Québec,
Région de,
J'ai passé 16 des plus belles années de ma vie chez vous. de 1 et 1/2 à 17 ans. À Sillery. La ville de Québec étant littéralement de l'autre côté de la rue. Les années tendres. Ce n'est que lorsque que j'en suis sorti, en 1990, pour mes études, que j'ai pris la pleine mesure de la petitesse de ton esprit. Très tôt dans ma vie, vers mes 12 ans, je savais que je pourrais pas vivre d'un travail à Québec sans y être fonctionnaire. C'était, (est encore beaucoup) une ville de baby-boomers.
Aux nouvelles, la première moitié des nouvelles, c'était Montréal, et bien souvent, le monde entier. Puis, dans la seconde partie, c'était notre région. Une grosse marche plus bas. Avec son décor de carton pâte, son éclairage moche, son/sa présentateur/présentatrice terne, er surtout ses chiens écrasés.
"Un monsieur s'est battu avec son voisin aujourd'hui à Charlesbourg, au sujet d'une haie et de feuilles qui tombaient chez lui..." zzzzzzzzzzzz. Suivi d'une annonce locale de Bédard Louis ou de Jean Gravel nous parlant des plus belles boules en ville!
Quand est venu le temps d'appliquer aux universités, je me rappelle la surprise de mes parents qui réalisaient que je n'avais appliqué qu'à l'extérieur de la région. C'est vrai, on ne s'en était pas vraiment parlé et je leur annonçait, le premier, l'ainé, le seul gars des trois enfants, que je quittais le foyer familial. C'était forcément un choc. Mais ça allait de soi. Jamais ne m'a effleuré l'esprit de penser Université Laval. J'avais envie du monde. Je l'ai trouvé. Je suis vite tombé en amour avec Montréal. Ville de tous les accents, de toutes les langues, de toutes les nationalités. Ville-monde. Une douzaine de mes amis faisaient de même car, comme déjà dit, ça allait de soi. Nous ne sommes pas boomers. Nous devions travailler. Nos parents, dans la jeune quarantaine n'étaient pas prêts de se tasser de leurs emplois. Sur les 20 ans qui ont suivi, mes amis de Québec sont tous, les uns après les autres, retournés dans le 418. Sauf nous. L'amoureuse et moi. Que j'ai "corrompu" en tombant amoureux d'elle à Québec mais qui a fini par venir me rejoindre dans le 514, que je lui disais (dès le début de notre relation) ne jamais penser vraiment quitter. Sinon pour New York ou Londres.
Mon avis là-dessus ne change pas. Je sais tout de suite quand un vox pop, à la télé, se fait à Québec. Toutes les têtes sont blanches! Quand on y retourne, on sait tout de suite quand on attrape les fréquences radios de la région. C'est...moins articulé, disons. Et les échos de ce qui est encore populaire, à la radio, là-bas, ça donne la nausée. Je ne vous parle même pas de la Beauce, sur la Rive-Sud, qui est carrément une honte par moments.
Régis au pouvoir était le Boomer suprême. Oh! il a fait du bon pour la ville! On ne l'oubliera pas. Mais on pourra oublier certains traits de sa personnalité qui étaient d'importants irritants. Comme cette foi aveugle à parler de Nordiques inexistants, Clotaire Rapaille qu'on a appelé de France, (DE FRANCE!) pour se faire dire qui ils étaient. Cette seule phrase devrait suffire à honnir le reste. Le troisième lien, qui, d'ici, est un stade olympique à payer sur le long terme et qui réglerait très peu le "problème de trafic" qui n'est pas l'ombre de l'ombre du trafic par ici.
Presque chaque fois que j'ai vu Labeaume intervenir j'ai compris davantage pourquoi ses propres enfants ne voulaient pas non plus habiter la région. Certains ego étouffent.
Bref, Je ne suis jamais resté si loin de Québec. Plusieurs des mes amis s'y trouvent, et nos familles s'y trouvent. Mais Québec m'a naturellement gardé à distance toute seule. Par une certaine étroitesse d'esprit. Comme celle de toujours voir Montréal comme "à craindre." Et la crainte nait bien souvent de quoi? L'ignorance.
Je suis dur? Parlons encore racisme systémique. Un groupe de jeunes agités, au bar le Dagobert, se fait suggérer de sortir du bar parce qu'en dedans, ça se chicane autour d'eux. Ils le font. Mais ils restent dehors, ils ont bu et attendent leurs lifts de retour. La blanche police locale dit au groupe de jeunes, à la peau noire, vous le devinez. de se disperser. Ce qu'ils ne font pas nécessairement, probablement. Un des jeunes filme la police qui ne demande qu'à déraper. Et ils déraperont. Poivre de cayenne d'abord. "Mais qu'est-ce qu'il y a de mal à rester ensemble sur le trottoir?" demande-t-on légitimement. Il est facile de trouve le video du policier qui arrache le téléphone des mains de Pacifique (ça ne s'invente pas!) Niyokwizera et le jette au sol. Pacifique est aussi cloué au sol, étouffé, menotté, battu.
"Écoute, ces affaires-là, va faire ça à Montréal, retourne à Montréal" dit on au jeune homme...de Limoilou. Depuis 8 ans. Avant, il habitait, l'Ouganda. N'a jamais mis le pied à Montréal.
Un groupe de jeunes noirs, qu'on a déduit qui venait de Montréal. Dans l'amalgame de marde, on ne fait pas mieux. Difficile de ne pas trouver répugnant.
Et qui enquêtera sur l'impair policier? La police de Québec.
Il se passera donc la même chose que si ce groupe de jeunes avait été blanc: rien.
L'esprit de clocher est un rideau de fumée derrière lequel nichent les préjugés, la violence et souvent, le racisme.
Ces cons ont fait naitre des ennemis de la police.