Par ce seul film, on anticipe Jerry Springer, les télé-réalités, le nouvelles en continu, Fox News, fake news, Donald Trump.
Toutes sortes de dérives publiques.
Quand un présentateur télé, un vétéran à qui on a annoncé le prochain renvoi, sors de son texte, en direct pour annoncer son possible suicide et sa lassitude générale du monde dans lequel il vit, tout le monde commence à s'énerver. Toutefois, les cotes d'écoute et les Unes de journaux sont fameuses. Tout le monde s'intéresse maintenant à lui. On ne le limogera plus. On en fera le prophète des jours maudits aux États-Unis. Un articulateur de rage pour le public. Qui les invite à continuellement répéter "I am mad as hell and I can't take it anymore!".À un certain moment, le nouveau directeur de la programmation, incarné par un agressif chasseur d'argent Robert Duvall, demande à quelqu'un qui lui suggère de ramener en ondes le présentateur en possible chute libre mentale:
"Tu veux que je remettes en ondes un irresponsable moral?"Ce qu'ils feront, bien entendu. Aussi une question que ce sont INÉVITABLEMENT posé tous les membres intelligents du Parti Républicain quand ils ont accepté la candidature de Donald Trump en 2015 pour la présidence des États-Unis. Dans le film, comme dans la vie avec Trump, ça vire au désastre.
Un peu plus loin, un des grands bonzes de la corporation qui mène la station télé, incarné par un terrifiant Ned Beatty, y va d'un monologue horrifiant, mais aujourd'hui très très vrai, concluant sur le fait que le monde est une business. C'est une scène qui glace le sang.
Parlant de sang. Les États-Unis ne sont jamais cohérent là-dessus.
Au cinéma, depuis les années 70 et plus particulière dans les années 90 jusqu'à nos jours, la violence et le sang sont des composantes constantes dans les propositions cinématographiques. Que ce soit le cinéma de Quentin Tarantino, le milieu du film d'horreur, les films des frères Coen, même les séries télés, on arrive même à rire de violence et de sang un peu partout comme on ne l'aurait peut-être pas fait, 20 ans avant. L'humour sanglant se porte bien. (divulgâchis dans les deux prochains hyperliens)Dans Fargo ou Burn After Reading, je défie quiconque de ne pas exploser de rire dans au moins deux scènes se terminant par un éclaboussement sanguin en plein visage de la personne qui tue ou "décompose".
Le sang, la violence, fait faire des millions aux studios de films. Ils ne ralentiront pas sur la chose.
Les ponctuels bains de sang causés par les armes à feu, aux États-Unis, un jouet dans ce pays déséquilibré à jamais, ne causent que des émois passagers, désormais. Et les armes à feu rapportent aussi des milliards aux États-Unis.
Le sang qui cause l'émoi, aux États-Unis, est étrangement ailleurs.
En fait pas si étrangement si on considère que ça se déroule en Floride. Un État officiellement idiot massif en raison de son parfaitement déplacé gouverneur, qui vient de lancer un projet de loi voulant interdire que les écoles parlent des cycles menstruels aux jeunes filles qui les auront inévitablement un jour.Ça défie toute logique. C'est non seulement ENCORE décidé majoritairement par un groupe d'hommes, mais c'est aussi encourager l'ignorance, ce qui semble devenu une vocation Floridienne.
La Floride, et j'ai l'impression que ça fait 14 fois que je conclus ainsi, est très très certainement, le dumb state.
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