mardi 9 mai 2023

Ville Sans Hourras

 "There's nothing sadder, than a town with no cheer"

-T.W. 

Notre samedi dernier était un peu fou. Nous l'avons commencé dans le 450, tôt, avons fait 273 kilomètres jusque dans le 418, avons visité belle-maman, beau papa ensuite, avons soupé avec ma mère, sommes allées ensemble voir une pièce de théâtre amateure avec ma soeur Janiper Juniper, pièce qui mettait en vedette notre plus jeune soeur, Greenjelly. 

De 1974 à 1990 ici
Puis, après la pièce et avoir discutée avec elle, avons quitté la Route de l'Église pour revenir dans le 450. J'y ai laissé l'amoureuse et me suis rendu à l'aéroport chercher mon fils autour de 1h30 du matin. 

Croyez-moi, dimanche, on l'a dormi.

En 4 samedis consécutifs, je serai allé 273 kilomètres passés chez nous, c'est-à-dire, dans la région de Québec. J'y ai aussi passé 16 ans de ma vie. De 2 à 18 ans. J'y ai encore famille et ami(e)s. J'y ai même trouvé l'amour que j'ai corrompu en la "forçant" à migrer vers moi.*

J'ai aussi appris à (re)découvrir la ville qui m'avait fait grandir (Sillery, précisément) et la région (Ste-Foy, Cap-Rouge, St-Nicolas, Québec) de l'extérieur. Tombé amoureux de Montréal, je ne dénigrais pas Québec pour autant. Mais son esprit de clocher m'a atteint. Négativement. Quand j'ai choisi de quitter la ville, ma décision était prise depuis 6-7 ans déjà. Je ne comptais pas travailler au gouvernement-Québec est une ville de fonctionnaires-presque tous mes ami(e)s le sont, toute ma famille l'a été, dans l'enseignement- et j'anticipais vivre du monde des arts, beaucoup plus florissant à Montréal. Qui est aussi une vitrine sur le monde par rapport à Québec. La ville a fait de vraies petites merveilles en cinéma avec Robert Lepage, Louis Bélanger, Martin Brouard et Spira Film, des très intéressants efforts ont été faits. Mais pour des gens ma génération (X), l'avenir pouvait se trouver ailleurs. 

Je l'ai trouvé ailleurs. À Montréal. Et de Montréal j'ai quand même une oreille attentive à la ville où j'ai grandi. Et trop souvent, la région que j'avais quitté pâlissait. Aux Élections entre autres. J'allais être déçu plus d'une fois par le 418. Par la Rive-Sud de Québec. La radio populaire a été une honte longtemps. L'est encore souvent. Je n'ai pas besoin de nommer qui que soit, ils sont faciles à trouver, ce sont ceux et celles qui font TOUJOURS les mauvais choi-x...

Quand le projet du troisième lien a été mis sur pied, de loin, la manière de gérer tout ça, d'abord avec Régis, restait si opaque, et on refusait de chiffrer ou de rendre publique les études d'impact écologiques, ne pouvait que rebuter. Quand le projet a été abandonné, pour beaucoup d'entre nous, ça faisait du sens de l'abandonner. "Nous" ce ne sont pas les gens de Montréal comme je suis devenu, mais aussi mes ami(e)s et ma famille de Québec. Ce n'était pas la bonne chose à faire. 

En revanche, quand Bruno Marchand a été élu nouveau maire, c'était formidable. D'autant plus que je le connaissais de mon enfance, à Sillery. On s'était côtoyé. On ne s'est pas revu depuis son élection mais on se reconnaîtrait. Et il est dur à corrompre. Ça rassure ça, en politique. Mais c'est un véritable air de changement que certains boomers ne semblent pas accepter.

Avant Bruno, il y avait super boomer Régis Labeaume qui a mordu à l'appât de la LNH qui n'avait besoin que d'une carte dans son jeu afin de faire chanter les nouveaux clubs de la LNH en leur disant "Si vous n'êtes pas heureux de nos conditions offertes afin de joindre notre Ligue, Québec est fin prêt à accueillir un club. Québec, en construisant un Centre Videotron qui ne fait pas beaucoup d'argent, sert de bluff au commissaire de la LNH. Lui sert à monter les enchères. 

La ville et ses habitants voudraient un retour des Nordiques, mais le milieu des affaires n'est pas encore assez solide dans la région afin de garantir des soirées payantes pour la LNH. 

La ville voudrait enrayer les problèmes de "trafic" qui ne sont rien en comparaison à ce qui est très très quotidien et 400 fois plus lourd à Montréal, mais pourquoi se comparer à pire si on peut avoir mieux ? J'ai été tout simplement estomaqué d'être en mesure de me stationner au Costco, assez près de la porte, et de pouvoir y circuler assez facilement à l'intérieur, là où il y avait assez peu de personnes. 

Presqu'exclusivement des têtes blanches du troisième âge, mais ce n'était pas surpeuplé UN SAMEDI!!! Incroyable.  

On a mis une croix sur le mal pensé troisième lien en promettant finalement un lien qui ne favoriserait que le transport en commun. 

Gens de Québec, n'y croyez pas plus. Ils veulent vous garder une carotte. Ils veulent vos votes.  

Il y a aussi un projet de tramway qui est en branle. Une maudite belle idée. J'ai été surpris de voir un autre groupe de mécontents, ou mouvement même, anti-tramway, à Québec. Qui voulaient la tête de Bruno Marchand. 

Et là j'ai soupiré. 

N'en ont ils pas marre de continuellement se plaindre d'améliorations écologiques et de transports favorables aux gens qui n'ont pas les moyens d'avoir une voiture ou qui n'en ont pas envie de voitures ? 

Les mots qui me sont venus spontanément en tête étaient et sont toujours : "Christ de ville sans hourras". Un aréna où on savoure les Remparts et c'est à peu près tout. Et des beaux projets constamment hués.

On dirait parfois que la région de Québec n'a aucune envie de sourire. 

Ils ont leur centre Videotron qui est un gouffre financier, ils ont cette radio déshonorante qui se trouve à être l'écho de la station de télévision abjecte Fox, aux États-Unis, qu'on a, en revanche, jamais obligation d'écouter, ils ont un foutu de bon bougre comme maire et ne savent même le reconnaître.

Ma région de Québec était auparavant plus savoureuse. 

J'ai pas envie de penser "dommage". J'ai encore moins envie de penser "petit village". 



*Je ne l'ai jamais forcée, je l'avais honnêtement avisée que si on se partait quelque chose de sérieux, il fallait qu'elle sache que je comptais pas revenir dans le 418. C'était il y a plus de 30 ans.

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