mercredi 23 décembre 2020

20 Autobio d'Artistes Musicaux


 Y avait pas de Noël promettait le gouvernement. Ça ne voulait pas dire pas de cadeaux.

Une autobio d'un artiste musical, c'est rarement banal. 

Je suis tombé sur une liste de Rob Sheffield dont j'avais adoré le livre Talking to Girls About Duran Duran (Qui était un sport que je pratiquais dans les années 80) J'ai aussi lu son premier livre. Et me promet de lire les autres. Il jase de choses qui m'intéressent beaucoup. Toujours lié à la musique. (il est critique musical). 

Je vous offre des idées cadeaux pour les mélomanes, ses 20 dernières suggestions (de 50, le reste se trouve facilement sur le net).  Je suis heureux de voir que j'en possède pas moins de 5 parmi les 20 qu'ils suggère.

 Il y en a de toutes les sortes. Ennui impossible.


Morrissey: Autobiography (2013). Ça commence bien, j'ai ça dans ma bibli depuis 7 ans. L'un des esprits empoissant l'air depuis des décennies, détestant pratiquement tous les gens qu'il a rencontré dans sa vie (particulièrement les autres Smiths) est aussi l'un des plus immatures qui soit. On le sent d'un chapitre à l'autre. Mais il est hilarant et a une superbe plume. Il est plein de mauvaise foi et c'est délicieux. Demandant à être assassiné (sans soupçonner que plusieurs le feraient) quand des versions de leurs albums sont lancés tout croche au Japon ou décrivant son déjeuner avec son idole, David Bowie, qui lui disait qu'il avait tant pris de drogues et pêché sexuellement qu'il ne comprenait pas pourquoi il était encore vivant, ce à quoi, Moz a répondu qu'il avait, dans sa vie, si peu pris de drogues et eu si peu de sexe qu'il ne comprenait pas non plus pourquoi il était, lui-même, toujours vivant, le petit gars de Manchester n'ennuie pas du tout. Et est pleeeeeeeeeeeeeeeeeeeein de bile.   

Richard Hell: I Dreamed I Was a Very Clean Tramp (2013). Je ne serai pas aussi volubile sur ceux que je n'ai pas lu. Ça veut dire, sur la plupart. Poétique, mais jamais arrogant, amusant et drôle, à 17 ans, il arrive à New York pour y être poète mais devient punk rock'n roller. Le Leonard Cohen punk déteste aussi tout son entourage, Tom Verlaine, Patti Smith, Robert Quine, Lester Bangs et surtout les femmes qui sont passées dans sa vie. Mais son livre reste aimable à bien des niveaux.


Chuck Berry: The Autobiography (1987). L'auteur de Johnny B.Goode ne l'a pas toujours été. Il a toutefois inventé le rock'n roll, un homme noir dans des États-Unis violentes et racistes. Dominant les palmarès avec Elvis dans les années 50. Dans un livre qui semble placer toutes les contradictions d'un pays toujours raciste et violent.


David Bowie: Moonage Daydream : The Life and Times of Ziggy Stardust (2002). Il s'agit d'un massif livre d'art, majoritairement de photos de Mick Rock, de Bowie et de ses multiples incarnations dans les années 70. Bowie prend la plume pour nous parler de son incompatibilité musicale avec Elton John ou des partys dont il ne se rappelle pas assez avec Mick Jagger. Je lirais bien ce livre si je le trouvais quelque part.  


Rod Stewart: Rod (2012). Rod the Mud est extraordinairement drôle. Le superband que voulaient former Rod, Freddie Mercury et Elton John "devait" s'appeler Nose, Teeth & Hair selon ce qui les caractérisent le plus. 50 ans de Rod Stewart sont passionnantes et que personne n'en ai fait une comédie encore reste incompréhensible. Ce serait nettement plus intéressant que les films sur Queen ou Elton John. 

Anthony Kiedis: Scar Tissue (2004). Le Red Hot Chili Pepper raconte la montée et la chute de son band en Californie avec toutes les californications et nommant pleinement toutes ses amoureuses dont la jolie Ione Skye. N'ai jamais été un fan de Red Hot Chili Peppers, mais leur histoire peut être intéressante.


Ronnie Spector: Be My Baby: How I Survived Mascara, Miniskirts & Madness (1989). La pauvre membre des Ronettes a connu l'un des mariages les plus cauchemardesque du monde la musique avec Phil Spector, futur assassin, et fou des armes de tous genres. Mais son livre ne cherche pas la pitié, il est drôle, arrogant, intelligent et capable d'humilité. Mais oui, être l'épouse de Phil Spector est un témoignage de survivante qu'il faut respecter.


