"Imprévisible".
C'est le mot qui définit le mieux et le plus justement toute la présidence Trump jusqu'à maintenant.
La mort du commandant en chef iranien Qassem Suleimani jeudi soir dernier, dans un raid ciblé des États-Unis est le geste pouvant provoquer le plus de conséquences de la part de Téhéran depuis les 30 dernières années. Même si on ignore encore ce que ces conséquences seront.
Une seule chose semble claire, les États-Unis, pays où déjà les fusils peuvent pétarader absolument partout, n'importe quand, commencent 2020 avec la possibilité que ça saute aussi n'importe où, n'importe quand. Il y a promesse de dérape. Et dans un pays tout en impulsions, comment déraperons qui?
La bio de Suleimani est remarquable. Depuis la fin des années 90, c'est un figure de proue pour son pays. Il s'était engagé à faire de sa région du Moyen-Orient quelque chose d'avantageux pour son peuple. N'hésitant pas à tuer quiconque se plaçait dans son chemin dans ce qui ne serait pas dominé par l'Iran entre Téhéran et la mer Méditerranée. Il a obtenu tant de succès que sa légende est née. Il était sans aucun doute le plus influent militaire des temps modernes de la région.
Il appuyait les attaques terroristes pour les despotes comme Bashar Al Assad en Syrie, était une main lourde dans l'assassinat du premier ministre libanais Rafik Hariri, tuant des centaines de soldats des États-Unis dans le processus.
Les États-Unis avaient ce qu'on appelle "un beef" (une dent) contre lui.
La milice de Suleimani a déployé une arme fameusement mortelle appelée E.F.P. , contre lequel les véhicules militaires des États-Unis, ses soldats, ses marines, ne pouvaient absolument rien. C'est une drôle d'ironie de constater qu'il a trouvé la mort sur le chemin de l'aéroport, là où tant de soldats des États-Unis et tant d'Irakiens ont aussi trouvé la mort sous sa commande dans des embuscades.
La mort de Suleimani est une lourde perte pour le régime iranien. Il n'était pas que la figure centrale de la politique étrangère de l'Iran, il en était l'absolu leader militaire. Il était un pilier de la révolution de 1979, et un moteur de la survie de la ligne directrice de cette révolution: la défense de la souveraineté face aux pays ennemis, plus précisément: face aux États-Unis.
La vision de Suleimani s'est formée dans les années 90, dans le conflit Iran-Irak, quand il a tendu la main aux États-Unis pour se battre contre l'Irak. Ce que ceux-ci ont refusé. Des millions de morts ont suivi dans le conflit et l'Iran a toujours considérer les États-Unis responsables de ce non-engagement. Suleimani s'était juré que ça n'arriverait plus en Iran et avait fondé une garde révolutionnaire militaire.
Suleimani vivait bravement sans surveillance. Non pas caché comme un Ben Laden. Il aurait pu facilement être tué bien des fois, mais les administrations précédentes n'ont jamais voulu mettre le feu aux poudres. L'administration Trump....enfin...je ne crois qu'ils réfléchissent autant qu'ils réagissent.
Depuis que le gouvernement Trump a annulé le plan nucléaire qu'avait mis en place Obama, les gestes de provocation n'avaient qu'escaladé entre l'Iran et les États-Unis.
Et comme un arbitre au hockey, laissant passer trop de gestes illégaux, ça risque de dégénérer avant la fin du match.
C'est quand la fin d'un match qui commence?
L'administration Trump a dit que le monde était aujourd'hui "moins dangereux" grâce à cette mort.
Rien n'a jamais été plus faux.
Téhéran! Washington est à 947 kilomètre de Montréal.
Visez-bien, svp.
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