lundi 13 novembre 2023

R.E.M. Une Fois Par Mois

R.E.M a sévi musicalement entre 1983 et 2011. Entre 1983 et 2001, j'ai eu les âges de 11 à 29 ans. Des années tout simplement formidables dans une vie, quand on est chanceux. Après c'est le monde adulte qui...enfin...qui déçoit souvent. J'ai assurément arrêté de maturer autour de 29 ans. 

Micheal Stipe, Peter Buck, Mike Mills, Bill Berry m'ont accompagné en sons et en textes trop souvent cubiques pour qu'ensuite je ne communie aux veillétés politiques de Micheal, bien que je sois porté sur l'écologie en partie, grâce à lui, depuis mes 16 ans. Et j'étais très anti-Bush fils, aussi. R.E.M. m'habite comme le Rapid Eye Movement.

C'est con ce qu'il n'était pas si mal George W. Bush comparé à Donald Trump, Matt Geatz, Ron DeSantis ou Robert Kennedy Jr après tout. 

Avec le recul, le son R.E.M. m'a beaucoup plu. Me plait encore dans des élans nostalgiques. Mais pas si nostalgiques, non plus. J'ai une liste de lecture de 3h29 sur mon téléphone qui ne comprends ni It's The End of The World As We Know It (And I Feel Fine) ou The One I Love qui sont les deux morceaux qui me les avaient fait découvrir, mais que, surécoutées, ont été brulées pour mes oreilles. 

Mais le band americana-gothique du sud des États-Unis (la Georgie) me plait toujours.

Vous écrivant sur 5 artistes que j'adore facilement sur 10 albums (Dylan 11 en fait et Bowie, toute) j'ai constaté que pour R.E.M. je me rendais facilement à 12. Leurs 12 premiers. 10 avec à la batterie, Bill Berry.

Comme je vous avais proposé pour Stanley Kubrick en 12 films, il y a 11 ans déjà, je vous proposes R.E.M., une fois par mois, pour 2024.

Janvier.

Murmur (1983): Ironiquement le premier album du band a aussi été enregistré, dès janvier 1983. Pourquoi ne pas commencer par la racine ? Le band résiste aux clichés rock des solos de guitare, ou encore refuse d'utiliser les alors populaires synthétiseurs. La guitare de Buck performe mal, il utilisera donc la Rickenbacker 4001 de la blonde d'un des producteurs. Un son de guitare que j'adorerai. Toujours. 

Février.

Fables of the Reconstruction (1985): Micheal écrit de manière surréaliste inspiré de photos de Man Ray. On est inspiré par le révérend Howard Finster, un artiste, lui-même. Buck joue de la guitare chromatique, les trains sont évoqués comme symbole de liberté américaine rurale fuyant vers de nouvelles destinées. Agréablement bien rythmé.

Isa en 1987...

Mars.

Document (1987) : Scott Litt arrive à la production et le band obtient ses premiers top 10. Je les découvre avec cet album, à 15 ans. Je succombe à leur son. L'idée de faire une reprise de Wire me charme complètement. Ces gars-là seront mes amis. Isabelle B. me trouve de son goût, moi aussi, je lui écrirai derrière une photo de moi qu'elle m'avait demandé "This one goes out to the one I love" Affreusement corny et prétentieux avec le recul. This one...comme si j'en distribuais des tonnes. Vraiment...

Avril.

Life's Rich Pageant (1986) : Enregistré dans le studio de John Cougar Mellencamp, en Indiana, Micheal cite une idole du band à la fin d'un des morceau, Patti Smith, qui elle, reprenait The Who sur un de ses albums. Très riche en guitare, c'est facilement un de mes préférés du band. Les trois premiers morceaux sont des chefs d'oeuvres pour mon oreille. La richesse des guitares me plait beaucoup sur cette offrande.

    

Mai.

Green (1988): La mandoline est fort agréablement utilisée ici, invitant le printemps et l'été. Nous avions 16 ans, R.E.M aura toujours cette chanson qu'on aimait moins et qu'on allait ridiculiser, ici, Stand, dont le refrain devenait "Stand de patates pis de burger! (sans fromage)" et on improvisait la suite avec de la relish, du ketchup des oignons ou de la moutarde. C'était dans le ton. le band a pensé appeler un de ses albums, le 9ème, Songs to Sing With a Ketchup Bottle As a Mic

Juin.

