Je parles bien entendu de l'ex-députée de Québec Solidaire dans le comté de Tachereau, Catherine Dorion.
On l'a vu aussi, dans la même semaine, avec Isabelle Lessard, la plus jeune mairesse de l'histoire (21 ans alors) de la province, sur la Côte Nord, qui a dû gérer les feux de forêt du dernier été, et qui a démissionné de son poste de mairesse de Chapais, décriant le manque de ressources en santé mentale, pour les élus.
La politique, c'est partout, comme le soleil. Mais ce n'est pas pour tout le monde.
Catherine Dorion est capable de lucidité. Il faut lire parmi ses livres précédents le coup de gueule de cette semaine, pour le réaliser. Elle est capable de poser en anti-capitaliste et de faire avancer un projet immobilier dans son comté et de s'en expliquer. Elle est aussi impulsive. Tête brûlée. Elle a aptement titré son livre. Un tête brûlée est quelque chose de péjoratif. Capable d'impulsions de toutes sortes. Comme un coup de guitare quand on ne sait pas en jouer. Le livre lancé cette semaine, où elle semble régler ses comptes avec Québéc Solidaire, le parti avec lequel elle avait été élue, le confirme aussi. Plus elle parle comme seule pirate à bord d'un bateau qui ne ramait pas égal, plus on sent l'équipe qui avait autour d'elle et qui l'a aidé à être membre de l'équipage. Le soleil brille toujours à la télévision disait un trio norvégien dans les années 80. Catherine savait comment attirer les mouches des médias. Suffisait d'être soi-même et de ne pas plier. Elle dirigeait sa carrière à l'instinct. Je serais mal avisé de l'en critiquer, je fais pareil. C'est un peu ce qui m'avait dirigé vers ses écrits. Qui m'ont vite agacé car j'y lisais trop souvent de mauvaise foi. Je la sens encore dans ce bain d'eau sale.Punk, à l'Halloween |
Être punk, ce n'est pas toujours faire juste du bruit avec trois ou quatre accords. Ça a son charme. Mais pas longtemps. Ça a duré de 1976 à trois quatre ans plus tard. Comme Catherine, de 2018 à 2022, députée de Tachereau. C'est une attitude et un style qui accepte assez peu de compromis. Brut et parfois sauvage. Dans les années 80, punk était le mot qui faisait peur à la génération précédente par rapport aux jeunes. Dire "punk" comme une insulte, c'était avouer être dépassé par son époque. De nos jours, très souvent cette même génération, a remplacé cette peur par le mot woke.
Catherine cadre très bien dans leur définition du mot woke. Elle a dérangé. Continue de le faire.Elle ne joue pas toujours de la guitare habilement, mais elle continue de la gratter.Avec des notes qui faussent et des airs qui agressent. C'est dans la nature du punk. Elle veut faire danser les ombres, mais le miroir qu'elle agite sur scène est difforme.
Personne ne s'entend vraiment encore sur ce qui est vraiment difforme. Ça semble le coeur de ses propos.
Un peu comme on tombe en amour avec l'amour, Catherine est tombée en amour avec une idée de la politique. Comme les punks tombaient en amour avec l'idée de faire de la musique sans complètement savoir jouer de leurs instruments.Mais comme la musique Punk, j'ai hâte de voir ce qui restera comme empreintes de ce que Catherine Dorion aura peint dans son miroir, une fois la pluie passée.
Y a des traces de punk dans la musique de nos jours. Quelles seront celles de Catherine Dorion en politique ?
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