Là où je travaille, on a les chiffres de la grosse compagnie multi millionnaire, mais l'attitude du vrai "petit Québécois né pour le plus petit des pains". Un exemple ? Nos affaires sont majoritairement gérées par une coopérative, La Caisse Populaire Desjardins, au lieu d'une des banques les plus riches au pays. Un autre ? Notre local de travail, dans le Royaume d'Anjou d'Amérique, est en fait deux locaux dont on a fait tomber les murs afin d'en faire un bureau plus grand. Mais on a jamais pensé calibrer le système de chauffage en conséquence. Ce qui fait ce non ajustement fait en sorte que certains endroits sont parfaitement chauffés, mais dans le secteur où mon trio de coordination est situé, on est forcé de garder une petite chauffrette (payée par la compagnie, quand même), ouverte toute la journée, qui, si on en sort du rayon de chaleur, nous suggère qu'on travaillerait peut-être dans un congélateur.
Petite solution pour une entreprise aux très très gros chiffres d'affaires.
Les derniers jours avaient été difficiles. Vraiment difficiles. Moralement et physiquement. Je rêvais d'exotisme. Dans la crise de la pandémie, on a été forcé de rebrasser les cartes des employé(e)s. Plusieurs ont perdu leur emploi, jugés non nécessaire. Celui du/de la responsable au service à la clientèle est disparu. Marylou est partie et personne n'avait repris son rôle. On essaie de faire dévier vers moi depuis toujours, mais je fais dévier, à mon tour, sans arrêt. Ça ne fait pas de sens et c'est tout simplement illogique. Et mon envie se situe entre 0 et je vous quitte. Je n'ai jamais été engagé pour ça. C'est encore penser petit.On a finalement engagé Strundel O' Frez, une fiable irlandaise, au poste du service à la clientèle. Elle est très aimable. Et organisée. Elle répartit les appels et filtres les indésirables pour nous.
Nos bureaux, dans un esprit de collégialité autant que pour se réchauffer dans notre igloo, sont tous près les uns des autres. On entend tout du bureau des autres. Air pods parfois (souvent pour moi) nécessaires. Les jours sont lourds. J'avais besoin d'exotisme.
"Garfield! j'ai New York en ligne, pour toi!".
NY...cité de milliers de rêves pour moi. Y suis allé au moins 5 fois. Lou Reed, Iggy Pop, WA, Talking Heads, The Strokes, Interpol, Sonny Rollins, Tom Waits, Vampire Weekend, Scorcese, Abel Ferrera, Crispin Glover. Frank en a créé l'immortel hymne de 7 à 77 ans. John y a laissé sa peau. Simon & Garfunkel y sont nés. Dure ville à vivre, la ville est aussi énergisante, surexcitante, toujours en mouvement. Il s'y trouve peu d'obèses. Tout le monde marche. La beauté des cuisses y est renversante. J'y entends de la musique là où plusieurs y entendent de la folie. J'y vois de l'humanité, là où la plupart y voit de l'étrangeté. Give me the splendid sun with all his beams full-dazzling, Give me juicy automnal fruit, ripe and red form the orchid.*
"Bobby, j'ai Rome en ligne, pour toi!"
L'Italie... Avril 2010, mon père est décédé précipitamment 5 mois plus tôt. Ma mère avait acheté. avec lui et deux de leurs amis, une croisière en Europe. Comprenant des arrêts en Grèce, en France, en Italie, en Turquie et une fin en Espagne. Traducteur à mon compte, mes deux soeurs, enseignantes, ne pouvant se libérer aussi facilement, je serai celui qui prendra sa place. Il se passera toute sortes de drôles de choses. Pays formidablement éblouissant (Venise, Rome, le Vatican, Pise, Capri) je me suis promis d'y retourner avec l'amoureuse un jour. Cette odeur de cuir, partout dans les rues, l'été, le chic de la tenue vestimentaire des gens, la fierté ritale. Fellini, Antonioni, Bertolucci, Sorrentino, Morreti, Tornatore, Argento, Visconti...Forse perché della fatal quiete, Tu sei l'immago, a me si cara vieni, O sera! E quando ti corteggian liete, Le nubi estive e i zeffiri sereni. **
"Ruppert, j'ai Londres en ligne, pour toi"
LOOOOOOONDRES...Après New York, et outre Montréal au pied de ma porte, ce serait à Londres que je voudrais vivre. J'y suis allé en 1995, avec la famille, dernier grand voyage ainsi ensemble, j'avais 23 ans, mes soeurs, 22 et 20 . J'y serais resté. Dans un logement autour de Picadilly Circus. C'était la période des ventes de billets pour la Theater Season. Il y avait de longues files pour acheter les abonnements. La musique d'Oasis peuplait les rues. On avait aussi visité Wimbledon et Bristol. On avait fréquenté les pubs, à l'heure des drinks. J'y acheté une rare édition de tout des Sex Pistols même Sid en solo. L'Angleterre y contient presque tous mes héros: Bowie, les Beatles, les Stones, Led Zep, The Cure, Peter Gabriel, The Clash, MacManus, Pink Floyd, Duran Duran, Wire. I wander thro' each charter 'd street, Near where the charter' d Thames does flow, And mark in every face I meet, Marks of weakness, marks of woe***
"Hunter, j'ai..."
YES, take me somewhere!
"J'ai Rivière Beaudette en ligne pour toi.."
Fuck Trudeau.
Je m'en vais manifester.
*Walt Withman, Give Me The Splendid Sun
**Ugo Foscolo, Alla Sera,
***William Blake, London
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