vendredi 28 février 2025

Sly Stone

Sylvester Stewart est né en mars 1943, à Denton au Texas. 2e d'une fratrie de 5 enfants issus d'un couple très religieux, la famille déménage à Vallejo, en Californie, dans la Baie du Nord de San Francisco. Avec son frère Freddie, ses soeurs Loretta et Rose, quand la famille encourage le chant, ils forment ensemble les Stewart Four. Chantant principalement du gospel dans les églises. Il est pré-ado quand on enregistre un premier single. Perçu comme un prodige musical car il compose tout seul son premier morceau à 7 ans, on lui fait beaucoup de place.  

Musicalement, il est vorace.

À l'école secondaire, il sera majoritairement guitariste dans des groupes de doo-wop, les années 50 n'étant pas loin derrière. Avec un ami d'origine philippine, ils sont les 2 uniques membres racisés visibles de leur band. Sly, comme il se fait appeler, joue aussi de la batterie et du piano/clavier depuis ses 11 ans. Il sera inspiré très tôt à former une famille multiculturelle et adopte le nom de famille Stone. Dans le milieu des années 60, il est disc-jockey à la radio et joue les Beatles, les Beaux Brummels, les Rolling Stones, des bands de blancs, mais introduit aussi des artistes à la peau noire comme The Temptations, The Supremes, Marvin Gaye, Otis Redding, The Ronettes et le soul. Appelant la station KSOL, K-Soul. Il sera appelé à jouer du clavier pour Dionne Warwick, The Righteous Brothers, Les Ronettes, Bobby Freeman, George & Teddy, Freddy Cannon, Marvin Gaye, Dick & Dee Dee, Jan & Dean, Gene Chandler. Il sera aussi d'un des 3 concerts Twist Party de Chubby Checker. 

Fusionnant son band, Sly & the Stoners et celui de son frère Freddie, Freddie & The Stone Souls. On devient Sly & The Family Stone. Sa soeur Rose revient même dans le band. On fait un premier album qui vendra beaucoup il y a 58 ans puis un second qui fera encore plus mouche. Si le 3e album passe plus ou moins inaperçu, le 4e vend plus de 3 millions de fois. Ils sont si big qu'ils auront 2 hits dans les top 5 et invités à Woodstock en 1969. 4 albums en deux ans. On est productifs. La même année, on jouera au Summer of Souls de Harlem. Un grand succès pour la communauté des humains à la peau noire. C'est Bob Marley qui fait la première partie de leur tournée en 1973. 

On s'installe à Los Angeles et on découvre le PCP et la cocaïne. On devient si accro à la drogue qu'on laisse la branche malsaine des Black Panthers diriger les opérations autour du band. On limoge tous les membres du band blancs, incluant le gérant, pour les remplacer par des noirs. Pas nécessairement plus compétents. On attend du nouveau matériel qui tardera à venir. Et quand il arrive, le ton est plus sombre. Sly joue presque de tous les instruments et devient l'un des premiers à utiliser la drum machine.

On lance deux autres albums, mais le feu y est moins. Les membres quittent ou sont limogés, Stone est de plus en plus esseulé, et de son entourage, plutôt volé. On est si souvent sous les effets toxiques de la drogue que quand on joue sur scène, ça devient décousu. Un spectacle au Radio City Music Hall en 1975 ne sera rempli qu'au 8e de la salle et les gars doivent payer de leurs poches la location de l'endroit. Le band se dissout alors.

Il enregistrera 4 albums en solo (mais en utilisant le nom du band). Avec un relatif succès. Alors que les droits des humains à la peau noire, aux États-Unis, sont alors assez rarement respectés. On coffre un homme à la peau noire 6 fois avant de le faire une seule fois pour un blanc. Et trop souvent, on a jamais investigué si une culpabilité était pertinente autour d'un inculpé improvisé. Vous avez la peau noire, vous serez d'emblée suspect. Quand le clan Manson est arrêté, ils se défendent en disant au début que ce sont les Black Panthers, pas eux. Car ils savent que le narratif est acceptable dans le milieu de la police. Sous Ronald Reagan, ce sera pire. Sous une fausse guerre contre la drogue, on planque de la drogue chez les familles noires pour coffrer le plus d'entre eux. Ted Kennedy plonge dans l'eau de l'île de Chappaquiddick et restera intouchable même si une jeune femme est retrouvée morte dans la voiture qu'il conduisait, et qu'il mentira qu'il sait qu'elle est morte dans l'eau, le soir même, à ses amis du party, tout en refusant de signer la séquence des évènements qu'un policier témoin lui rédige, et que Kennedy confirme. Mais un noir en possession de marijuana sera aussitôt coffré. Et peut purger 10 ans, sans arguments devant le bon juge conservateur. 
Stone collabore avec George Clinton et Funkadelic mais sa carrière ne reprend pas beaucoup d'élan. Il est arrêté pour possession de cocaïne et écope de 3 ans de probation, puis de prison quand il viole cette probation. Il est musicien pour les autres, en tournée avec Bobby Womack ou sur un album de Jesse Johnson. Il collabore à des trames sonores et avec Earth, Wind & Fire. Auto détruit par la drogue, il ne s'en sortira jamais complètement. On le prendra en pitié. Même ses propres enfants qui eux-mêmes, se lancent dans la production musicale. Dans les années 2010, il est forcé de vivre dans un motorisé où il mange une fois par jour et prend sa douche chez un couple de retraités qui le prend sous son aile à L.A. Là où on a tourné Boy'z n The Hood. Un quartier pas toujours fiable où la justice se décide parfois dans la rue. 

