Break Syndical

Depuis hier, la fonction publique, au Québec, est en grève. FTQ, CSN, APTS,CSQ. À partir de demain, FIQ (infimières, inhalothérapeutes, etc). 80 000 de plus. 

Ce dimanche, c'était les usagers du métro et du transport en commun qui faisait front commun pour marcher dans les rues et se faire entendre. C'est confirmé, le gouvernement manque de connaisseurs du transport collectif. Lundi, quand je revenais du travail, les chauffeurs d'autobus scolaires du quartier où je travaille sur l'Île de Montréal, sautaient presque dans la rue afin de se faire encourager par les automobilistes, par un coup de klaxon ou un poing levé, en soutien. Ils font ça depuis au moins trois semaines déjà. Depuis mardi, toutes les écoles publiques sont fermées en province. Mes deux soeurs sont enseignantes, ça ne leur tente pas du tout de ne pas être payées d'ici Noël. La dernière grève du genre avait duré 8 semaines. Cette fois, on ne parles que de 3 jours. Mais l'éducation de nos enfants est un réseau si fragile. 90 000 enseignants et membres de soutien du personnel scolaire sont en grève. C'est dur de partout.

Rimouski

Les services de garde, qui ne sont pas sous les mêmes syndicats, seront aussi fermés. Demain, la Fédération Autonome de l'Enseignement, 65 000 profs, 9 syndicats différents, tombent en grève illimitée. 6 régions, Montréal, Québec, Laval, l'Outaouais, la Montérégie, les Laurentides. Le réseau privé n'a aucunement besoin de suivre. Mais ils votent à l'interne. Et par solidarité, certains suivent, mais souvent c'est aussi parce qu'ils ont des choses à renégocier avec ce gouvernement de gens d'affaires qui se moquent de ses citoyens. CEGEP et Universités observent principalement trois jours de grève. 

J'ai 51 ans.

Ja-mais, un syndicat ne m'a aidé en quoi que ce soit. J'ai même PERDU un emploi de rêve à Radio-Canada en raison du syndicat. Auquel j'étais trop jeune pour adhérer, et dont j'étais "l'ennemi" puisque j'acceptais des conditions qu'eux n'acceptaient pas. Le jour où je travaillerai uniquement pour les sous que ça me rapporte, débarrassez-vous de moi, svp. Je ne dis pas que c'est ce que font ces gens de la fonction publique qui grèvent en ce moment. Mais il me reste encore à prouver, dans ma vie personnelle, de mon vivant, qu'un syndicat, en général, est une bonne chose. Faudrait me convaincre. Je n'en vois pas beaucoup les preuves. Sérieusement.  

Soyons clairs: se glissent dans ce concert de lamentations des conditions salariales. Des conditions de travail pour les profs. Des moyens. Qui peuvent, doivent, se traduire en chiffres. Le déraillement est certain en éducation. Des parents aux profs en passant par les élèves.

Sans DU TOUT me ranger en faveur du gouvernement dans ce conflit que je juge nécessaire ne serais-ce que pour réenligner nos valeurs sociales,  je ne suis pas certain que les syndicats du milieu scolaire soient si sains. De ce que j'entends, lis, vois, l'épanouissement, le rayonnement et le développement des élèves ne semble pas souvent au coeur des priorités des syndicats. Il reste encore tout à fait incompréhensible qu'à la fin d'une année scolaire, on ait pas une meilleure idée des employés qui y seront en septembre suivant, qu'on y pense seulement vers la mi-août, et que le vent de panique soit constant en début d'année avec des tonnes de classes sans enseignant(e)s, forçant d'autres gestes de panique faisant de la pression sur la rétention...enfin...il y a des manières qu'il faut définitivement changer. Là-dessus, je suis tout à fait team changements organisationnels. Et les syndicats semblent rarement aider. Ils font symbole de raisonnabilité douteuse. (le gouvernement avec son offre sous le seuil de l'inflation, pire). 

Je travaille avec les villes et je vois les même réflexes malsains de syndicats mal orientés dans leurs visées.

Mes deux soeurs sont enseignantes, deux X, et ne sont pas complètement d'accord avec leurs syndicats. Elles veulent travailler. Parce qu'elles ont peur pour leurs élèves. Elles ne veulent pas de largué(e)s à la mer pour des chicanes de grands. Et elles sont d'accord avec moi que les syndicats ne sont pas toujours violons pour tous. Mes deux soeurs me disent qu'elles sont là pour les élèves. Comme un entraineur sportif doit exister pour ses joueurs. Sinon, tu n'as pas d'affaires là. 

On en est pas à la 1ère demande

Et oui j'entends tous les profs me hurler que pour bien servir ces enfants, il faut en avoir les moyens et que c'est aussi les manières qu'on veut changer : celles du gouvernement. Que ce sont de cris à l'aide. 

Je comprends tout ça. 

Jusqu'à ce que j'entendes les représentant(e)s syndicaux. Qui me semblent sur de différentes eaux. Plonger sur les différents regroupements en grève depuis mardi donne carrément le vertige. Ça fait des dizaines de regroupements où on a pas besoin d'autant de micros. Tant de temples de kalifs voulant être à la place du kalif. 

C'est déjà un problème. 

De l'autre côté, l'abolition des commissions scolaires de la part de la CAQ qui explique la rue aujourd'hui: C'est un échec. 

C'est le festival des points de presse depuis lundi. Je ne suis pas en faveur de l'insultant gouvernement. Je ne suis pas 100% en faveur des grévistes non plus. Je suis très ambivalent vis-à-vis les syndicats. En général. 

Même si ce gouvernement a besoin d'un grand coup de pied dans les flancs, je ne suis pas fan du bal syndical. Parfois je vois Don Quichotte, parfois, je vois des agresseurs de bon sens. 

Au travail, nos bureaux sont en fait 2 bureaux dont on a fait tomber les murs pour en faire un plus grand. Mais la climatisation avait été pensée, à l'origine pour un bureau à plafond très haut et un autre à plafond bas. C'est donc de la merde. Inégal, tout le temps. Dans mon coin, on gèle. Et je ne suis pas du tout frileux. J'ai une chaufferette 12 mois par année. 

Je ne sais pas si j'ai besoin de ma chaufferette 12 mois par année. Mais le confort de cette chaleur...

Je ne sais pas où placer les syndicats non plus. Pensés à l'origine pour protéger des abus des employeurs. 

Mais il ne fait aucune doute, l'offre gouvernementale a été 100% insultante. 

Et faudra que ce gouvernement arrête de nous prendre pour des idiots et de se comporter comme tel. En manquant à sa promesse de donner de l'argent pour les repas dans les écoles, entre autres, aux plus démunis.