(à Margo Gontar, Didi Savchenko & Polina C.)
Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu), je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: La littérature!
Et respirer, c'est vivre.
ANNA KARENINE de Leon Tolstoï.
19ème siècle.
Une première version du roman précédént, Guerre & Paix, était de 1225 pages, en publication périodique comme les Russes le font alors très souvent et répartie, regroupée, retravaillée et lancée pour vrai en deux volumes, en 1869.
Ce livre chronique l'invasion Française de la Russie dans la foulée de l'époque Napoléonne. 5 trames narratives sont utilisées afin d'illustrer l'impact de Napoléon sur les familles d'aristocrates Russes et sur la société Tsariste. Pendant 60 ans, Tolstoï publiera en série dans le journal Messager Russe. De 1805 à 1865. Tolstoï ne considérera jamais ce roman comme tel, puisque les derniers chapitre sont davantage de la philosophie de vie. Il considérera davantage Anna Karenine comme son premier vrai roman.
Lancé aussi de manière épluchée dans les périodiques entre 1875 et 1877, toujours dans Le Messager Russe, quand on demandera à William Faulkner quels étaient les 3 plus grands romans jamais écrits, ce dernier répondra Anna Karenine, Anna Karenine et Anna Karenine.
Le roman de 864 pages traite de trahisons, fidélités, familles, mariages, société impériale Russe, de désir de disparité entre la vie rurale et la vie urbaine. Le coeur de la narration est autour d'Anna, ayant une liaison extra maritale avec un officier de la cavalerie. L'affaire du compte Alexei Kirolovitch Vronsky scandalise le cercle social de Saint Petersbourg et force les jeunes amoureux à fuir pour l'Italie. Mais à leur retour en Russie, rien n'est plus jamais facile. Les trains sont récurrents au travers du livre. Avec plusieurs trames narratifs s'y déroulant. Soit parmi les passagers, soit aux stations de gare de St Petersbourg ou ailleurs en Russie. L'histoire se présente avec en fond de trame la réforme libéral initié par l'Empereur Alexandre II de Russie. Et avec les transformations sociales rapides que cette réforme à généré. Ce grand roman a été adapté maintes fois, (Guerre & Paix aussi), au théâtre, à l'opéra, en ballet, en film pour le grand écran, en film pour la télévision. en série pour la télévision, mis en musique et utilisée dans les programmes de patinage artistique, et en radio roman.L'actrice Dano-Française Hanne Karin Blarke Bayer, compagne de vie de Jean-:Luc Godard dans les années 60, mais surtout mannequine et actrice entre 1961 et 2008 a pris comme nom d'artiste Anna Karina.
Sobriquet que lui donnait JLG naturellement puisqu'Hanne Karin de naissance.
Tolstoï écrivait avec ce livre en mode transitionnel entre réalisme et modernisme. On y explore l'hypocrisie, la jalousie, le progrès, le plaisir charnel, la passion, ainsi que le connexion agraire en opposition avec le rythme de vie en ville. Les émotions d'Anna suggère une forme de résistance aux comportements changeant avec une société en mutation. Tolstoï suggère clairement que le bonheur d'autrui ne devrait jamais se bâtir dans la douleur d'un(e) autre. On dit que le personnage de Levin serait une projection de l'auteur et que tout ce qu'il dit dans le roman pouvait facilement être lié aux idées de Leon, au civil. La proposition que fait Lev, dans le roman, à une protagoniste du livre, est une réécriture apparemment presque verbatim de celle qu'il avait fait à Sophia Behrs. Lev suggère à celle qu'il veut épouser de lire son journal personnel afin de jouer de transparence sur son passé sexuel et sur ses état d'âmes en général. Ce que Tolstoï a aussi suggéré à Sophia Behrs avant qu'elle ne devienne Sophia Tolstoï.En trame de fond, la réforme progressiste de l'empereur Aleksander II de Russie qui avait comme nom réforme émancipatrice, allait mener à des réformes judiciaires, une refonte du mode de nomination des juges, à l'introduction de gouvernements élus par le peuple, au développement des chemins de fer, des banques, des industries, du télégraphe, la montée d'une nouvelle élite en affaires qui, à long terme, mènera aux oligarches et au déclin de la mainmise des terres par l'aristocratie, qui offrira une presse libre et un éveil social. Le panslavisme, la querelle des femmes, l'aide volontaire militaire à la Serbie dans son conflit militaire avec l'Empire Ottoman en 1876 y sont intelligemment discutés.La station de chemin de fer dans la banlieue d'Obiralovka est aujourd'hui connue comme la ville de Zheleznodorozhny, à l'oblast de Moscou.
La Russie n'était pas ce mal actuel. Mal concentré sur ses dirigeants.Pas encore.
Il était capable de progrès. Et d'envie d'émancipation. De déchirements liés à tout ça.
Ce qui nous ramène encore à la Post-Soviétie chaotique d'aujourd'hui.
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