus universitaire. Ce ne sera pas respecté le soir du spectacle. Le groupe arrête de jouer en plein spectacle, dès le début et quitte les lieux. À la fin des années 70, le band est en tournée au Japon à deux occasions. Y développant aussi, de nouveaux fans. Et de grandes amitiés. Ils seront de rares bands de blancs parmi les Asiatiques à cette époque.
En 1979, un de leur deux gérants, leur suggère de se séparer (!?!) car il a l’impression que le band a perdu sa direction musicale. Le band le limoge. Mais Burnel et Cornwell lanceront tout de même des albums solos. Et à partir de maintenant on produit soi-même les albums. Le band n'est pas sans direction mais offre un quatrième album qui sera un risque important. Un album complexe et plus mélodique. Une distanciation de leur côté agressif des années précédentes. L’album ne sera même pas lancé en Amérique. On préfère lancer une compilation qui sera toutefois tout aussi bonne pour leur visibilité, la compil les présente avantageusement dans les ventes. Il s’agit du meilleur de 4 premiers albums en un seul.
On choisit d’explorer les liens entre la religion et les extra-terrestres pour l’album suivant. C’est toutefois ce qui suivra qui rétablit l’équilibre avec la critique et qui pique la curiosité publique. En Amérique, une nouvelle compilation tente de capitaliser sur le nouvel intérêt autour du band. En 1983, on offre maintenant un son influencé par l’Europe, de la guitare acoustique et de la batterie électrique. L’année suivante, je découvre personnellement le groupe pour la première fois avec un de leur single faisant la promotion de leur 9ème album. Étrangement, c’est en Océanie que le groupe obtient le plus de succès. Leur album suivant sera fortement influencé de l’Australie. Cet album sera l’unique album à atteindre les meilleures ventes en Amérique du Nord. En 1990, on lance le dernier album avecHugh Cornwell qui n’arrive plus à s’entendre avec Burnel.
John Ellis, guitariste qui avait toujours été autour du groupe, et avait accompagné en tournée prend le poste de Cornwell, pour les 4 albums suivants. Burnel et lui alternent pour le chant, jusqu’à ce qu’on engage Paul Roberts, au chant.
En 2000, Ellis quitte est en remplacé par la guitariste Baz Warne. On lance un nouvel album, suivi d’une tournée. Mais Roberts quitte le band en 2006. Année de parution d’un nouvel album où Warne et Burnel se partagent le tour de chant. On veut le son plus punk, mais on propose aussi du country. La santé de Jet Black décline et il doit être remplacé par moments.
Avec 16 albums en banque, on a du matériel à offrir en tournée et on se nourrit principalement de cela à partir de 2010. En 2012, on lance un nouvel album avec une pochette qui montre à nouveau leur côté subversif. Humour noir.
Jim MacAulay est le remplaçant le plus régulier de Jet Black, jusqu’à ce qu’il le remplace en permanence, dès 2018. Dave Greenfield décède la Covid19, en mai 2020.
Il avait 71 ans.
The Stranglers, en trio, Burnel, Warze, MacAulay, lance son 18ème album le
10 septembre dernier.
Il me semblait de circonstances de vous parler d’étrangleurs harmonieux après ce week-end d’Halloween.
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