mercredi 17 mai 2023

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable**********************Songs in The Key of Life de Stevie Wonder

Chaque mois, dans vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: La musique!

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums qui ont marqué ma vie, que j'ai tant écouté et réécouté que j'en connais chaque paroles, chaque note, chaque ton, chaque son, bref, cette musique est désormais composante de mon ADN.

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan

The Idiot d'Iggy Pop

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I. ça veut dire moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en langue arabe veut dire je t'aime.

Musique, je t'aime. 

SONGS IN THE KEY OF LIFE de STEVIE WONDER

1974, Stevie Wonder est tout simplement au sommet de la musique populaire. Ses 4 derniers albums sont non seulement des #1, mais en plus Stevie raflent tout ce qui traine de Grammys. Tant et si bien que quand Paul Simon gagne le grammy d'album de l'année, en 1976 (récompensant principalement 1975) il remercie d'emblée Stevie au micro de ne pas avoir lancé d'album cette année-là, donnant une chance aux autres. En effet, Wonder est si déçu par la manière dont les États-Unis sont gérés, avec Nixon, qu'il a tout simplement envie de larguer le pays et d'aller vivre en Afrique, aider les enfants handicapés. Son idée est si faite qu'il prépare un grand spectacle d'adieu. Mais il fait tant rapporter d'argent aux maisons de disques que celles-ci ne veulent pas entendre parler d'une retraite pour celui qui a commencé à endisquer enfant, et qui a maintenant seulement 26 ans. Stevie est nouvellement papa d'une petite fille, ses projets changent. Au moins trois studios lui font des offres. Jusqu'à ce qu'on lui fasse une offre qu'il ne pourra pas beaucoup refuser. 37 millions pour 7 albums. Une somme alors, record. Il aurait en plus, total liberté sur le conception et sur le côté créatif de l'enregistrement. 

Wonder est aveugle depuis sa naissance. Une plate erreur humaine qui avait suroxygéné la bulle dans laquelle le bébé prématuré qu'il était se reposait après sa naissance. Ça lui a brûlé les rétines. Il a développé, de toute évidence, une oreille fameuse. Et ceci l'a aussi rendu perfectionniste. Il travaille jour et nuit, et quand il sent l'inspiration, il ne s'arrête pas, ce qui rend les choses difficiles pour les gens qui travaillent avec lui. On peut travailler 24 heures sans s'arrêter pour manger et au moment de rentrer se coucher, se faire appeler pour des ajustements soudains

Il est si perfectionniste qu'il prend beaucoup plus de temps que prévu pour travailler cet album. Qui sera plus que double au final. Deux faces A et deux faces B, mais aussi un mini album car il a des chansons en surplus. La stratégie marketing aurait pu être "gardons en le tier pour un album en 1976, un autre tier pour un autre album en 1977 ou 1978, et un autre pour 1979 ou 1980". Mais non, Stevie a le dernier mot sur tout, alors il travaille méticuleusement son R & B, son soul, sa musique progressive, son smooth jazz, sa pop, sa lettre d'amour à sa fille naissante, plus de 130 artistes joueront sur son album. 

Parmi eux, Herbie HancockNathan WattsGeorge BensonMinnie Ripperton, Deniece Williams, Micheal Sembello, 7 ans avant Maniac, et avec lequel il co-compose quelques morceaux. Il écrit aussi avec l'animateur de radio Gary Byrd, deux morceaux, et avec un de ses frères, sur Dieu. L'album sera un tour guidé de ses souvenirs d'enfance, avec des morceaux de tous les styles. Même de la musique progressive. Et un populaire hommage au grand Duke Ellington qui vient tout juste de mourir. Il parle de premiers amours, d'amours perdues, de justice sociale. Pas 2 chansons ne se ressemblent et la manière de séquencer les morceaux est tout simplement parfaite. 

À 1h45, il s'agit du plus long album du chanteur du Michigan. Usage de synthétiseur baroque, dont ils n'étaient que 5 à avoir sur terre, ce qui a découragé Elton John d'en acheter un quand il a su que Stevie en avait pas un, mais 2, et que John ne ferait jamais mieux que lui (selon lui) avec la chose. De tous les morceaux, on compte facilement l'équivalent d'un disque complet sur l'amour et les relations humaines. Des plongées dans ceux qui ont bâti l'Amérique du Nord, qui n'avaient pas toujours la peau blanche. Des morceaux de rédemption et cathartique. Le premier morceau, pour moi, est une perle. Un exposé sur ceux et celles qui choisissent de vivre dans le passé qui inspirera Coolio des années plus tard (lui payant des droits). 

Un véritable chef d'oeuvre de la part de quelqu'un qui allait se retirer du métier. Il est au contraire si littéralement au sommet de son art qu'il raflera tout encore, aux Grammys, en 1977. Via sattelite, parce qu'honorant encore quelques promesses d'aide en Afrique, la réception est si mauvaise dans l'archaïque système de 1977, qu'un des deux animateurs, pour faire rire ou par simple négligence intellectuelle, lui demandera "Stevie! Can you see us ?"

L'album sera #1 dès sa sortie, devenant seulement le 3ème en Amérique du Nord à le faire (après 2 albums d'Elton John) mais le premier artiste des États-Unis à le faire. Au Canada, il est aussi #1 dès sa sortie. 5 singles en seront issus, il vendra plus de 5 millions de fois, continuant de le faire jusqu'à nos jours puisque toujours classé parmi les 20 meilleurs albums de tous les temps, tout artistes confondus.

Stevie a eu 73 ans, samedi dernier. 

Pour amateurs de soul, R & B, soft jazz, musique progressive, soul, gospel, pop, d'harmonica, d'avant-pop et de progressive soul. 

Chrrrrrrrrrrrrist que c'est encore bon. 

Immortel est Stevie dans son âge d'or.  

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