 Un documentaire part à sa recherche et fait état de sa situation en 2009. Prétendant n'avoir touché aucune royauté de ce qu'il a écrit entre 1989 et 2009, Stone poursuit son agent. En 2015, il gagne 5 millions dans sa cause, mais la décision est renversée dès l'année suivante.  

Il fera beaucoup de tournés dans les années 2000, et revient sur disque en solo en 2011. En 2006 Sly & The Family Stone est introduit au temple de la renommée du rock'n roll hall of fame de Cleveland. 

La chronologie est désordre parce que Sly est désordre. Mais Il aura eu un impact important sur la communauté des humains à la peau noire, sur le funk, le disco, le soul et le R & B.  

On ira en appel de la décision de ne PAS lui verser le 5 millions auquel il pensait avoir droit. Mais il ne gagnera pas. Les humains à la peau noire ne gagne pas tout le temps.

Autour de ce jugement rendu en février, il y a 10 ans.

jeudi 27 février 2025

À La Recherche Du Temps Perdu******************Roots d'Alex Haley

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La littérature !

Lire, c'est choisir d'habiter un(e) autre. C'est explorer l'univers d'autrui. C'est s'ouvrir sur un nouveau monde, un nouveau modèle de pensées, de réflexion, c'est s'humaniser de l'intérieur. C'est voyager à très peu de frais. Ça, beaucoup ça me plait. C'est accepter de nouvelles idées, confronter des anciennes, investir certains corridors mentaux, découvrir de nouvelles visions, s'émouvoir, c'est apprendre. C'est comprendre et voir autrement. C'est s'ouvrir les sens. C'est accepter de respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre.

Et respirer, c'est vivre. 

ROOTS d'ALEX HALEY

Au début des années 70, Alex Haley a commencé des recherches sur les racines familiales du côté de sa mère. Haley est alors un respecté journaliste qui a écrit le premier article sérieux pour la magazine Playboy (une entrevue avec Miles Davis) au aussi conduit une entrevue avec le leader du parti Nazi des États-Unis, et avec Muhammed Ali quand il a changé son nom, qui était Cassius Clay. Il avait aussi écrit l'autobiographie de Malcolm X avant qu'il ne meurt. Tout ça, dans les années 60. En 1973, il a scénarisé le second film de la franchise Superfly, au cinéma. 

Il n'a donc alors jamais écrit de roman en 1974. Mais ses recherches sur sa famille l'y mèneront. Il existe toute une série d'inutiles controverses autour de la véracité de ses racines familiales, mais c'est de moindre importance. Il nous parle d'une saga familiale qui mènera à lui. Et qui est le trajet de plusieurs milliers d'Africains d'origine. On y découvre en Gambie, un adolescent de 17 ans, piégé par des trafiquants d'esclaves qui le kidnapperont et l'amèneront en Amérique du Nord afin de les vendre aux fermiers ou d'en faire de la chaire à canon dans la guerre de l'indépendance des États-Unis, au 18e siècle. Cet esclave devient Toby pour un fermier de la Virginie. Tentant de s'évader trop souvent, on va l'estropier afin de l'empêcher de le faire à nouveau. Ce qui ne l'empêchera pas de tomber amoureux d'une cuisinière et d'avoir avec elle, une fille, Kizzy, qui sera à son tour vendue à ses 16 ans. Celle-ci aura un fils, qui, lui, aura du succès, 6 fils et 2 filles. Dont la mère d'Haley. 

Il y aura abus et émancipation. Jusqu'au professeur d'agriculture qui rencontrera la mère d'Alex Haley, pour qu'il puisse exister. 

De nos jours, les abus sont encore tout aussi fréquents. Maquillés différemment. Le livre est lancé en 1976. Passera 22 semaines au premier range des meilleurs vendeurs. Sera adapté en série télé dès 1977. Refaites sur scène et encore à la télé. Il concèdera qu'il a plagié quelques passages historiques de la guerre civile dans le livre The African de Margaret Walker Alexander, anthropologiste, livre lancé en 1967. Il lui paiera hors cour ce qui serait de nos jours 3 millions de dollars. 

Il gagne un prix Pulitzer pour ce roman qui retrace, suite à des faits documentés qu'il a lu, l'histoire de bien des humains à la peau noire du 18e siècle aux 20e. 

Le sous-titre propose une subtilité que bien des Républicains ne comprendraient pas de nos jours.  Ne reconnaîtrait même pas pour une question de couleurs. The Saga of an American Family. 

Une famille Américaine. Parce que depuis 6 générations, tous né(e)s en Amérique du Nord. Haley racontait, pendant que le rues grondaient de Panthères Noires et de gens voulant faire valoir le droit des humains à la peau noire, l'histoire de près de 25 millions d'entre eux. 25 millions d'afro-américains. Sur 7 générations. Des gens dont les noms ont été effacés avec leur dignité. Mais dont le coeur n'a jamais cessé de donner. 