John Taylor: In the Pleasure Groove (2012). Bien sur, j'ai ce livre. J'avais aussi lu celui d'Andy Taylor. John s'est rendu "in very dark places" comme bassiste du band Duran Duran. Nick et lui se connaissent depuis leurs 14 ans. On revisite les 20 ans dont j'ai rêvé et que j'ai tenté de reproduire à ma manière, "dark places" incluses. Le New Romantic rocker nous parle de tous les secrets du band que j'ai tant aimé et des fans qui leur ont donné la frousse certains matins quand la jeune fille au lit ne semblait pas complètement majeure. JT est drôle et "britishly" gentleman. Je me suis surpris à découvrir un paquet de musique qui les avaient influencés et à placer ça dans mes listes de lecture de mon téléphone. Comprenant davantage ce qui me plaisait chez Duran Duran. 


Paul McCartney: Many Years From Now (1997). Cette bio autorisée, par son grand ami Barry Miles, est un véhicule afin que le Fab Four raconte son quart de l'histoire des fameux Beatles. Ça ne pouvait qu'être fameux. Et Paul est toujours généreux. 

Nile Rodgers: Le Freak (2011). Baigné dans la révolution du sexe, drogue & rock'n roll des années 70, le guitariste de Chic, devenu aussi producteur dans les années 80, changerait la musique avec succès pour un bon bout de temps. Étant derrière les succès de Bowie, Duran Duran, Diana Ross, Sister Sledge, INXS, Mick Jagger, les B-52's, Madonna, Bryan Ferry et plus tard, Christina Aguilera, Lady Gaga et Daft Punk. Respectable et ne peut pas être ennuyeux.

Carrie, au centre

Carrie Brownstein: Hunger Makes a Modern Girl (2015). La guitariste d'Excuse 17,Sleater-Kinney et Wild Flag qui est aussi comédienne et écrivaine est punk de toute ses veines. Élevée à Seattle par un père qui avait des squelettes dans le placard et une mère anorexique, elle s'est inventé du bruit dans les oreilles pour se sortir des cris sourds de sa vie. Elle sera du mouvement riot-grrrl qui a vu plein de groupes de punks incluant des filles dans les années 90.   


The RZA: The Tao of Wu (2009). Le rappeur, pas privé d'ego, a deux autobio. La première serait apparemment aussi bonne. Ce serait toutefois davantage une plongée dans la mythologie du Shaolin. Cette fois on y va plus profondément dans la spiritualité du hip hop. Bouddhisme ésotérique, True Mathematics, Films de kung-fu, stratégies de jeux d'échec, magazine de BD, c'est pas un style, c'est un mode de vie.    


Slash: Slash (2007) Steve Adler avait lancé My Appettite For Destruction et Duff McKagan, It's So Easy (& Other Lies) tous deux très intelligemment titrés. Mais le principal compositeur de Guns & Roses titrera seulement son nom. Étonnant réfléchi, blasé de manière hilarante, avec toute la décadence nécessaire, comme cette fois où il est cliniquement mort d'une overdose, réanimé et reste principalement insulté d'avoir perdu une bonne partie de sa journée. 


Micheal Diamond & Adam Horovitz: Beastie Boys Book (2018). 6 ans après la mort précoce d'Adam Yauch à seulement 47 ans, ce livre est un hommage à l'amitié et à la loyauté de plus de 600 pages. De la fièvre du disco dans le Sud du Bronx au party d'anniversaire de Dolly Parton en passant par la parade d'Halloween où ils y amènent un erberlué Lee "Scratch" Perry en plein explosition du hip hop, les boys ont eu la classe de donner le crayon à leur batteuse Kate Schellenbach, injustement expulsée de leur band dès leurs débuts pour qu'elle y écrive sa propre version des faits. 


Viv Albertine: Clothes Clothes, Clothes Music Music Music Boys Boys Boys (2014). Enfant-terrible de la scène punk britannique, guitarisre de The Slits, elle raconte sa croisade afin de s'établir come Femme rebelle dans un monde d'hommes. Partir un band avec Sid Vicious, être la copine de Mick Jones des Clash, admirer Patti Smith démesurément, Yoko Ono pareillement, la féministe punk n'est jamais ennuyante. Même quand elle devient maman dans les années 80 et enseigne l'aérobie.


Keith Richards: Life (2010) Bien sur que j'ai cette bio. Depuis sa sortie. Dévorée probablement le jour même. Keef se rappelle de presque tout. Mais "oublie" sa peine de partager Anita et l'écriture de You Can't Always Get What You Want qui en est née. Il oublie aussi de nous dire que Charlie Watts à ramené Mick Jagger à l'ordre quand il a aussi, consommé l'amour avec elle. Parfois une photo (comme ici, à droite) dit absolument tout. Le livre est ponctué de savoureuses anecdotes, d'abus de toutes sortes et de beaucoup d'humour. Il a tout fait pour mourir et lorsqu'il le fera, son corps pourrait contenir l'équivalent d'une pharmacie entière. Mais bon sang qu'il a eu du bon temps. Il a aussi bien rempli les pages de son livre qu'il a dépassé les attentes toute sa vie, autant musicalement que sur papier. Impressionnant Keef.