Monster (1994) : Justement, ces chansons, au Ketchup. Plus grunge, et ouvertement inspiré de Nirvana à qui on avait offert 2 chansons après que Kurt Cobain eût confessé que Green avait été un de ses albums préférés à vie. Les deux sont ici. Plus rock, électrique, presque punk rock. Seattle. Estival comme fréquence, Kenneth.

Juillet.

Reveal (2001) : Pochette jaune soleil, arrangements pensifs, tirades romantiques, quêtes spirituelles, Thom Yorke, de Radiohead, ami proche de Stipe, lui avait dit qu'il souffrait d'horrible peur de la scène, ce à quoi Stipe lui avait répondu de se dire "I am not here, this is not happening" qui deviendra une partie d'une de ses meilleures chansons selon moi. R.E.M. sera aussi inspiré de cette confession pour un des ses morceaux, sur cet album. Qui contient un bijou personnel pour mes oreilles (surtout autour de la 2ème minute où le clavier de Mills me fait fondre).

Août.

Out of Time (1991) : Bien que Shiny Happy People me soit insupportable, Losing My Religion marque à la fois ma première année universitaire, mon départ du foyer familial et ma rencontre avec la femme de ma vie. Leur album le plus populaire qui leur a fait gagner plusieurs Grammys, contient d'excellents morceaux, aussi tendre que cohérents avec ce qu'ils avaient fait avant, et feront après. Toujours axé sur les cordes de guitares, on y flair aussi des influences de musique classique et de folk, qui lui donnent un ton de 7 à 77 ans. Estival.

Septembre.

New Adventures in Hi-Fi (1996) : Inspiré de Time Fades Away de Neil Young et enregistré entre les soirs de tournée mondiale, le dernier album mettant en vedette Bill Berry à la batterie (qui a subi un anévrisme presque fatal en tournée) m'a beaucoup plu. croisant le côté acoustique et le country rock de Out of Time et Automatic For The People ainsi que rock plus électrique de Monster et Life's Rich Pageant, on invite leur idole Patti Smith et on est généreux avec plus d'une heure de musique. Sur vinyl, ce sera un album double.

Octobre.

Automatic For The People (1992) : L'album qui allait être un achat automatique après le succès public de Out of Time, vendra aussi plus de 18 millions de fois. Plus profond, triste, sombre, sage, subversif, et d'une beauté noire et complexe, même visiblement désenchantés sur certains morceaux par la vie en général, on tricote du beau et du bon.

Novembre.

Up (1998): Premier album sans Bill Berry où a volontairement visé des audaces, des sons différents, des airs sans batteries, de l'informatique percussions, Stipe place le folklore spirituel en dualité avec la modernité technologique. Assez réussi et encore parfois excessivement joli mélodiquement. Mills adoucit souvent le côté brut de Buck. Il fallait réapprendre à composer à 3 et non à 4, ça a changé la dynamique et le son. Pas fâcheux du tout au final. L'album a été relancé vendredi dernier pour célébrer ses 25 ans. C'est ce qui m'a donné l'idée de vous jaser de ce band qui ne se reformera jamais.

Décembre.

Reckoning (1984): Un petit retour en arrière, mais aussi, l'essence pure du band d'Athens, en Georgie. Justement commencé en décembre 1983, cet album que j'ai surécouté au secondaire, est assurément un de mes préféré du band, alors que j'ai toujours eu l'impression qu'il avait été produit juste pour moi qui était le seul à l'écouter au Québec. C'était 22 chansons qu'on avait préparé pour finir avec 10. Sur ma liste de lecture de 3h29, les 10 s'y trouvent. Unique album du band qui a toute ses chansons dans ma liste. Effectivement je me fais cadeau (de Noël) avec celui-là. 

Vous pourriez commencer votre consommation du R.E.M. dès décembre prochain avec celui-là. Si vous n'aimez pas celui-là, don't bother pour le reste.

Cette formation était si simple que lorsqu'ils se sont séparés, Stipe a dit "et si on faisait une vraie pause ?" Ce à quoi Buck et Mills lui ont répondu "Combien de temps?

"Like forever" ont été ses mots. 

Ce qu'ils ont toujours respecté. De toute façon Peter Buck, trop intoxiqué au moins une fois, est banni de quelques lignes aériennes pour mauvais comportement passé (peut-être juste une ligne aérienne). 

Je les ai toujours aimé et les aimerai toujours. 

Forever aussi.

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