Ce livre est un témoignage et un vibrant plaidoyer qu'il ne faut jamais violé la dignité d'autrui comme le fait l'administration terroriste en place aux États-Unis. 

Dans ce mois de l'histoire des humains à la peau noire, il est plus qu'important de nous ouvrir les bras à cette communauté qui a inventé la musique, la danse, le rythme, la résilience et  à qui on doit tous beaucoup. Ce livre nous parle des autres. Et nous les présente tout à fait nous. Vous. Eux. Unique et ensemble. Ce livre est acte d'amour. Toutes des choses oubliées par le gouvernement qui se trame en bas. 

Les erreurs d'antan refont surface. Les horreurs d'antan aussi. MSNBC a limogé son animatrice bien aimée Joy Reid, qui avait qualifié Trump, à juste titre, d'être la source de l'insurrection du 6 janvier 2021.  L'appelant de manière routinière the insurrectionnist ou critiquant si naturellement, à juste titre aussi, l'administration catastrophique en place. 

Tous les animateurs et animatrices des émissions pouvant critiquer l'administration fasciste qui se dessine sont sur le point de se faire limoger.

C'est une véritable implosion que les États-Unis vivent.

C'est d'une tristesse abyssale.  

mercredi 26 février 2025

L'Ennemi Mondial

Ce sont 75 ans de politique étrangère que vient d'envoyer aux chiottes les clown président en qualifiant le sympathique président Volodymyr Zelenskyy de dictateur. On a estampillé ça avant-hier à l'ONU quand les États-Unis ont refusé officiellement d'aider l'Ukraine, violé par la Russie depuis 3 ans, jour pour jour, lundi. 

Ils ont donc foncièrement choisi de se placer du mauvais côté de l'histoire du monde en s'alignant sur les terroristes Russes et sont par défaut aussi, les États-Unis, ennemis mondial. N'oublions pas que l'Allemagne a passé assez près d'avoir un parti néo-nazi au pouvoir très encouragé par le microbe Musk (et le cancer Vance), et que hier aussi, on a choisi de resserrer les règles journalistiques pour les points de presse à la Maison-Blanche. Règles qui n'ont jamais été contrôlées par autres personnes que des gens du milieux journalistique. Fascisme 101, taire ou contrôler la presse.  Hitler a pris 53 jours pour effacer toute démocratie en Allemagne en 1933.

Jour 36 pour Dumber Don.

Il ne se passe pas une journée sans qu'un ancien supporteur de Trump, une ancienne fan de Trump, ne se plaignent sur les réseaux sociaux d'avoir soudainement perdu son emploi au gouvernement. Croyez-le ou non, pendant que DJT prépare soigneusement la 3e Guerre Mondiale, on a proposé un Prix Nobel de la paix au président couleur Cheese Whiz. Il faut vivre dans un monde complètement parallèle pour penser une telle chose. On a vu, à Coeur d'Alene, une docteure, Teresa Borrenpohl, ancienne candidate démocrate de l'Idaho, se faire violenter par ce qu'elle croyait être de purs inconnus puisqu'ils ne se sont jamais identifiés, et se faire agresser hors d'une salle où un républicain, un acteur qui fait des voix ici et là, sur scène, appliquait la loi de l'inondation verbale que connait si bien Poilièvre,  "je vais parler sans arrêt et dire n'importe quoi afin que personne ne me coupe". Ce que madame avait fait pour contredire un de ses propos. 

La guerre civile aux États-Unis aurait pu débuter là. 

L'orateur de l'endroit a dû supprimer tous ses profils sociaux car l'internet lui a ensuite fait vivre un autre type d'enfer.  Les présumés agents de sécurité sur les lieux avaient comme patron un sheriff qui devait ne plus travailler "parce que malade". Un profiteur du système donc. Un abuseur. pas étonnant qu'ils aient aussi choisi d'abuser de madame en l'agressant. La compagnie de sécurité indépendante a vu son droit de pratiquer révoqué suite l'incident. 

Karma.

J'y pense beaucoup au karma. J'ai joui quand Emmanuel Macron a fait ce que tous les journalistes devraient faire quand l'étron ment, et l'a repris devant tout le monde quand est venu le moment de parler de la facture de l'Ukraine payé par la France. Si les journalistes font la même chose, ils seront barrés des points de presse. Qui ne sera bientôt qu'une réunion de Fox News. 

Les États-Unis n'ont plus les mêmes valeurs qu'ils avaient il y a à peine 40 jours. Putin et les oligarques tiennent la famille Trump par les couilles. Nous vivons l'histoire, mais une histoire triste et dont l'issue fait peur. Le nouvel axe du mal s'agrandit avec les États-Unis. La sécurité nationale devient fragile. 

Les États-Unis vivent une honte historique en devenant cet ennemi mondial. 90 millions, presque 10 fois le Québec N'ONT PAS voté aux dernières élections. Une demie-tonne de citoyens, devant le carnage bureaucratique actuel, qui rappelle à la fois le ménage bureaucratique que voulait faire Gorbatchev mais qui a fait tomber l'Union Soviétique, et à la fois Hitler qui avait aussi limogé tous les travailleurs qualifiés du gouvernement Allemand pour engager son monde non qualifié, mais fidèle au début du nazisme, aimerait de nos jours renverser leur vote.   

