Vous vous souvenez de cet infâme coup de gueule de Bernard Drainville, ministre de l'éducation et ministre responsable de Chaudières-Appalaches ? Il répondait aux journalistes qui lui parlaient de l'absence d'études d'impacts écologiques sur le projet du troisième lien, dans la région de Québec. Projet maintenant enterré, potentiellement déjà mort en coulisses, en sourdine et en cachette. Nous étions en septembre 2022.
Je suis traducteur. Mes choses vont bien, mes services sont toujours réclamés, je crois donc que je ne suis pas fâcheux traducteur depuis 15 ans. Traduisons un peu. "Lâchez-moi avec les GES!" pouvait se traduire de toutes sortes de manières.Ça pouvait vouloir dire "on en a jamais fait d'étude d'impact écologique, on en fera pas non plus" ou encore "on en fait une, c'est écologiquement catastrophique, on ne vous le dira jamais" mais à la lumière de la mort de l'opaque projet, ça pouvait aussi vouloir dire "On a décidé de jamais aller de l'avant avec ça, on mettra pas des sous sur une étude inutile".
Aucun de ces choix de traduction n'est complètement validable à moins d'être une mouche dans leurs réunions.Mais ce que cette phrase ponctuée aux journalistes, et qui semble de plus en plus justement traduit, est une impatience.
Drainville est un impatient. Mon père est mort d'impatience, je la flaire davantage depuis.
La phrase était complètement injustifiée et indéfendable. C'était comme s'impatienter de quelqu'un qui se serait plaint de fumée de cigarette secondaire et à qui aurait dit "Lâches-moi donc avec tes envies de rester en santé ". C'était aussi stupide et mal avisé que le ministre de l'économie Pierre Fitzgibbons qui a dit "que personne ne va mourir" en parlant de la surtoxicité de la fonderie Horne qui AU CONTRAIRE distille de l'oxygène au potentiel mortel très fort sur tout son environnement direct. C'était si déplacé de la part de Drainville que son propre parti n'a jamais souhaité le défendre sur sa pulsion ni commenter alors que tout ce beau monde politique était en campagne électorale. La CAQ n'a pas voulu préciser davantage jusqu'au dernier clou de cercueil du 3ème lien.
On a un peu oublié ce haut-le-coeur Drainvillois en forme de rot mal contenu.
Mais l'impulsivité se dompte généralement mal.
Drainville a été nommé ministre de l'éducation. On ne peut pas lui reprocher de vouloir faire bouger le paquebot syndical. Ma famille directe, mes parents, mes 2 soeurs, plusieurs de mes cousins/cousines, même le chum d'une mes nièces, sont tous des enseignant(e)s. Je suis un rare, non enseignant. Pourtant j'y pense parfois à voir le bordel actuel, de saisir les perches qu'on m'a parfois tendu, dans le désespoir, sinon il y avait peu de raisons de me faire des propositions. Le milieu de l'éducation est relativement sclérosé par les syndicats et les organismes indépendants. Le Comité d'Agrément des Programmes de Formation à l'Enseignement (le CAPFE) est celui qui a le dernier mot sur l'embauche de gars comme moi qui n'aurait pas fait le parcours scolaire complet des enseignant(e)s. Il y a moyen d'enseigner même si on s'y prends tardivement pour le faire, mais ce sont eux qui en poseront les conditions.Plus de 3000 enseignant(e)s sont présentement le besoin du milieu partout au Québec. C'est grave.
Le gouvernement Caquiste, à juste titre, s'inquiète de la qualité d'enseignement des professeurs. Le CAPFE boude le gouvernement qu'il considère ne pas les respecter. Ils ne donnent donc plus de statistiques sur rien. Une belle manière aussi de ne pas divulguer des taux d'échecs alarmants ou souligner des incompétences laxistes. Un syndicat est toujours un bon bouclier pour protéger les incompétences.Sans jeter complètement la pierre aux syndicats, présentement, il y a le gouvernement qui veut parler qualité et les enseignants qui veulent parler conditions de travail.
Cette semaine, un clip a passé régulièrement sur les discussions qui trempent littéralement dans deux angles différents avant même les premiers mots. Ne faisat npas passer les enseignants pour des gens qui tiennent d'abord aux biens de enfants, mais au leur. On a demandé à Drainville pourquoi les députés se sont voté une augmentation qui en font les mieux payés au pays et que les enseignants peinent encore à avoir ne serais-ce que le même salaire que leurs voisins ontariens? On est tout de même surtaxés ici.Ce à quoi Drainville a répondu l'équivalent de "Lâchez-moi avec vos doléances".
Avec un zest d'indignation, il a dit "Es-tu en train de comparer le travail d'un député à celui d'un enseignant ?"Il a fallu lui expliquer qu'il ne s'agit aucunement de ça. Qu'en Ontario et ailleurs au pays, être enseignant, c'est honorablement payant. Mes cousins cousines, des oncles et des tantes à moi, y sont et me le confirment. En Alberta aussi. Être député au Québec, c'est très payant aussi maintenant. Mieux que partout ailleurs. Ça s'explique mal qu'Éric Caire soit archi payé pour le très peu qu'il a à offrir et que Madame Julie ou Monsieur Antoine soient sous payés pour bien souvent faire principalement de la discipline et gérer des attentions de plus en plus distraites. Mais peut-être aussi changer des vies.
Dans les 4 exemples cités, il y a définitivement un mal aimé.Député(e) Canada: $$$
Député(e) Québec $$$$
Enseignant(e) Canada:$$$
Enseignant(e) Québec: $$
Je les comprends un peu de vouloir au moins ça.
Un peu.Mais le jugement de Drainville, je le questionne aussi.
Un enseignant et un député, christ que ça se compare. Tu connais pas ta matière. Recalé.
Tes visées sont nobles. Ton air d'aller, ignoble.
On oublie pas que son dernier grand projet, la charte des c'est donc d'valeurs a, à lui seul, pratiquement tué le Parti Québécois qui se relève tout juste de ce k.o porté contre lui-même. Et donc la loi 21 vient tout juste d'être invalidée par la cour. La troisième prise pourrait s'en venir...
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