mardi 23 novembre 2021

Fumeur Dans un Espace Non-Fumeur


Il y a ce resto-bar très près de chez moi, 15 minutes à pieds, 2 minutes en voiture, qui s'appelle Le Rossignol. 

C'est en fait un resto-bar/spectacle car on y présente aussi des artistes. Il est situé au coeur du quartier industriel et je me suis souvent demandé comment il faisait pour survivre. C'est assez fâcheux un bar, un resto, un lieu de spectacle, où la possibilité de s'y rendre à pieds est inexistante. Il y a même une terrasse pour y manger dehors, assez généreuse, mais pour y avoir vue sur quoi? une sortie d'autoroute, une rue active. Pendant la pandémie, je les ai trouvé impressionnant, ils avaient choisi de sortir leurs artistes sur la dite terrasse, on pouvait voir, certains soirs le chansonnier au micro, et se sont servi exclusivement de la terrasse. Tricotée prévention Covid19. Et je suis resté surpris de voir que c'était pas mal rempli.

Dans 4 jours, ils reçoivent celui qui se dit humoriste, Guy Nantel. Lui, m'impressionne beaucoup moins. 


Nantel est un ancien candidat de la Course Destination-Monde, un émission de télévision Québécoise assez formidable qui envoyait des jeunes partout dans le monde, caméra à l'épaule, qui devaient pondre chaque semaine quelque chose de leur coin du globe, émission qui a sévit entre 1988 et 1999 et qui a fait naître aussi publiquement l'animateur radio Patrick Masbourian, les réalisateurs Phillippe Falardeau, Ricardo Trogi et Denis Villeneuve, entre autres personnalités. 


Nantel avait gagné l'édition de 1993-1994. Ce qui est tout à son honneur. Les gens étaient restés surpris de son choix, par la suite, de réaliser son vieux rêve de devenir humoriste. Enfant, il lisait les textes que son père, chauffeur de taxi, envoyait aux différentes émissions d'humour (qui étaient toutefois refusés). Ça lui a donné envie du monde de l'humour. 

Mais Nantel, comme humoriste, a beaucoup, surtout à ses débuts, expliqué qu'il faisait de l'humour social à la Yvon Deschamps. Avec des provocations volontaires afin de susciter le dialogue. Pour moi, c'était déjà un double-irritant (léger). N'est-ce pas absolument TOUS les humoristes qui se soient réclamé(e)s d'Yvon Deschamps? il pêchait alors par grand manque d'originalité. PIRE, il devait expliquer ce qu'il faisait. Ce qui reste toujours, comment dire, malaisant. Nantel cultive le malaise. Mal. 


Avec le temps, il a écrit et performé des spectacles sur scène avec des succès variables, il a connu des succès sur le net avec des vox pop où les montages de réponses irréfléchies faisaient rire, mais qui n'étaient jamais complètement honnêtes. Le vox pop est à la pertinence ce que l'astrologie est au destin. Une envie de croire, même si c'est n'importe quoi. 

Nantel ne m'a jamais impressionné de son jugement. Encore moins quand il s'est présenté comme ardent défenseur de Mike Ward dans toute la cause impliquant ce dernier et Jeremy Gabriel.


Il y a de ces gens qui se positionnent et qu'on dirait que chaque fois, ils n'activent pas les bons boutons chez soi. 

Guy Nantel est un de ses gars-là pour moi. Je le suis assurément pour certaines personnes. On l'est tous pour quelqu'un. À mes yeux, mes oreilles, ma tête, Guy Nantel est moins bougie d'allumage qui ferait renaître de bons échanges qu'agressant fumeur dans un espace qui ne l'est pas. Toxique, d'une certaine manière. Pas complètement sain.


La semaine dernière, il faisait encore quelques vagues d'eau sale dans un segment de ses échanges en capsules web, avec des personnalités d'ici, qui ont aussi, principalement pour objectif de mousser les ventes de son dernier livre. Livre qui traite de sujets offensants. Souvent des sujets qu'il ne maitrise franchement pas bien.


Comme le féminisme et la culture du viol. C'était son sujet de la semaine dernière où il recevait l'auteure, chroniqueuse et journaliste Lili Boisvert et l'humoriste et auteure Anne-Marie Dupras. 

On a déguisé le 25 minutes sous l'épithète d'un débat, mais c'était davantage un affront. Nantel avait une position bien campée contre un certain féminisme et dès la toute première question, était d'un malhabile formidable. Nous n'en étions pas encore à la cinquième minute qu'on entendait de sa bouche: "Moi, si j'en parle à ma gang, aux gens qui m'entourent, ce n'est pas la réalité que je vois...". 


...

Par où commencer? la qualité de la recherche d'un sujet qui vous fera commencer votre phrase par "moi"? le fait qu'on est cousin du "moi je suis pas raciste, j'ai un ami noir" ou "je suis pas homophobe, j'ai un ami gay"? La petitesse de toute l'entreprise qui semblait ne viser que la confrontation entre deux Femmes qui s'époumonent S'ÉPOUMONENT, depuis toujours sur la toxicité mâle qu'on voulait déraisonner par de l'irraisonnable? Guy avait un agenda au menu, pas une envie de dialoguer ou comprendre.


Peut-on s'entendre pour dire que dans l'espace public Québécois, Guy Nantel n'est juste pas tellement bon dans ce qu'il fait? 

Quand les gens s'époumonent depuis des années, un fumeur dans les espaces non-fumeur n'est pas qu'agaçant, il est tout simplement toxique pour les poumons. 

Faut en Parler s'appelle la capsule de Nantel sur le web. Il voulait dire parler du féminisme et de la culture du viol. On a parlé que de Nantel toute la semaine. 

T'as encore raté ton coup, Guy. 

Le meilleur service qu'on peut se rendre parfois, serait peut-être de ne jamais s'intéresser à Guy Nantel comme certains se crissaient de Jean-Marc Parent dans ses heures JMP dans les années 90.

Parlons-nous, parlons nous donc mieux. 

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