Ça pue la trahisons dans toutes les directions.

Les États-Unis se sont placés du très mauvais côté de l'histoire de l'humanité.

286 députés Ukrainiens sur 286 ont voté cette semaine pour garder Zelenskyy au pouvoir jusqu'à ce que la souveraineté démocratiquement gagnée soit un jour, revenue.

Ce qui me plait, c'est de voir les gens se plaindre des États-Unis, s'inquiéter. Ça donne espoir de les voir bientôt s'enflammer. 

J'aime aussi penser que l'Union Soviétique s'est éteinte quand on a voulu faire le ménage. Et qu'Hitler a aussi été vaincu. 

C'est ce qui se passait tout juste avant que nous sommes en train de vivre en ce moment. 

Et ça, c'est souffrant. 

Je rêve de soulèvements.

Devant l'ennemi mondial, dressons nous grands.      

mardi 25 février 2025

Miles en France

Personne ne faisait les choses comme Miles Davis. 

Comme ami, frère, musicien, motherfucker, artiste, star du rock, personne ne le faisait comme Miles. 

Il a fait de la prison à Ricker's Island. Il a été victime de brutalité policière à Birdland. Il a agrandi ses trous de nez avec de la cocaïne et des lignes parfois longues comme la 52nd street. Il a "géré" des femmes afin de nourrir sa dépendance à l'héroïne. Il a démoli sa Lamborghini après avoir ingéré par erreur des somnifères. Il a poussé la note dans sa trompette au point de révolutionner son milieu. Et les genres. Il a beaucoup croisé les genres. Ce fût son brio. Tout comme il aurait préféré qu'on se mélange tous, entre peu-importe-la-couleur-de-la-peau. Les gens aux cheveux bruns se mélangent bien aux blond(e)s sans tracas, n'est-ce pas ? Les gens aux yeux bleus et les gens aux yeux marrons ? Alors pourquoi est-ce si différent pour la peau ? 

À Julliard, il était insulté. On référait à lui en parlant souvent des familles d'esclaves et des plantations. Davis était fils de dentiste. Sa famille était riche. Lui payait ses études. Il ne se reconnaissait pas. Miles ne faisait pas seulement que se construire des réalités parallèles comme artiste, il avait une vie et une éducation complètement différente que celles de ses ancêtres. Miles ne regardait pas derrière, il regardait devant. Tentant toujours de jouer quelques coups en avance sur les autres. D'être celui qui mène et non celui qui suit. 

En 1949, il avait participé au Festival de Jazz de Paris. C'est là qu'il avait fait la rencontre de Juliette Gréco. Avec laquelle il avait eu une relation amoureuse. La France était alors très différente de celle de nos jours. Le racisme n'y était pas décomplexé comme aujourd'hui. Davis et Gréco n'étaient pas un scandale, ensemble, en public. C'était des artistes de St-Germain-Des-Prés. On ne le jugeait que sur leur art. Quand il y est revenu, 7 ans plus tard, il avait noué des amitiés. Avec les réalisateurs de la Nouvelle Vague entre autres. Godard, Truffaut, Chabrol ou Louis Malle. 

C'est avec ce dernier qu'on choisira de faire quelque chose d'expérimental. Davis venait d'abandonner son Quintet qui comprenait John Coltrane, en partie parce que celui-ci était trop accro à l'héroïne et devenait moins fiable. Davis sortait d'une tournée de 3 semaines là-bas. Miles était lui-même utilisateur de cocaïne au même moment. Mais comme sa musique, de manière contrôlée. Davis devait être inclus dans un film sur le jazz qui n'avait pas fonctionné. Mais un jeune Jean-Paul Rappeneau, assistant du réalisateur Louis Malle, lui avait suggéré Miles pour un film noir qu'il avait presque fini de tourner. Malle avait manifesté un intérêt certain pour le jazz. Et lui avait montré un premier montage de son film. Davis lui avait demandé qu'elle était l'histoire en gros, les relations entre les personnages, la trame narrative, les thèmes. 

Il en avait conclu une certaine solitude. Des abandons. On avait alors choisi, comme le jazz le suggèrait déjà souvent, l'improvisation. Et en direct. Ce sera historique. On dira de sa trame sonore performée avec Barney Eilen, René Urteger, Pierre Michelot et Kenny Clarke, des noirs et des blancs, qu'on avait tiré la trompette la plus solitaire qui soit. Son ensuite largement associé aux films noirs dans le futur.

Miles faisait l'histoire, en multiple mixités, en pays étranger. Abandoné à son instrument mais solidifié par des noirs et des blancs. Au sommet de son ébullition créative, il faisait naitre le jazz modal. C'était tout simplement géant. Il fleurissait.

Le 4 décembre 1957, à 22h, le band entrait au studio Le Poste Parisien, allait boire ensemble pendant une heure, improvisant pendant 4, prenant 1h30 de montage, quittant entre 5 et 6 du matin le 5. Rempli d'une ivresse que seul(e)s comprennent les créatrices et les créateurs.

