Etta Zuni habite au Sud.
Ils habitent le frontière. Sont voisins.
"Hey Karl!" a dit madame de son côté du terrain.
"Hey Etta! ça va ?"
"Baaaah..."
"Ah non, t'as pas l'air certaine. Qu'est-ce qui ne va pas ?"
"Les enfants n'arrêtent pas de se frapper entre eux avec des bâtons""Aaah! ça arrive chez nous aussi...assez rarement mais ça arrive aussi, l'immaturité des fois..."
"Ouais chez nous ça arrive tous les jours, souvent deux trois fois par jour"
"Oh..."
"Ce ne sont pas tous les enfants, simplement quelques uns.""Oh! On a pensé leur enlever les bâtons ?"
"Ben sur que non, ça ne serait pas juste pour les enfants qui adorent les bâtons et qui ne frappent personne"
"Vrai...mais..."
"Ce qu'on a essayé c'est de donner des bâtons à tout les enfants...""Vous avez donné...plus de bâtons à tout le monde ?"
"On s'est dit que si tout le monde en avait un, ça calmerait tout le monde."
"Est-ce que ça a marché ?"
"Pas vraiment non."
"Je le devinais un peu"
"Ensuite on a essayé de donner des bâtons seulement aux bons enfants, plus de bâtons, à eux. On a pensé que ça ferait réfléchir ceux qui n'en avait qu'un seul, qu'ils y penseraient deux fois avant de les utiliser..."
"¨Ça a fonctionné?..."
"Quelque fois...mais une chose devenait certaine, entrant dans une pièce bourrée d'enfants avec des bâtons, il était très difficile de déterminer qui étaient les bons des mauvais enfants..."
"Que pensez vous maintenant faire ?"
"prier"
"... je ne..enfin...n'avez vous jamais pensé bannir entièrement les bâton de chez vous ?"
"On a essayé. On a banni les bâtons dans un coin du salon."
"Et ça a fonctionné ?"
"Non. Des bâtons illégaux étaient utilisés dans le salon. Enfin ils ne sont pas illégaux près du divan, mais près de la fenêtre... on est maintenant obligé de remplacer la télé du salon. "
"Pourquoi ne pas bannir entièrement les bâtons de votre maison ?"
"Quoi ? Mais on ne pourrait pas faire ça ! "
"Pourquoi pas ?"
"Les bâtons sont cools!"
K.Nahda n'avait plus d'argument contre Etta Zuni.
La métaphore est simple à comprendre. La logique devrait commander. Mais l'engrenage est solidement ancrée depuis si longtemps. Ça sévira plusieurs fois par jour, tous les jours toute l'éternité. L'éternité courte pour plusieurs voisins d'en bas. Qui pourtant, interprètent un texte de plus de 235 ans (une éternité, quoi!) à leur manière, pas question de changer une virgule, 1787 ou 2024, mêmes réalités, pour assouvir son envie d'intimider, de paraitre cool, de trouver un argument massue à une confrontation, comme Kyle Rittenhouse, triple assassin en liberté, chasseur de militants progressistes.Aux États-Unis l'idée de présenter comme candidat présidentiel un homme en cour jusqu'en 2025, faisant face à de multiples affaires criminelles, et qui demande au ciel l'immunité si on est président, n'est pas encore assez choquante pour qu'il soit disqualifié du poste de représentant suprême de son pays. Et ne le sera visiblement pas.L'absurdité de nos jours est devenu les combats d'hier des pères fondateurs. L'ennemi, aux États-Unis est de l'intérieur. Rien ne fait plus peur qu'un contemporain Étatsunien. Près à régler une chicane de ruelle d'un coup de fusil dans la gueule.
La menace ne sert d'armes qu'aux menacés.
Et le/la menacé(e) armé(e) rend souvent justice à un Russe, aux États-Unis.Anton Tchekhov.
Qui disait, il est inutile de montrer un fusil au premier acte si on est pour ne pas l'utiliser.
Ce conseil est très suivi dans la population.
Il n'y a pas de liberté dans ce pays si on oblige un(e) enseignant(e) à porter une arme au travail sans lui laisser le choix de faire lire les livres à ses élèves jugés par la majorité éclairée comme des incontournables.
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