Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers), je vous entretiens de l'une de mes trois grandes passions: la musique!
Le titre de ma chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie qu'ils font partie de mon ADN. J'en connais toutes les nuances, toutes les notes, toutes les paroles, tout.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi, c'est aussi la terminaison du mot habibi, voulant dire en irakien Je t'aime.
Musique, je t'aime.
ANOTHER GREEN WORLD de BRIAN ENO.
1975. Brian Eno a quitté la formation Roxy Music en 1973. Mais il n'a pas chômé. En moins de deux ans, il a déjà lancé deux albums solo. Et celui-là, sera le 3ème. Lancé en septembre 1975. Ma mère est 7 mois enceinte et ma soeur Greenjelly se pointera le joli nez bientôt.
J'ai été dirigé vers Eno par Bowie d'abord, sur Low, puis U2, pour la co-production de The Unforgettable Fire. Avant de découvrir qu'il avait aussi travaillé avec un band que j'aimais beaucoup: Talking Heads.
Eno partage son album entre des chansons elliptiques, de la pop et de courtes pièces instrumentales, il est très facile d'imaginer un film comprenant ce disque comme trame sonore. J'avoue avoir essayé quelques fois de vous écrire une fiction qui aurait eu comme trame sonore les morceaux de ce disque. En vain. La vie m'échappe trop. Le disque révèle de surprenantes textures et sera très important dans sa carrière, le menant vers le nouvel âge. Et la perpétuelle réinvention des sons et de leurs diverses utilisations. Eno semble toujours prêt à accueillir des aspects mélodiques tout à fait orthodoxe, tant et aussi longtemps que ça puisse être relocalisé dans un paysage sonore différent.
La base jazzy de Percy Jones, de Brand X, brillant sur les deux premiers morceaux et sur Zawniful/Lava, est un lit incongru pour y coucher la musique de Sky Saw, tandis que le son industriel de la guitare serpent de Over Fire Island offre ce qui peut faire penser à des cris de baleines électroniques ou sa son sillon sous-marin dans des eaux électriques. Le batteur de Brand X, qui se trouvait aussi à être le batteur de Genesis, Phil Collins, sera également des trois mêmes morceaux. John Cale, de Velvet Underground, un ami pour toujours, offre son violon écorché en fin de premier morceau en plus de jouer du même instrument sur un de mes morceaux préféré, Golden Hours, qui a un petit côté Syd Barrett. St-Elmo's Fire, I'll Come Running et Golden Hours contiendront aussi Robert Fripp , de King Crimson. Trois des 4 morceaux chantés sur 14.
Pour St-Elmo's Fire, Fripp s'est fait dire de jouer de la guitare comme si celle-ci était passé dans le courant électrique des générateurs électrostatiques du 19ème siècle de Wimshurst, si bien que Fripp a été crédité de la Wimshurst guitar pour sa participation sur le morceau. Il sera crédité de la restrained lead guitar pour la très Roxy Music I'll Come Running, avec ses paroles énigmatiques comme You'll see, one day, these dreams will pull you through my door/And I'll be running to tie your shoe.
The Big Ship est majestueuse et suggère, effectivement l'arrivée de quelques de gros. J'ai plusieurs scènes de film en tête pour ce délicieux morceau. Armé de son synthétiseur, de ses stratégies obliques, et d'une grande imagination, il offre In Dark Trees, sur laquelle je vois des nuits glauques, une interstice presque fin de journée avec la pièce titre, une scène pleine de malice et de tension érotique sur Sombres Reptiles, quelque chose de plus aquatique et spatio vertigineux avec Little Fishes et un fabuleux morceau hanté où on sent absolument des esprits évacuer.
Brian Eno fait voyager.
Brian Turrington, bassiste des Winkies, se trouve au piano et à la guitare acoustique pour le dernier morceau chanté. J'avais placé Becalmed, sans l'avertir, sur une liste de lecture de mon fils qui s'appelait justement "Calmz". Comprenant des morceaux relax. Malgré 231 chansons, il a tout de suite identifiée celle-là comme "une de tes chanson, hein, papa?" et l'a retirée. Avec la caduque excuse que ça allait l'endormir. Ce que tout ce qui se veut calmant peut effectivement arriver à faire.
Pour amateurs de art rock, de musique ambiante, de Syd Barrett, de art pop, d'electronic pop, d'ambient pop, de minimalisme, de trame sonore, d'avant-pop, d'effluves de Roxy Music et de krautrock.
2 commentaires:
oublier "music for airports" dans ce panégyrique.inadmissible voire criminel!!!
Mais pas oublié dans ma collection personnelle...:)
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