Ce n'est qu'en revenant aux États-Unis qu'il faisait face à des réalités tout autres. À un racisme hostile et tenace. Un tout autre monde. Le monde des esclaves et des plantations nouveau genre. Univers qu'il n'avait pas connu vraiment. Et qui était inexistant en France. Où on faisait équipe. Où il reviendrai souvent, en spectacle presque tout le temps. Par dignité.

Miles n'avait pas le choix.

Il devait être hostile à son tour chez lui.

Révolutionner comme peu le feront. 

Bousculer par que bousculé.

Dans des États-Unis qui n'ont depuis pas beaucoup évolués.

L'administration raciste aux États-Unis a limogé le patron de l'armée des États-Unis jugé "woke". Une maladie mentale de baby boomers. 

Il était aussi noir. Et inclusif. 

Deux défauts dans les yeux sales des républicains.       

lundi 24 février 2025

Divorce

Il faut maintenant y faire face. Les États-Unis, devenus ennemis mondiaux, doivent divorcer de bien des unions. 

JD Vance est allé principalement dire à l'Europe qu'il ne fallait plus composer tout le temps le 911 aux É-U, que ceux-ci leur dirait "Débrouillez-vous sans nous". Ce qui prend déjà un certain culot après que le monde se soit ligué derrière eux après les attaques du 11 septembre 2001. 

Mais plus grave encore, a été le président clown des États-Unis qui a parlé de l'Ukraine comme d'une dictature. Volodymyr Zelenskyy a été élu démocratiquement en 2019. Tandis que l'agresseur terroriste Vladimir Putin triche systématiquement toute ses présences parlementaires. C'est une tentative idiote et vaine de la part d'un président tenu en laisse par l'argent des oligarches, de renverser 100% les réalités que nous comprenons depuis toujours. L'Ukraine est souveraine. La Crimée leur appartient et on leur a volé. Ça a stimulé le terroriste Putin qui a ensuite décidé d'agresser l'Ukraine il y a 3 ans, aujourd'hui. Lâchement, pendant que toute l'attention était sur les Jeux Olympiques de Beijing. 

Comme à la petite école où on s'attendrait à punir ceux et celles qui regardent celui ou celle qui en agresse un(e) autre, le monde entier principalement regarde l'Ukraine se faire agresser depuis 3 ans. C'est faux de dire qu'on ne fait que regarder, on aide en sourdine, mais ce qu'il faudra aussi faire est de maintenant s'attaquer pour vrai à celui qui préfère se coller...à Putin. 

Pendant la 2e guerre mondiale, l'axe du mal était L'Allemagne, l'Italie et le Japon. Le nouvel axe du mal mondial est désormais les États-Unis, Israël et la Russie. 

Que Donald Trump ait 1. Menti que l'Ukraine a démarré cette guerre, et que 2. Zelenskyy soit un dictateur que la population supporte désormais à 4% se rapproche à la fois d'un crime de guerre et d'une déclaration de guerre internationale. Soyons-prêts. Les États-Unis ont choisi leur camp et c'est celui de la Soviétie que veut ramener le vrai dictateur, Putin. La vérité est évacuée des propos de Trump. Qui refuse encore de qualifier Putin de ce qu'il est. Combien de leaders dans le monde, bien intentionnés, ont demandé au pays agressé de se rendre ? Trump est un tel ennemi international que la Suède a aussitôt choisi d'envoyer sur les lignes 18 de leurs troupes militaires. Se dessine, une mondiale 3e guerre. Il est revenu sur ses mensongers propos quand c'est devenu trop indéfendable, mais s'est justifier comme un enfant en disant "La Russie les a bien attaqués, mais ils n'auraient jamais dû les laisser faire"...

Peut-on être plus abruti...On "fête" une 4e année de survie aujourd'hui, en Ukraine. 

Une femme républicaine a dit sans rire que Trump devrait être nommé pour le Prix Nobel de la Paix. 

Il prépare la 3e Guerre Mondiale, madame, Read the world

Quand Justin Trudeau est allé dire ce qu'il aurait pu dire depuis 50 ans, à Trump ce week-end, que le "problème" de Fentanyl est en décroissance chez nous (ne riez pas, mais il faut lui mentir au même niveau), il a dit que la rencontre s'était très bien passée et avait été constructive. Le même jour, Donald a dit le contraire. 

Le divorce est en cours.

Pendant qu'une guerre civile se dessine aux États-Unis, avec un certain Luigi comme assassin-héros, Le Canada n'a jamais paru plus uni. Encore plus après la spectaculaire victoire aux Tournois de 4 Nations contre les États-Unis. Ça fait dérailler le narratif du candidat conservateur Pierre Poilièvre qui ne cesse de dire que le pays est brisé. 

Son "axe the tax" devient encore plus ridicule qu'il ne l'était car la taxe qui nous menace est désormais celle de l'agresseur Krasnov.  

Maintenant son "Canada is broken" est une solide deuxième prise. Au point que les sondages montrent une presqu'égalité entre lui et Mike Carney si il est élu chef du Parti Libéral. 

Le débat en français pour un nouveau chef libéral canadien a lieu ce soir. 