Questlove: Mo Meta Blues (2013). Un livre extrêmement honnête sur un super fan d'abord, au point de physiquement tout faire pour satisfaire sa passion. Comme cette fois où le futur batteur de The Roots quitte à la course la buanderie où il entend Housequake de Prince pour pouvoir courir jusque chez lui, introduire une cassette dans son radio et l'enregistrer le plus rapidement possible. Élevé dans une famille de Philadelphie toujours en tournée, la musique s'impose dans sa vie. Il y fera la rencontre de Prince, Kiss et Erykha Badu, entre autres. 

Bruce Springsteen: Born To Run (2016). L'autobio du Boss a été une totale surprise. Il est comique et nous raconte sa vie presque comme si un de nos amis le faisait. Il est aussi très drôle se moquant de son père qui lui texte en majuscules. Il plonge dans l'alcoolisme de son père et dans la dépression avec laquelle Springsteen doit négocier. Il jase de son expulsion de Disneyland pour avoir violé le code vestimentaire. Il parle du party des 80 ans de Frank Sinatra où il se trouve à chanter des standards de jazz avec Bob Dylan. Il raconte ses histoire bruyamment dans une vie bruyante. 


Patti Smith: Just Kids (2010). J'ai ce petit bijou dans ma bibli. Justement, Patti est là quand le jeune Bruce Springsteen et son band prennent tranquillement de l'ampleur. Son livre est incroyablement romantique et raconte sa vie presqu'adolescente (just kids)avec son amoureux d'alors Robert Mapplethorpe avec lequel ils se répètent qu'ils sont remarquables parce que personne d'autre ne leur dira alors. Patti Smith est démesurément adorable. Il n'y a aucune amertume dans son livre pratiquement juste de la chaleur humaine. Elle a d'ailleurs gagné un prix pour ce livre si je ne me trompe pas. Excursion formidable dans les années 60-70 de New York. Elle vivra de nombreux moments mémorables comme cette fois où Allen Ginsberg, quand Patti s'était fait couper les cheveux très courts, lui achète un sandwich lui disant qu'elle était "un très joli garçon". Quand elle lui dit qu'elle est plutôt une fille et qu'il s'en étonne, au lieu d'en être insultée, elle lui demande si elle doit maintenant lui redonner le sandwich. Ça vous donne une idée de son tempérament. Adorables kids. À relire.

 Et en format poche, il se lit en une seule journée.,


Bob Dylan: Chronicles Volume One (2004).  Bien entendu que j'ai aussi ce livre. On sait tous que ce "prix Nobel de Littérature" a le tour avec les mots. En 5 chapitres et 223 pages, il nous parle en une vingtaine de pages de son enfance au Minnesota, fan de lutte, de ses premiers emplois à New York dans une librairie poussièreuse, de son dégoût d'être appelé "la voix d'une génération", de la naïveté d'une partie de son public, de l'enregistrement de l'album New Morning, en 1970, avec le poète Arichibald McLeish de l'enregistrement de Oh Mercy!, en 1989, avec Daniel Lanois, (passage qui a été qualifié de majoritairement fictif mais étant une bonne nouvelle), tout ça, ponctué de personnages étranges et moyennement bien ajustés intellectuellement. Il jase de l'urbanité de New York et des vergers désertés plein d'herbes mortes dans les années 80. "J'étais davantage un cowboy que le joueur de flûte guidant le village". On a compris que le succès peut dévaliser les identités. Bob, bien qu'il plagie un peu souvent, même dans ce livre où il aurait copié Mark Twain, Marcel Proust, Mezz Mezzrow, un article du Time de 1961 et un guide voyage de la Nouvelle Orléans, est toujours passionnant. 


On attendait le Volume II vers 2008, avec entre autre, un chapitre sur l'enregistrement douloureux de Blood on the Tracks, en 1974-1975. En 2012, on disait qu'il écrivait des chapitres sur les enregistrements de The Freewheelin' Bob Dylan et Another Side of Bob Dylan. Que le Volume II serait davantage concentré sur les jeunes années, mais que Dylan négociait mal avec les relectures et les demandes de correction/révision. Que c'était une sorte de hold-up contre lui. 

hihihi... 

Comme si il n'était pas cambrioleur lui-même. 

J'espère vous avoir trouvé quelques suggestions de lecture pour le temps des fêtes. 

3 commentaires:

christian a dit...

autre indispensable " lemmy la fievre de la ligne blanche".
humour anglais et vue impitoyable du métier.
lemmy killminster ?? un mec qui a vu les beatles au cavern club et fut roadie de jimi hendrix ne peut qu'étre un grand monsieur!
ca se lit aussi vite qu'on sniffe un trait de cé et ca remue pareil.

Jones a dit...

Vous n'étiez pas seul à savourer, Sheffield l'avait placée au 28ème rang...:)

christian a dit...

C'est bien malheureux mais j'ai trouvé celle du boss insipide en diable,c'est un comble!!