La question de l'urne, au Canada, a changé.

La question de l'urne est devenue, qui sera le meilleur pour corriger la maturité d'enfant de Donald Trump. 

L'Ukraine doit être sauvée. Les États-Unis doivent être hors de plusieurs équations. L'ordre mondial se réorganise. 

Vous entendez les ronrons de Vladimir ? 

dimanche 23 février 2025

De La Vie Pop à la Parade

Il y a 40 ans, Prince pouvait arrêter de travailler si il le voulait pour le restant de ses jours. Son 6e album vendra plus de 25 millions de fois dans le monde. Seuls les Beatles et Elvis Presley vendent autant d'albums qui sont des trames sonores. Il réussit son pari de plaire aux marchés noirs et blancs. 

En pourpre.

mercredi dernier, il y a 40 ans, L.A.
Il est déjà ailleurs en 1985, coupant sa tournée en Amérique du Nord, convaincu par son public qu'on ne veut qu'entendre les morceaux de Purple Rain il s'en lasse et fait une courte tournée. Prince est une machine qui a déjà composé beaucoup d'autres morceaux. Un album complet pour un projet appelé The Family où il insiste pour avoir Paul Peterson (sous le pseudonyme de St.Paul Petersson) et l'amoureuse d'alors de Prince, Susannah Melvoin, jumelle de la guitariste de sa majesté Wendy au devant de la scène. L'album comprend ce qui fera le succès de Sinead O'Connor, 5 ans plus tard, et sera lancé sans réel impact commercial en août 1985. Le projet The Family est vite abandonné par Prince, qui voulait se garder derrière et capitaliser sur cet argent de blancs qu'était l'argent que générait Duran Duran. Voilà pourquoi il voulait du blanc au micro. 

Mais 4 mois avant la sortie presque dans l'anonymat de l'album de The Family, est lancé le 7e album de Prince, Around The World In a Day. Qui déplaira beaucoup aux gens de l'étiquette Warner. Puisque ce n'est en rien Purple Rain 2. Prince voulait volontairement s'en éloigner le plus possible en ne se copiant aucunement. Injustement, cet album sera considéré comme "mineur" dans l'étendue de son oeuvre, mais contient pourtant d'intéressants morceaux. 

Il sera invité à participer à We Are The World, par Lionel Richie. Bien qu'il soit touché par la cause de la famine, il n'aime pas l'idée d'aller participer à un morceau composé par deux de ses rivaux, Lionel Richie et Micheal Jackson. Il n'arrive pas à se voir jouer un rôle secondaire dans tout ça. Huey Lewis chantera la partie qui lui avait été réservée. Ce soir-là, en ville quand les gens de USA For Africa, enregistrent dans la nuit, les gérants de Prince lui ordonnent d'au moins ne pas sortir ce soir-là pour ne pas se faire remarquer quand le lendemain on dira dans les journaux que la crème de la crème enregistrait contre la famine, hier, pendant que Prince était vu ailleurs. Donc pas de la crème ? pourraient penser certains. On passe même la soirée avec lui jusqu'à 3h du matin afin de s'assurer qu'il ne sorte pas. 

Mais on ne dit pas à Prince quoi faire. Il sort dans la nuit avec ses gardes du corps et va dans les bars. Quand un journalistes les reconnait et veut prendre une photo d'eux, un garde du corps lui arrache l'appareil des mains et l'autre lui pète la gueule. 

BIEN ENTENDU, le lendemain dans les journaux, le pire du pire appréhendé est survenu. 

Page 1: USA for Africa, superstars reunited for a great cause through the night.  Page 2: Prince causes chaos all through the night, journalist punched.

Enfant terrible. 

Il tiendra à livrer un morceau quand même signé de sa main pour le projet, un morceau qui trouvera très peu d'écho. Il verse toutefois 1,5 millions de sa poche, à la cause. Pour la percussionniste Sheila E. qui lancera son premier album solo, il compose et produit l'album, et la recrute pour l'album prochain qu'il projette composer et la tournée qui suivrait. Avec la danseuse Cat Glover, et Sheila, avant la tournée de Sign O The Time, Prince lance un concours entre les trois avec un zest d'androgynie en les poussant à créer leurs propres costumes, le plus sexy qui soit, afin d'offrir du pur fantasme sur scène. 

Ça fonctionnera pour le petit gars de 16 ans testostéroné que j'étais. Bon sang que les trouvaient hoooot! Sheena Easton aussi. (Pas Prince, je loge ailleurs sexuellement).

Dans cette même année. il réalise et tourne son second film, une catastrophe commerciale, et une trame sonore qui comprendra un de ses plus grands hits, un morceau volé à la formation funk Mazarati, à qui Prince avait donné une version acoustique, mais dont Mazarati avait composé le refrain. Prince reprend le tout une fois le refrain composé et se donne l'unique crédit même si on les entends dans le refrain. Un coup en bas de la ceinture.

Il était habile du bas de la ceinture. 

Prince était en taille petit, mais personnellement grand.

Un artiste pour moi, jeune blanc, qui me sera immensément important. 

Parce qu'à 12 ans, idiotement, dans le 418 raciste de Sillery, à Québec, où il y avait très peu de minorités visibles, inconsciemment, il me semblait interdit d'aimer un artiste à la peau noire. Pouvaient-ils tenter de me rejoindre, moi ? blanc ?

Thriller de Micheal Jackson, venant briser ce même questionnement boiteux. 

Mais Jackson devenait toutefois blanc. 

Tandis que Prince m'ouvrait sur Sheila E., Stevie, Miles, Coltrane et Janet Jackson. 

C'était Prince, il y a 40 ans. 

Petit, mais géant.    

samedi 22 février 2025

Louis Armstrong

Il y a 2 manières de dire Louis Armstrong. 

Il y a  ce qui sonne comme "Lewis" et il y a ce qui sonne comme "Louie".  Dans les deux manières, il se reconnaissait. 

Parce qu'il y avait 2 Louis Armstrong. L'artiste à la trompette et au chant. Et le noir culturel accessoire de la CIA.

Très peu de gens connaissent cette seconde vie de Louis. Vécue souvent malgré lui. 

Le premier nous est familier. C'est la généreux bonhomme au sourire facile et à la voix qui roule qu'on appelait aussi "Satchmo", icône de jazz historique qui nous parlait d'un monde meilleur. Qu'on efface de nos jours. Cet ambassadeur musical et racial, né en Nouvelle-Orléans, était le géant sur lequel toutes les futures stars du jazz allaient se tenir pour inspirer leur carrière. C'est le même homme qui passerait du jazz traditionnel, au big band, au bebop, au jazz modal et au hard bop avant de choisir de peu se mêler à la trame sonore des droits civiques qu'on voulait faire respecter dans les années 60 pour la communauté noire. Toute sa carrière, il est resté le même bougre sympathique capable de faire rire avec sa voix de gros nounours ou de toucher par de hautes notes bien calculées. Mais dans les années 60, quand critiqué par Dizzie Gillespie ou Miles Davis, d'être de la vieille école où les noirs se complaisaient dans des rôles tenant la chandelle pour les blancs, et de ne pas s'impliquer, Louis avait répondu: "Je ne mêle pas de politique, je ne fais que souffler dans ma trompette." 

C'était une phrase code pour dire "Je ne fais que survivre, comme vous tous". 

Louis avait appris très tôt, avec King Oliver, à être noir POUR les blancs. Et à ne jamais porter le visage de la souffrance et de la souffler dans sa trompette. Louis, en 1947, était si bon qu'il était passé d'un très respectable 350$ par représentation à 2500$ par spectacle. Ce qui est l'équivalent de 35 000$ de nos jours, par spectacle. Il était parti de loin le petit gars de New Orleans, fumant ses joints entre les sets, craignant de se faire coincer pour sa marijuana, ou pour peu importe, noir qui a du succès comme Taylor Swift de nos jours. Louis, comme tous les noirs de nos jours, vivait dans une ville raciste et dans un pays raciste. La police ne suivrait pas n'importe qui pour possession de drogues, mais si un doute subsistait autour d'un(e) noir(e), les policiers (tous blancs) feraient l'effort supplémentaire pour faire du zéle. Joe Glazer, le véreux gérant de Louis, avait fait un arrangement avec les policiers qui avaient Armstrong à l'oeil. Il avait trahi son autre cliente, Billie Holiday, en la pistant pour les policiers pour la même chose. Bien entendu, Billie n'était pas chez elle quand on a planqué "trouvé" de la drogue chez eux. Et Glazer, pourri sale, lui avait conseillé de ne pas se défendre en cour et de plaider coupable, même si elle se savait innocente. Louis continuerait de ramener de l'argent. Intouché.

17 ans avant, Louis s'était fait coincer avec de la drogue et en avait perdu son droit de jouer dans les cabarets. Mais en cour, deux propriétaires du Cotton Club, très liés au gangstérisme, savaient comment regarder les juges pour qu'ils y aillent doucement avec certains accusés. Louis ne ferait que 9 jours de prison. Retrouverait son permis de jouer. Continuerait à être un robinet à argent. Les blancs l'avaient sauvé.  Joe Glazer était blanc lui aussi. Protégeait son investissement. 

Ses sons étaient formidables. Il jouait avec une embouchure particulière. Qui le faisait jouer de manière unique. Il utilisait ses doigts et sa voix comme personne d'autre. S'était tout appris tout seul, d'orphelinat en orphelinat, plus jeune. En survie depuis si longtemps. À Chicago, on lui avait mis un fusil au visage pour lui demander de jouer à New York le lendemain. Apeuré, Louis s'était plutôt sauvé vers Memphis, mais les gangsters ont des franges un peu partout et on l'attendait sur place avec une limo. Quand ils ont refusé d'entrer dedans, les graines de bandits ont appelés les racistes policiers qu'ils connaissaient qui ont vite arrêtés les noirs qui trainaient autour des blancs. Pour se sortir du pétrin inventé autour de lui, il a fallu qu'il fasse un concert pour les crottés du coin. À qui il a dédié mentalement la chanson "I'll Be Glad When You're Dead, You Rascal, You". 

À Philadelphie, c'est "une protection" que des italiens lui avaient offerts. Qu'il devrait payer, de ces recettes d'artiste noir. Ou accepter que ses payantes lèvres deviennent ensanglantées. Louis avait alors demandé à la police de l'arrêter, afin de passer la nuit, en sécurité, en cellule. Joe Glazer est arrivé à ce moment. Lui qui avait une ligne directe avec Al Capone, et bossait dans ce milieu avec ces bebittes depuis longtemps. Il savait les dompter. Avec tout aussi vil. Il avait été gérant de boxeurs. Savait qu'on ne devait pas gager sur un blanc. Savait comment un boxeur devait perdre dans un arrangement. Il était pourri lui aussi. Trouvé coupable de relations sexuelles avec une fille de 14 ans, il a évité les 10 ans de prison en la mariant. Trouvé à nouveau coupable d'avoir des relations sexuelles avec une fille de 17 ans, il avait eu besoin de son ami Capone pour acheter la justice. Louis avait besoin de Glazer parce qu'il avait besoin de faire plus que de survivre en cachant ses problèmes dans sa trompette, et c'est lui allait tordre les bras pour que son client payant gagne maintenant une fortune. Sur laquelle il aurait le total contrôle. 

En janvier 1957, le président Dwight Eisenhower allait commencer son second mandat de 4 ans. Inquiet de ce que le reste du monde pensait des États-Unis. Rosa Parks allait refuser de céder son siège à un(e) blanc(he) dans l'autobus. Martin Luther King se ferait arrêter par la police pour avoir roulé à 30...dans une zone de 25...Le Ku Klux Klan allait forcer un conducteur d'automobile noir à sauter du haut d'un pont vers sa mort. On avait déclaré inconstitutionnel la ségrégation dans les écoles, mais on était revenus sur la décision en lâche en disant que les États pourraient décider d'appliquer ou non. L'image des États-Unis était laide. Moins laide qu'aujourd'hui, mais laide. Son plan était d'envoyer des artistes racisé (e)s à travers le monde afin de publiciser des minorités "heureuses". Louis est une personne âgé. A conquis le monde des blancs en jouant aux côtés de Dean Martin, Frank Sinatra ou Grace Kelly. Il était ambassadeur idéal pour les missions du gouvernement. 

Il ne portait jamais le malheur sur son visage.

Il serait le premier client noir à avoir une chambre à lui, en septembre 1957, à l'Hôtel Dakota de New York. Il y a seulement 68 ans. Une entrevue, cette année-là, fait dérailler un voyage prévu en Russie. Il confesse en avoir assez du président qui fait semblant d'aider les gens à la peau noire, mais les utilise comme des pions. Ça fait scandale. Un spécial avec Bing Crosby est annulé. Mais Eisenhower fait ce que le président actuel ne ferait jamais et écoute. Force l'Arkansas qui avait refusé 9 étudiants à la peau noire, à les accepter. Louis ré-accepte d'être ambassadeur pour lui. Mais ce sera cette fois en Afrique. Trois ans plus tard. 

Louis allait se mêler de la seule chose à laquelle il n'avait jamais voulu se mêler, la politique.

En Novembre 1960, pendant que Louis termine son repas en République du Congo, avec sa 4e femme, JFK, aux États-Unis gagne son élection contre Richard Nixon. Louis allait continuer de travailler pour Eisenhower comme ambassadeur. Il mangeait avec ce qu'il pensait être un diplomate des États-Unis mais qui était plutôt, un agent de la CIA qui allait coordonner l'assassinat du premier Premier Ministre élu démocratiquement au Congo, Patrice Lumumba. Et se servirait du passage de Louis pour expliquer la présence Étatsunienne sur les lieux. Comme le gouvernement est "indépendant" les États-Unis craignent un écart socialiste/communiste. Pour le remplacer par un pantin anti communiste de leur choix. Mobutu Sese Soku. Dès janvier 1961, quand Armstrong quitte le Congo, Lumumba serait capturé avec la complicité des Belges, et des indépendantistes, torturé et assassiné. Bien coordonné par le "diplomate" qui accompagnait Louis l'artiste. Qui n'y verra que du feu. 

À la mort de Louis, d'une crise cardiaque, à 69 ans, en 1971, on apprendra aussi que Sidney Korshak, un important "arrangeur" de la pègre de Chicago, avait aussi beaucoup bossé avec Glazer afin de protéger Armstrong d'être abusé dans ses fortunes. Du moins, moins qu'eux mêmes en abusaient.

Louis survivait sans porter ses problèmes, à une entrevue près, sur son visage. Et aussi pion que protégé par les gens mêmes qui essayaient d'en faire ce qu'ils voulaient bien en faire. Mais ne laissant jamais paraitre sur son visage souriant ce qui pouvait le troubler.

Louis Armstrong & Gangsters. Pas le lien qu'on penserait nécessairement faire.  

En raison du grand président con d'en bas, on entend pas assez parler de l'histoire des humains à la peau noire dans le mois qui leur est réservé. Un mois, croyez-le ou non, dont Google vient de retirer le thème dans son calendrier.

Tristes traitres USA. Toujours racistes et divisifs bien portant.

Au 33e jour de la présidence du dictateur en puissance. Hitler a pris 53 jours pour éteindre la démocratie en Allemagne, en 1933.